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À La Une - conflit

A la veille de la trêve proposée par Riyad, la coalition intensifie ses raids au Yémen

Les Houthis affirment avoir abattu un avion de la coalition à Saada.

Les rebelles yéménites houthis ont annoncé qu'un avion de la coalition a été abattu dans leur bastion de Saada (nord) après que le Maroc a signalé la perte d'un F-16 au Yémen. Capture d'écran de la chaîne des rebelles, al-Massirah.

La coalition dirigée par Riyad a intensifié ses raids contre la rébellion yéménite lundi à la veille d'un cessez-le-feu proposé par l'Arabie saoudite, les rebelles poursuivant leurs tirs vers le territoire saoudien et affirmant avoir abattu un avion de la coalition.

En dépit de propos plutôt favorables à cette trêve, les rebelles chiites Houthis ont de nouveaux bombardé des provinces saoudiennes frontalières, tuant un Pakistanais et un Saoudien, selon Riyad. Ces deux morts portent à douze le nombre de civils tués à la frontière depuis que les rebelles yéménites ont commencé la semaine dernière à tirer au mortier et aux roquettes contre le territoire saoudien, entraînant une intensification des raids de la coalition arabe.

La chaîne des rebelles, al-Massirah, a en outre rapporté que des combattants avaient abattu un avion près de Saada, fief des Houthis dans le nord du Yémen, et montré les débris d'un appareil portant le drapeau du Maroc. Rabat avait auparavant indiqué qu'un F-16 marocain participant aux raids de la coalition était "porté disparu". Une source officielle saoudienne a indiqué à l'AFP que des investigations avaient été lancées pour "déterminer la localisation exacte" de l'avion marocain manquant, qui "se trouve avec certitude sur le territoire yéménite et comptait un seul pilote à bord".

La coalition arabe a intensifié ses raids contre les positions des rebelles chiites au Yémen, à la veille d'une trêve proposée par Riyad pour acheminer une aide humanitaire aux civils durement éprouvés par six semaines de conflit. Selon des habitants des villes touchées, de Saada (nord) à Aden (sud), il s'agit des bombardements les plus violents depuis le début du conflit.

 

(Lire aussi : Les maisons des chefs Houthis dans le collimateur de la coalition arabe )

 

Un double raid sur un dépôt d'armes et de munitions tenu par les rebelles près de la capitale Sanaa a déclenché de puissantes explosions qui ont fait au moins 5 morts, selon des sources médicales. Les explosions étaient si intenses qu'elles ont fait s'envoler des pièces d'artillerie, et l'une d'elles s'est écrasée sur le toit d'un immeuble résidentiel, ont ajouté des témoins. Sept raids consécutifs ont été menés sur des rassemblements de Houthis autour d'Ataq, capitale de la province de Chabwa (sud). Des raids ont également visé les positions rebelles à Taez (sud-ouest), Mareb (à l'est de la capitale), Hajja (nord) et Baïda (centre), selon des témoins.

 

Civils coincés
A Saada, les civils peinent à fuir les bombardements, tandis que les zones proches de la frontière saoudienne subissaient également lundi un barrage d'artillerie et des tirs de missiles selon les résidents. Selon des agences humanitaires, quelque 70.000 civils ont fui en trois jours la province de Saada, bombardée par la coalition en représailles aux tirs débutés la semaine dernière vers le territoire saoudien. "Nous vivons une situation très difficile", a indiqué un habitant de la province. "Nous voulons quitter Saada mais ne pouvons pas le faire par manque d'argent et de carburant", a-t-il ajouté sous le couvert de l'anonymat, accusant "les Houthis de tenter d'empêcher les gens de fuir".

Le blocus imposé par la coalition prive le Yémen "du carburant nécessaire pour la survie de la population", déplore Human Rights Watch (HRW), au lendemain de l'annonce de l'arrivée au dans le pays d'un premier navire affrété par l'Onu et chargé de carburant. Le cessez-le-feu proposé vendredi par Riyad devrait prendre effet mardi soir pour cinq jours renouvelables.

 

(Lire aussi: Les monarchies du Golfe font bloc face à l'Iran)

 

Cette trêve, si elle est respectée, précèdera un sommet des pays du Golfe avec les Etats-Unis démarrant le 13 mai, où le Yémen figurera en bonne place dans les discussions. Le roi d'Arabie saoudite et trois autres monarques du Golfe ne seront pas présents. Les Houthis ont affirmé dimanche être prêts à "réagir positivement à tout effort (...) qui aiderait à mettre fin aux souffrances" de la population yéménite. Leurs alliés, les militaires proches de l'ancien président Ali Abdallah Saleh, avaient peu avant accepté la trêve. Selon l'ONU, quelque 1.400 personnes ont été tuées, en bonne partie des civils depuis le début du conflit.

L'instabilité grandissante du Yémen a permis à el-Qaëda d'élargir son emprise, en dépit de la détermination des Etats-Unis à continuer à combattre el-Qaëda dans la Péninsule arabique (Aqpa), considérée par Washington comme la branche la plus dangereuse du réseau extrémiste sunnite. Quatre membres présumés d'el-Qaëda ont néanmoins été tués par une drone, vraisemblablement américain, lundi à Moukalla, une grande ville du sud-est du Yémen, conquise par Aqpa début avril.

 


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