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À La Une - drame

Le séisme au Népal a traumatisé les enfants

S'ils sont sortis indemnes physiquement, ils portent les marques psychiques d'une catastrophe qui a dévasté le pays et fait des dizaines de milliers de sans abri.

L'Unicef estime que le traumatisme des enfants survivants du séisme qui a dévasté le Népal a été aggravé par le fait de se retrouver sans abri et par les répliques qui ont secoué la capitale. AFP PHOTO / PRAKASH MATHEMA

Ranju Giri, 10 ans, se tord les mains lorsqu'elle raconte comment elle s'est recroquevillée terrifiée sous un lit avec son jeune frère au moment où le tremblement de terre a ébranlé sa maison à Katmandou. Comme de nombreux autres enfants de la capitale népalaise, Ranju est sortie indemne physiquement du puissant séisme mais elle porte les marques psychiques d'une catastrophe qui a dévasté le pays et fait des dizaines de milliers de sans abri.

"Nous étions si effrayés, nous sommes allés sous le lit pour nous protéger. Nous sommes ensuite allés dehors. Il a fallu beaucoup de temps pour consoler mon frère", dit Ranju, dont la mère travaillait à l'extérieur le 25 avril.
Depuis ce jour, la famille de Ranju campe avec des centaines d'autres sur l'esplanade de Tundikhel à Katmandou où l'Unicef a installé des tentes pour offrir des espaces de jeu sécurisés aux enfants et les aider à surmonter le traumatisme.

L'agence de l'Onu estime que le traumatisme des enfants survivants a été aggravé par le fait de se retrouver sans abri et par les répliques qui ont secoué la capitale. Selon le porte-parole de l'Unicef, Kent Page, ces espaces pour les enfants ont été conçus pour leur donner "un sentiment de normalité dans une situation complètement anormale". "C'est très important pour eux de récupérer de cette expérience traumatisante qu'ils ont vécue", dit-il.
"Nous savons par expérience que les enfants sont très résistants. Si nous pouvons les réinstaller dans une routine et leur offrir un espace sûr pour jouer et rencontrer d'autres enfants, ils peuvent vraiment rebondir rapidement".

(Lire aussi : Au Népal, plus aucune chance de retrouver des survivants)

 

Former les enseignants
Les écoles publiques étant fermées jusqu'au 15 mai, 22 espaces enfants ont été créés dans la vallée de Katmandou et l'Onu dit vouloir en développer d'autres.
Lundi matin, des enfants de tous âges couraient sous le soleil en riant et en jouant à Tundikhel tandis que d'autres dessinaient et jouaient tranquillement à la poupée dans un coin d'une grande tente.
De jeunes volontaires népalais et des conseillers expérimentés sont présents pour s'assurer que ces enfants, qui pour beaucoup ont perdu des proches ou des amis, ont quelqu'un avec qui partager leur expérience.

Prakash Giri, adolescent de 13 ans qui jouait au cricket dehors avec son meilleur ami au moment du séisme, estime que ces espaces lui offrent l'opportunité de rencontrer d'autres enfants et de partager son expérience.
"Chez moi, il n'y a que ma sœur et moi", dit Prakash, qui n'a pas de lien de famille avec Ranju.
"Dans un premier temps, j'étais terrifié mais je ne le suis plus, je viens ici pour m'amuser avec d'autres enfants".

 

(Diaporama : Népal : les images du désastre)


Selon Prakash Acharya, conseiller pour la protection de l'enfance à l'Unicef, nombre d'enfants lui ont dit avoir eu des cauchemars à propos de ce séisme ou craint qu'un autre ne survienne.
"L'un d'eux n'a d'abord pas pu s'exprimer sur cette période avant de lentement commencer à en parler. Il a dit qu'au moment du séisme, ses pieds étaient collés et qu'il ne pouvait pas bouger", dit Acharya.
"Cela les aide de venir ici, leur résistance se renforce". L'Unicef prévoit également de former les enseignants à prendre en charge les enfants traumatisés quand les écoles rouvriront, dit-il.

Environ 16.000 écoles ont été endommagées, et la mort de plus d'une dizaine d'enseignants confirmée.
Le nombre d'orphelins ou d'enfants séparés de leurs parents dans le chaos n'est pas connu. Une hotline a été créée pour enregistrer ces cas.
Ranju a eu de la chance, ses parents ont survécu mais ils travaillent tous les deux en journée, la laissant seule pour s'occuper de ses frère et sœur plus jeunes.
"Ces enfants ont désormais un endroit où avoir des activités d'apprentissage et d'autres choses comme à l'école", dit Page. "C'est un endroit où ils peuvent s'amuser, apprendre, jouer et être à nouveau des enfants".

 

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