Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a de nouveau lancé hier soir une attaque frontale contre l'Arabie saoudite, promettant à Riyad une défaite cuisante au Yémen « qui aura des répercussions sur la famille Saoud ».
Dans un entretien accordé à la chaîne syrienne al-Ikhbariya, Hassan Nasrallah a estimé que « l'objectif derrière la guerre de 2006 était la Syrie » et que « l'incident de l'assassinat de Rafic Hariri a été exploité ». « Ceux qui l'ont tué avaient préparé le scénario pour accuser la Syrie, qui a été contrainte de se retirer du Liban ; mais elle n'a pas ployé », a-t-il indiqué.
Il a affirmé ne pas avoir informé ses alliés au Liban de sa décision de se battre en Syrie « pour ne pas les embarrasser ». « Je leur ai ultérieurement présenté des excuses et leur ai dit que nous ne les avions pas consultés pour qu'ils n'en assument pas les conséquences avec nous », a-t-il noté.
Selon lui, « el-Qaëda a tenté d'établir sa domination sur la Syrie pour s'en servir comme base afin d'établir sa mainmise sur la région et le Yémen aussi ». « Si el-Qaëda avait établi son hégémonie sur la Syrie, quel aurait été le destin du Liban, de la Jordanie, de l'Irak et des pays du Golfe ? Dès le départ, nous avons dit que nous allions en territoire syrien pour défendre la Syrie, le Liban et tous les peuples de la région », a-t-il noté, avant de souligner : « Nous serons toujours là où nous devons être, là où le devoir nous appellera. »
« Au début de la crise, le président Assad était sérieusement disposé à mener des réformes, mais lorsque certains pays ont senti qu'il était capable de répondre positivement aux revendications populaires, ils ont favorisé l'action armée », a poursuivi le chef du Hezbollah.
Pour lui, « tant que l'État syrien existe, cela veut dire que la guerre contre la Syrie a échoué et n'a pas atteint ses objectifs initiaux, à savoir la domination de la Syrie, l'hégémonie sur ce pays et la spoliation de sa décision ». « La plupart des régions sont toujours sous le contrôle du régime, comme la capitale et les villes principales. L'État existe et a même organisé des élections, alors qu'au Liban, nous n'avons pas pu organiser de scrutin ! » a-t-il souligné. Et d'ajouter : « Contrôler des régions comme Idleb, Raqqa, Ghouta ou Deir ez-Zor ne permettra pas (aux rebelles) d'atteindre leurs objectifs. »
Concernant la réponse à l'assassinat du fils de Imad Moghniyé, Hassan Nasrallah a indiqué : « Nous avons voulu, à travers l'opération de Chebaa, mettre en relief une nouvelle situation où il n'y a pas de règles d'engagement, et dire à nos alliés et à nos ennemis que les fronts ne peuvent pas être séparés. »
Estimant par ailleurs que la bataille du Qalamoun est un besoin commun libano-syrien, le secrétaire général du Hezbollah a affirmé : « La distanciation du Liban est un grand mensonge. Les navires venaient et accostaient dans le port de Tripoli, à partir duquel les armes étaient transportées vers la Syrie. »
Il a en outre indiqué qu' « il était prévu que le Hezbollah subisse des pertes en Syrie, même si ce qui se dit à ce sujet dans les médias est imprécis et amplifié ».
« Certains États ne veulent pas d'une solution politique en Syrie ; ils veulent davantage de morts et de destruction. L'État et l'armée doivent tenir bon aux côtés du directoire syrien, sans se soumettre ou se retirer, car l'alternative serait une catastrophe », a encore dit Hassan Nasrallah. « Il faut laisser la porte ouverte au dialogue politique. Il ne faut manquer aucune chance en vue d'un dialogue. Mais la solution commence par le fait que les opposants syriens devraient disposer d'une volonté indépendante leur permettant de s'intégrer à une solution politique », a-t-il ajouté.
Le chef du Hezbollah a ensuite initié une attaque tous azimuts contre l'Arabie saoudite, sans épargner le Pakistan.
« L'Arabie saoudite débourse pour que les tueries se poursuivent en Syrie, en Irak et au Liban. Ils ont leurs médias et leurs fonds, et leurs cheikhs avec leurs fatwas », a-t-il poursuivi.
« Les houthis ne devraient pas aller au dialogue, ce serait une reddition », a estimé Hassan Nasrallah, selon qui « les émirs Saoud n'ont pas respecté les États arabes puisque ces derniers n'étaient pas au courant de la décision d'initier la guerre ».
S'en prenant au Pakistan et à son président, Nawaz Sharif, il a estimé que ce dernier « est financé et soutenu par les Saoudiens ». « Si les Pakistanais avaient été laissés à eux-mêmes, ils n'auraient pas participé à la guerre », a-t-il indiqué, affirmant que « la majorité écrasante du peuple yéménite hait les Saoudiens et crie "Mort aux Saoud" ».
« Les propos concernant une hégémonie iranienne sur le Yémen sont creux. Les Yéménites étaient sur le point de transformer leur pays en État qui aurait pris fait et cause pour les mouvements de résistance dans la région. Le peuple yéménite soutient la cause palestinienne et interagissait avec ce qui se produit au Liban, en Palestine et en Syrie », a indiqué le secrétaire général du Hezbollah. Ce qui expliquerait notamment, selon lui, l'actuelle « agression américano-saoudienne contre le Yémen ». Mais « cette agression a lamentablement échoué à modifier la situation sur le terrain. L'Arabie saoudite a lamentablement échoué dans ses guerres menées par intérim, que ce soit en Syrie, en Irak ou au Liban. La défaite saoudienne et le triomphe yéménite sont désormais clairs comme de l'eau de roche, ce sera la voie du salut pour les gouvernements de la région, et cela se répercutera sur la situation saoudienne interne, sur la famille régnante et sur l'ensemble de la région ».
Évoquant enfin la question de l'accord nucléaire entre le G 5 + 1 et l'Iran à Lausanne, Hassan Nasrallah a dit : « S'il a lieu, il éloignera le danger d'une guerre régionale. Le monde entier est arrivé à la conviction qu'il n'y a de solution avec l'Iran qu'à travers des négociations. »
Liban
Nasrallah promet aux Saoudiens une défaite au Yémen « qui se répercutera sur la famille régnante »
OLJ / le 07 avril 2015 à 01h30
commentaires (7)
Puree ce que la cause Palestinienne endure!Voila donc l explication de l'intervention Seoudienne au Yemen, empecherle Yemen de rejoindre la resistance??? Quelle blague. Yalla Nasrallah continue a divaguer....
IMB a SPO
15 h 49, le 08 avril 2015