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À La Une - Irak

Obama souligne devant Abadi les "progrès importants" contre l'EI

La victoire contre les jihadistes, qui occupent des pans entiers de territoire irakien et syrien, "n'est pas encore pour demain", nuance toutefois le président américain.

Barack Obama a estimé mardi que des "progrès importants" avaient été effectués contre le groupe État islamique en Irak et en Syrie, à l'issue d'une rencontre avec le Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi à la Maison Blanche.AFP /MANDEL NGAN

Barack Obama a estimé mardi que des "progrès importants" avaient été effectués contre le groupe État islamique (EI) en Irak et en Syrie, à l'issue d'une rencontre avec le Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi à la Maison Blanche.

La victoire contre les jihadistes, qui occupent des pans entiers des territoire irakien et syrien, "n'est pas encore pour demain", a nuancé le président américain, reprenant à son compte l'assertion du Pentagone qui, lundi, qualifiait de "longue haleine" le combat contre l'EI. Les frappes aériennes de la coalition internationale, emmenée par les États-Unis, ont permis de reprendre de "25 à 30%" de terrain aux jihadistes depuis leur apogée l'été dernier, expliquait encore le département américain de la Défense.

Avant sa rencontre avec M. Obama, Haïdar al-Abadi, dont c'est la première visite à Washington en tant que chef du gouvernement irakien, a dit rechercher "une augmentation significative" du volume de ces frappes, mais aussi des livraisons d'armes plus soutenues en faveur des troupes gouvernementales. Le président américain ne s'est pas engagé sur ce terrain, mais a promis une enveloppe supplémentaire de 200 millions de dollars en faveur des Irakiens blessés ou déplacés par l'EI.

 

(Lire aussi : Le général iranien, Ghassem Souleimani, intervient en Irak "dès qu'on a besoin de lui")

 

Face à M. Obama, Haïdar al-Abadi s'est engagé à "libérer" les zones sous contrôle des jihadistes, situées au nord et à l'ouest de l'Irak. Mais les troupes régulières irakiennes, sous-entraînées, sous-équipées et minées par les désertions, sont loin de faire le poids, seules, face aux combattants jihadistes.

Ainsi, la reconquête de la ville stratégique de Tikrit, annoncée fin mars, a certes été une étape importante. Mais cette bataille, plus grande opération lancée par Bagdad contre les jihadistes depuis leur offensive en juin dernier, a été "très difficile" et a connu "des hauts et des bas", selon un haut responsable américain.

 

"Respecter la souveraineté irakienne"
Outre les bombardements de la coalition, les troupes irakiennes se sont appuyées sur les milices chiites, soutenues par l'Iran, selon Washington, pour reprendre Tikrit. Les miliciens chiites, a asséné Barack Obama, doivent se placer sous les ordres du gouvernement de Bagdad et "respecter la souveraineté de l'Irak", une allusion à peine voilée à l'influence de l'Iran chiite avec lequel les Etats-Unis sont en pleines négociations sur le nucléaire.

 

(Lire aussi : A la recherche des recrues massacrées par l'EI à Tikrit)

 

La présence, très visible, des milices chiites sur le front risque d'attiser les tensions entre la majorité chiite irakienne et la minorité sunnite. En effet, une partie des Arabes sunnites irakiens (20% de la population) se sentent stigmatisés par les autorités de Bagdad, où les chiites dominent. Leur marginalisation a amené certains d'entre eux à tolérer --voire soutenir-- l'EI. Pour tenter de rassurer ses partenaires américains, M. Abadi a assuré que son gouvernement ne tolèrerait "aucune" violation des droits de l'homme.

Depuis l'arrivée de Haïdar al-Abadi au pouvoir, la Maison Blanche souligne inlassablement à quel point la donne est en train de changer dans le pays. "Le gouvernement Abadi est différent du précédent sur toutes les questions importantes", souligne un responsable américain, insistant sur la crise profonde à laquelle le pays était confronté lorsque Nouri al-Maliki était au pouvoir. Lors de son séjour de trois jours à Washington, M. Abadi doit notamment s'entretenir avec la directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, et des responsables du secteur privé américain.

Pour M. Obama, l'Irak est un enjeu est de taille, à moins de deux ans de son départ de la Maison Blanche. Ses détracteurs affirment que le retrait des troupes américaines fin 2011 était une erreur stratégique ayant permis à l'EI de se développer à une vitesse fulgurante. Sur place, à Bagdad, la situation est loin d'être apaisée, malgré la levée du couvre-feu en février. Cinq attentats à la voiture piégée ont encore secoué l'agglomération de la capitale irakienne mardi. Au moins 15 personnes ont été tuées et plus de 45 autres blessées, selon des sources médicales et de sécurité.

 

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