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Sport - Portrait

Robin Van Persie, l’esthète

À 32 ans, l'enfant terrible de Rotterdam, un des joueurs les plus doués de sa génération, est enfin mûr.

Meilleur buteur de l'histoire des Pays-Bas, Robin Van Persie, alias RVP, a souvent donné l'impression qu'il resterait un éternel talent gâché. Plus maintenant... En effet, à 32 ans, l'enfant terrible de Rotterdam a mûri et est devenu une machine à marquer, dont l'élégance et l'allure racée font de lui un des joueurs les plus doués de sa génération.
L'élégance ne s'achète pas, elle ne s'invente pas non plus. Elle est innée. Dès son plus jeune âge, le toucher de balle soyeux de ce grand gaucher longiligne intrigue sur les bords des terrains de la banlieue de Rotterdam. RVP a 16 ans, et le joueur du Feyenoord est déjà très ambitieux : « Plus tard, j'aimerais jouer à Arsenal ou au FC Barcelone », confie-t-il à un journaliste hollandais. De plus, non content d'inscrire des buts, il veut en marquer des beaux. Il est très caractériel aussi : des conflits avec son entraîneur le mènent sur la liste des joueurs à transférer en 2004.
Mais Robin Van Persie garde en réserve un talent qui le fera rebondir : de la pureté dans son pied gauche et une gestuelle à la fois distinguée et déroutante. Bref, des atouts rares que ne manque pas de déceler Arsène Wenger. Le manager d'Arsenal décide en 2004 de le lancer dans le grand bain de la Premier League. RVP a 21 ans et va devoir grandir dans l'ombre de Thierry Henry et de Denis Bergkamp, jusqu'en 2007 où il se fait remarquer par ses fulgurances sur l'aile gauche et ses 45 buts en trois saisons. Il récupère la barre du bateau londonien au départ de ses mentors, en même temps que le poste d'avant-centre et le n° 10 de son aîné hollandais, dont il est l'héritier tout désigné.

Un grand parmi les grands
Le capitaine Van Persie peine toutefois à assumer son nouveau statut, et alterne entre éclats de génie et blessures. Mais son talent, encore et toujours, lui garantit une place de titulaire dans la sélection néerlandaise avec laquelle il atteint la finale du Mondial 2010. Il enfile les buts comme des perles pour devenir, en 2013, le meilleur buteur de l'histoire des Oranje après un triplé contre la Hongrie. Arsène Wenger, son entraîneur de toujours, ne tarit jamais d'éloges à son égard : « Il a une première touche de balle exceptionnelle que je n'ai jamais vue nulle part. Sur le premier contrôle de balle, il crée déjà une différence. »
Cependant, sa technique, pure et supérieure à la moyenne, n'est pas toujours au service du collectif et Van Persie est parfois taxé d'individualisme. Ce n'est qu'à partir de 2010 que le terme « efficacité » entre dans le vocabulaire de RVP. Avec 65 buts lors de ses deux dernières saisons avec Arsenal (2010-2012), il allie enfin performance et beauté du geste. Son transfert à Manchester en 2012 constitue un véritable crève-cœur pour les fans des Gunners, qui perdent un attaquant au sommet de son art. Sur un autre plan, sa soif de trophées est enfin assouvie en 2013 lorsqu'il remporte (pour la première fois) le championnat anglais.
« Il marque quand il veut, Robin Van Persie, il marque quand il veut ! »... Ce refrain, devenu célèbre dans les stades du Royaume-Uni, résonne à chaque nouveau but de ce joueur arrivé à maturité. Une maturité atteinte à la trentaine et saluée par les monstres sacrés du football hollandais (Van Basten, Cruyff ou autre Bergkamp) qui lui avaient laissé un héritage lourd à porter. RVP est désormais leur égal et perpétue, parfaitement, la grande tradition des artistes néerlandais.

Meilleur buteur de l'histoire des Pays-Bas, Robin Van Persie, alias RVP, a souvent donné l'impression qu'il resterait un éternel talent gâché. Plus maintenant... En effet, à 32 ans, l'enfant terrible de Rotterdam a mûri et est devenu une machine à marquer, dont l'élégance et l'allure racée font de lui un des joueurs les plus doués de sa génération.L'élégance ne s'achète pas, elle...
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