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Moyen Orient et Monde - France

Arrestation rocambolesque d’un Algérien soupçonné de terrorisme en France

Blessé à la cuisse, Sid Ahmad Ghlam a appelé dimanche soir les services médicaux d'urgence...

L’église Saint-Cyr Sainte-Julitte, à Villejuif, serait l’un des édifices visés par Sid Ahmad Ghlam. Kenzo Tribouillard/AFP

Un Algérien, soupçonné de préparer un attentat contre une église et d'avoir assassiné une femme, a été arrêté à Paris, ont révélé hier les autorités.
L'arrestation de Sid Ahmad Ghlam s'est faite dans des circonstances rocambolesques : selon le procureur, les services médicaux d'urgence sont appelés dans l'Est parisien dimanche peu après 08h00 heure locale (06h00 GMT) par l'homme lui-même, blessé à une cuisse. Le jeune homme évoque d'abord un règlement de comptes, assure ensuite s'être blessé alors qu'il tentait de jeter son arsenal dans la Seine, puis multiplie ce que le magistrat a qualifié de déclarations « fantaisistes », avant de s'enfermer dans le mutisme. Plusieurs perquisitions et interpellations ont été réalisées dans son entourage et sa famille, selon des sources policières. Hier matin, les forces de l'ordre ont ainsi arrêté à Saint-Dizier, dans l'est de la France, une femme vêtue d'une burqa, selon un correspondant de l'AFP. Âgée de 25 ans, elle est de son entourage très proche et vraisemblablement convertie à l'islam, selon une source proche de l'enquête.

 

(Lire aussi : Ce que l'on sait de l'homme soupçonné d'avoir planifié un attentat en France)


Les premières analyses balistiques, génétiques et de géolocalisation téléphonique mettent en outre le suspect en cause dans le meurtre d'une jeune femme de 32 ans, Aurélie Châtelain, tuée d'une balle et dont le corps a été retrouvé dimanche à Villejuif dans la banlieue parisienne. C'est à Villejuif qu'une église était visée, selon les enquêteurs, qui ont évoqué deux édifices catholiques repérés par le suspect. La victime a été découverte morte dans une voiture, sur le siège passager. L'ADN de Sid Ahmad Ghlam a été retrouvé dans cette voiture et du sang de la victime sur un vêtement du suspect. La balle qui a tué la jeune femme venait d'une arme détenue par l'étudiant algérien. La mort brutale d'Aurélie Châtelain, venue du nord de la France en banlieue parisienne pour y suivre un stage de gymnastique, avait plongé ses proches dans la stupeur.

 

(Pour mémoire : Une menace terroriste "sans précédent" plane sur la France)

 

Documents liés à el-Qaëda et à l'EI
Sid Ahmad Ghlam, 24 ans, étudiant en informatique hébergé dans une résidence universitaire parisienne et qui a été arrêté dimanche, était « en contact » avec une personne pouvant se trouver en Syrie « qui lui demandait explicitement de cibler particulièrement une église », a précisé le procureur chargé de l'enquête, François Molins. La femme assassinée est une « nouvelle victime du terrorisme et première victime depuis les attentats de janvier » et cet Algérien est soupçonné « d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste », a-t-il ajouté.
Le jeune Algérien avait auparavant été surveillé par les services de renseignements français qui suspectaient des « velléités de départ en Syrie » afin d'y rejoindre les rangs jihadistes, avait indiqué un peu plus tôt le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, en révélant son arrestation. Dans sa chambre d'étudiant et dans son véhicule, les enquêteurs ont découvert quatre fusils d'assaut kalachnikov, des pistolets, des gilets pare-balles, des brassards et des chasubles marqués Police, des documents en arabe faisant référence à el-Qaëda et à l'organisation État islamique (EI), ainsi que des notes manuscrites prouvant qu'il avait fait des reconnaissances pour commettre un attentat, a précisé le procureur.


« En janvier, c'est la liberté d'expression, les forces de l'ordre, les Français juifs qui ont été visés. Cette fois-ci sans doute c'était les chrétiens, les catholiques de France qui étaient visés, pour la première fois », a fait valoir le Premier ministre Manuel Valls, en faisant allusion aux attentats jihadistes qui ont fait 17 morts à Paris en début d'année. « Cet attentat a été évité dimanche matin », a déclaré le ministre de l'Intérieur, qui a estimé que la France « fait face à une menace terroriste inédite, par sa nature et par son ampleur ». « Un acte terroriste a été déjoué. Ce n'est pas le premier, il y en a eu d'autres dans ces dernières semaines et ces derniers mois », a réagi le président français François Hollande. L'un des voisins de chambre de Sid Ahmad Ghlam s'est déclaré « choqué. Je suis inquiet, j'ai peur qu'il se passe quelque chose dans une fac parisienne », a ajouté Léo Cœur, 18 ans, étudiant en philosophie.

 

(Lire aussi : Paris renforce ses capacités de renseignements)


Depuis les attentats commis entre les 7 et 9 janvier, les autorités françaises ont maintes fois rappelé que le pays restait sous la menace de nouveaux attentats. Un plan de vigilance antiterroriste est toujours actif dans les lieux publics, les transports et devant les lieux de culte, notamment israélites et musulmans, ainsi que les sièges des médias parisiens.
L'annonce de cet attentat déjoué intervient en plein débat parlementaire sur un projet de loi destiné à renforcer les pouvoirs des services français de renseignements, jugé liberticide par ses opposants. Les services de renseignements avaient été critiqués pour leur défaut de surveillance autour des trois jihadistes auteurs des attaques en janvier et tués par les forces de l'ordre, car ils étaient déjà connus des autorités.

 

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