Aram Ier : La Turquie n’est pas notre ennemie et notre cause n’a aucun lien avec la religion

Pour le centenaire du génocide arménien, le catholicos arménien de Cilicie, Aram Ier, a célébré hier, au siège du catholicosat, une messe pour le repos de l'âme des Arméniens exterminés en 1915. De nombreux ministres, députés, diplomates et figures religieuses et sociales ont pris part à la prière, parmi une foule de croyants. « Ce centenaire est à la fois un rappel et un défi (...). Nous ne considérons pas la Turquie comme notre ennemie, mais nos revendications sont justes et fondées. Les aïeux des Turcs actuels ont exterminé nos aïeux en vertu d'un plan méticuleusement élaboré et exécuté. (...) Et la Turquie ne peut pas utiliser sa position géopolitique, diplomatique, économique et financière pour dissimuler cette vérité de l'histoire », a déclaré Mgr Aram Ier, dénonçant surtout « la tentative actuelle de la Turquie de brouiller les vérités historiques en accolant un caractère religieux à notre demande de justice. Notre cause n'a aucun lien avec la religion. »
Les cloches du couvent de Balamand à Koura ont sonné hier cent fois en mémoire du million et demi de victimes du génocide arménien.
Au niveau politique, le Premier ministre est entré en contact avec le catholicos, lui exprimant « la fierté qu'a le Liban envers toutes ses composantes, dont il épouse chaque cause ».
L'ancien président de la République, Michel Sleiman, a déclaré, dans un tweet, traduit en arménien : « Nous compatissons avec le peuple arménien et nous nous joignons à ses revendications. »
Le ministre de l'Information, Ramzi Jreige, a déclaré que « la communauté internationale doit rendre justice à un peuple qui a été victime de crimes caractérisés contre l'humanité ».

L'hommage de Abdellatif Zein

À l'occasion du centenaire du génocide arménien, le député Abdellatif Zein a rendu hommage au peuple arménien dans une déclaration exclusive à L'Orient-Le Jour.
« À l'occasion de ce centième anniversaire douloureux du génocide perpétré par les autorités turques contre le peuple arménien, je voudrais m'incliner devant ce peuple courageux, travailleur et fier qui, partout où l'exode l'a mené, a agi en peuple honnête, soucieux d'appuyer les règles et les lois des pays hôtes, a déclaré Abdellatif Zein. Par son labeur aux côtés des associations caritatives et humanitaires de l'époque, ce peuple persécuté, torturé et dispersé à travers le monde a pu retrouver sa sérénité et sa dignité, et s'est fait une place dans chaque pays d'accueil. Je voudrais aussi féliciter le gouvernement libanais d'avoir pris la décision d'honorer cette date du génocide en désignant le 24 avril comme un jour férié officiel. »