Les cultures de substitution, un lamentable échec

« Aucun agriculteur n'aurait plus planté le cannabis si les cultures de substitution avaient été une réussite. » C'est ce qu'assure l'agricultrice Jouhayna Dandache, dans le petit salon de sa maison, à Hermel. « C'est par besoin, par manque de choix », martèle cette propriétaire terrienne qui n'est pas en faveur d'une légalisation de la culture de cannabis. « Ce sera comme le tabac, les autorisations seront distribuées à des proches de personnalités politiques qui fixeront eux-mêmes les prix, avec toutes les dérives que l'on sait. »
L'agricultrice, qui affirme planter la pomme de terre, la laitue et les amandes notamment, constate avec regret que la pomme de terre ne s'est pas vendue, l'année passée, car elle subit la concurrence de la patate égyptienne. « Nous n'avons aucune idée des besoins du marché. Nous plantons au hasard », explique-t-elle. Quant aux cultures de substitution, à savoir le tournesol, le safran, l'amande ou le marron, « elles ne sont pas cotées sur le marché, et aucune structure n'est susceptible de fixer les prix et d'aider les agriculteurs à écouler leur production ». « Nous ne prenons pas la peine de cueillir les amandes sur nos terres du jurd, car nous ne sommes pas sûrs d'écouler notre production. Ici, la cueillette se fait en juin et juillet, alors que sur le littoral la production est déjà largement écoulée, et au prix fort », regrette-t-elle.
Pourtant, la région est belle, la terre fertile et l'eau pure.