Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Objets et histoire

Le joyau de l’Éthiopie

Carl de Souza / AFP / Getty Images

Quand le Négus Gebra Maskal Lalibela monte sur le trône éthiopien en 1189, Saladin (1137-1193) est maître de Jérusalem. En dépit du libéralisme du glorieux sultan, le pèlerinage vers l'« Omphalos » du monde chrétien devient une entreprise hasardeuse, périlleuse même. Au sud de la mer Rouge, le christianisme se sent coupé du monde. Lalibela, qui fut canonisé par l'Église éthiopienne, décide d'édifier une « Jérusalem africaine » en plein désert, destinée à remplacer la Cité de David ! D'abord il baptise « Jourdain » le ruisseau qui coule aux pieds des rochers et « Mont Thabor » le sommet qui domine le lieu. Ensuite, il recrute cinq cents ouvriers pour achever la sainte entreprise. La légende dit que, la journée, le roi travaillait avec des artisans éthiopiens et la nuit, il recevait l'aide des anges pour creuser dans la roche tendre des tranchées, des galeries, des tunnels, séparant ainsi onze blocs monolithes. Évidés, ils deviennent des églises. En effet, les églises rupestres de Lalibela désignent onze églises monolithiques taillées dans la roche. Elles se trouvent dans Lalibela, un gros village éthiopien perdu à 400 kilomètres au nord d'Addis-Abeba, perché à 2 700 m d'altitude, jadis puissante capitale, aujourd'hui un bourg de 8 000 habitants dont 1 500 prêtres. L'aménagement du site a été conçu pour que sa topographie corresponde à une représentation symbolique de la Terre Sainte, d'où son appellation de « Jérusalem noire » où « les pécheurs y trouveront infailliblement leur salut ». Dans l'une de ces églises, la Maison de Marie, se trouve une citerne, taillée dans le roc, au pouvoir fantastique : celui de rendre fertiles les femmes immergées une nuit entière dans ses eaux verdâtres... Le cœur de chaque église est le « maqdas », la pièce qui abrite le « tabot » symbolisant à la fois l'Arche de l'Alliance et les Tables de la Loi. Seul le prêtre a le droit d'y pénétrer. La porte en est généralement décorée d'images pieuses et de riches draperies. Une croix monolithique marque le point de départ d'un parcours sacré effectué par les pèlerins... D'origine apostolique, c'est-à-dire fondée par un apôtre, l'Église d'Éthiopie est la plus ancienne des Églises d'Afrique. Selon la tradition, elle aurait été fondée par saint Mathias, le disciple qui, après l'Ascension du Seigneur, remplaça Judas au sein du collège des Apôtres, mais elle ne devient religion officielle du royaume d'Axoum qu'au IVe siècle. Du IVe siècle jusqu'en 1959, le dirigeant de l'Église d'Éthiopie a toujours été un moine égyptien nommé archevêque (Abuna) par le patriarche copte d'Alexandrie... Le site de Lalibela fut décrit par un Européen en septembre 1520, lorsqu'une mission est arrivée en Éthiopie. Les premières restaurations ont été effectuées sous le règne de Zewditu (1916-1930), elles ont permis de protéger, avec les moyens de l'époque, les édifices religieux. Les églises de Lalibela creusées dans le roc constituent un ensemble sans égal dans le monde chrétien. En 1978, le site est inscrit par l'Unesco au patrimoine culturel de l'humanité ! Joyeuses Pâques à tous !!!

Sources principales :worldheritage.edu.fr
Franceculture.fr
Intermedes.com

Quand le Négus Gebra Maskal Lalibela monte sur le trône éthiopien en 1189, Saladin (1137-1193) est maître de Jérusalem. En dépit du libéralisme du glorieux sultan, le pèlerinage vers l'« Omphalos » du monde chrétien devient une entreprise hasardeuse, périlleuse même. Au sud de la mer Rouge, le christianisme se sent coupé du monde. Lalibela, qui fut canonisé par l'Église...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut