La retransmission par la chaîne publique Télé-Liban de l'entretien accordé par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, à la télévision syrienne al-Ikhbariya, lundi soir, a été vertement critiquée hier par le ministre de l'Information, Ramzi Jreige, lors d'une conférence de presse. Il réaffirme à L'Orient-Le Jour, lors d'un entretien téléphonique, qu'il « reproche à Télé-Liban d'avoir pris contact avec la chaîne al-Ikhbariya pour diffuser cette interview ». Ces propos ont été tenus à l'issue de sa rencontre avec le Premier ministre, Tammam Salam, avec lequel il a évoqué l'affaire.
« Contacter la télévision officielle syrienne pour diffuser l'interview de Hassan Nasrallah est une violation de la politique de distanciation envers le régime syrien adoptée par le gouvernement libanais », souligne-t-il. Le ministre assure qu'il « mène sa petite enquête » pour comprendre comment les choses se sont déroulées et promet que « cela ne se répétera pas ». « Je prendrai les mesures nécessaires dans ce sens envers Télé-Liban », promet-il. Mais il estime que le suivi de l'affaire « ne doit pas se dérouler à travers les médias ». Il refuse donc d'en dire plus. « Ma position est claire à ce sujet. »
Ramzi Jreige rappelle qu'il ne critique pas la diffusion, par les chaînes télévisées locales, des discours des hommes politiques. « Toutes les forces politiques libanaises ont la possibilité de s'exprimer à travers les médias. C'est donc sans aucun problème que les télévisions diffusent les discours de Hassan Nasrallah ou d'autres leaders politiques, de manière générale », fait-il remarquer. Notons qu'au cours de sa conférence de presse, le ministre de l'Information s'en est pris aux émissions télévisées politiques, transformées par les invités « en arènes ». Il a dénoncé notamment les « propos diffamatoires qui menacent la paix civile et exacerbent les préjugés confessionnels » et a estimé que « la liberté de la presse doit être exercée dans le cadre des lois en vigueur ».
Aucun contact avec la télévision syrienne
Le président directeur général de Télé-Liban, Talal Makdessi, n'a pas tardé à répondre aux critiques du ministre de l'Information. Il affirme à L'Orient-Le Jour, lors d'une interview, que « Télé-Liban n'a absolument pas contacté la télévision syrienne ». « Nous avons eu le signal par nos confrères de la chaîne al-Manar qui nous ont appelés pour nous demander de retransmettre l'interview du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah », assure-t-il. Le PDG part du principe qu'il est « du devoir de chaque Libanaise et chaque Libanais d'écouter ce que Nasrallah a à dire ». Pour sa part, « Télé-Liban ne pouvait pas l'ignorer ».
M. Makdessi n'entend pas susciter la polémique. Commentant les propos du ministre Jreige, il s'est dit convaincu que ce dernier « n'est probablement pas au courant que la chaîne publique a obtenu le signal via al-Manar ». Il se défend donc d'avoir porté atteinte à la politique de distanciation. « Notre responsabilité est de diffuser l'information, car Télé- Liban est la chaîne de la nation », martèle-t-il, soutenant que le professionnalisme dépasse les intérêts financiers.
Le PDG rappelle que « Télé-Liban a été la cible des attaques du 8 Mars, il y a deux mois, pour avoir retransmis les funérailles du roi Abdallah d'Arabie saoudite ». « Le 8 Mars nous a également critiqués lorsque nous avons diffusé le témoignage de Fouad Siniora à La Haye, devant le Tribunal spécial pour le Liban. Il avait montré du doigt le Hezbollah, dans l'affaire de l'assassinat de Rafic Hariri », observe-t-il encore. « Nous ne prenons pas parti, conclut Talal Makdessi. Nous communiquons la réalité et relatons les faits tels qu'ils sont. » Une politique qui, estime-t-il, a permis à la chaîne de gagner en crédibilité. Affaire à suivre.
La plus choquante contrevérité dite par Hassan Nasrallah dans cette interview à la TV officielle syrienne : "c'est une grâce de Dieu qu'il y ait eu un tel président (le petit Hitler de Damas) lorsque cette conspiration s'est présentée" ! Pour sa Clémence le Guide suprême du Liban, la conspiration dont il s'agit, ce sont les protestations populaires pacifiques dans certaines villes syriennes, suite aux tortures et au massacre par l'armée du petit Hitler des enfants de Deraa, dont surtout Hamza al-Khatib, et que la même armée du petit Hitler réprima à feu et à sang !
19 h 12, le 08 avril 2015