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Moyen Orient et Monde - Menace terroriste

Paris renforce ses capacités de renseignements

Sur le terrain, le volontarisme montré par la France séduit les Américains.

Le Premier ministre Manuel Valls, hier, au palais de l’Élysée. Philippe Wojazer/Reuters

« La menace terroriste est au plus haut niveau. Aucun pays n'est à l'abri, aucune société n'est épargnée... » Avec ces mots, le Premier ministre français Manuel Valls a défendu hier un projet de loi renforçant les services de renseignements face aux filières jihadistes. L'attentat de Tunis, qui a fait au moins 21 morts, « est une nouvelle alarme qui annonce que le monde a changé. Que plus rien n'est comme avant », a martelé M. Valls.
Deux mois après les attentats de janvier à Paris, le Premier ministre socialiste a présenté un projet de loi visant à renforcer les moyens des six services de renseignements français dans la lutte antiterroriste. Selon le texte, ces services pourront infiltrer et surveiller les terroristes potentiels grâce à des autorisations administratives, sans passer par la justice. Ils pourront effectuer en toute légalité des « interceptions de sécurité » portant sur les contenus des e-mails et des conversations téléphoniques. Le texte prévoit aussi le recours à de nouvelles technologies permettant aux agents des renseignements de poser micros, balises, caméras partout où ils l'estiment nécessaire. Ils pourront également avoir recours à des logiciels-espion du type « keylogger », qui enregistrent à l'insu de l'utilisateur d'un ordinateur toutes les frappes effectuées sur son clavier. Le texte va également permettre « l'utilisation de dispositifs mobiles de proximité », c'est-à-dire des appareils du type « Imsi-catcher », qui interceptent les communications dans un périmètre donné, en imitant le fonctionnement d'un relais de téléphonie mobile.

« Pas un Patriot Act »
Face aux défenseurs des droits de l'homme, qui craignent que ce projet de loi porte atteinte aux libertés individuelles, M. Valls a assuré qu'il ne s'agissait en aucun cas d'un « Patriot Act à la française », en référence aux lois antiterroristes promulguées aux États-Unis après les attentats du 11 septembre 2001. « La guerre contre le terrorisme, la France la mènera toujours avec la force du droit », a-t-il promis. La nouvelle loi « sera aussi protectrice des citoyens, car les limites de ce qu'il est possible de faire dans un État de droit seront gravées dans le marbre. Il n'y aura plus de zone grise », a assuré le Premier ministre, selon lequel « il n'y aura aucune surveillance de masse ».
Il a cependant souligné la nécessité de surveiller plus étroitement les milieux jihadistes. En France, « 1 900 individus sont concernés par les filières terroristes jihadistes, dont 1 450 pour la Syrie et l'Irak », a-t-il précisé. « Aujourd'hui, seul un individu sur deux qui arrive en Syrie » en venant de France pour y combattre aux côtés de groupes jihadistes « a été préalablement détecté avant son départ », a expliqué le Premier ministre.
Dans ce contexte, le volontarisme montré par la France a séduit les Américains et vient à point nommé pour une politique étrangère américaine qui cherche au maximum à trouver des alliés pour partager le fardeau des opérations militaires. « La France est en ce moment l'allié européen le plus engagé », souligne une source militaire française, ajoutant que « les États-Unis ont besoin de partenaires qui aient la volonté et la capacité de se projeter militairement » sur des théâtres étrangers.
(Source : AFP)

« La menace terroriste est au plus haut niveau. Aucun pays n'est à l'abri, aucune société n'est épargnée... » Avec ces mots, le Premier ministre français Manuel Valls a défendu hier un projet de loi renforçant les services de renseignements face aux filières jihadistes. L'attentat de Tunis, qui a fait au moins 21 morts, « est une nouvelle alarme qui annonce que le monde...

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