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À La Une - Irak

Premiers vols de reconnaissance américains pour aider Bagdad à reprendre Tikrit

Offensive de groupes islamistes sur la ville d'Idlib contrôlée par le régime syrien.

C'est la première fois qu'un haut responsable de la coalition anti-jihadiste fait état d'une implication américaine dans l'offensive à Tikrit, dans le nord de l'Irak, où l'Iran joue un rôle clé aux côtés des forces gouvernementales. REUTERS/Alaa Al-Marjani

Les Etats-Unis mènent des vols de reconnaissance pour aider les forces irakiennes à reprendre la ville de Tikrit au groupe Etat islamique (EI), a indiqué un haut responsable dans la première confirmation d'une implication américaine dans cette offensive.

Cette aide pourrait donner un coup de pouce aux forces gouvernementales dans leur plus importante opération depuis que les jihadistes se sont emparés de larges pans de territoire à la mi-2014, cette offensive n'ayant toujours pas abouti trois semaines après son lancement.

La coalition dirigée par les Etats-Unis mène depuis septembre des raids aériens contre l'EI et fournit formation et équipements à l'armée irakienne dans plusieurs régions d'Irak. Mais c'est la première fois qu'un haut responsable de la coalition fait état d'une implication américaine dans l'offensive à Tikrit, dans le nord du pays, où l'Iran joue un rôle clé aux côtés des forces gouvernementales.

 

(Lire aussi : Le général iranien, Ghassem Souleimani, intervient en Irak "dès qu'on a besoin de lui")

 

'Œil dans le ciel'

"La coalition a commencé à fournir un soutien RSR (renseignement, surveillance et reconnaissance), le 21 mars à la demande du gouvernement irakien, et ce sont actuellement les Etats-Unis qui fournissent ce soutien", a indiqué ce responsable à l'AFP, sous couvert de l'anonymat. Il a ajouté que ce soutien se présentait sous la forme d'un "œil dans le ciel".


L'EI a lancé en juin dernier une fulgurante offensive dans le nord de l'Irak, s'emparant de larges secteurs du pays, dont la deuxième ville Mossoul, ainsi que Tikrit, située à 160 km au nord de Bagdad. L'offensive terrestre irakienne, qui a débuté le 2 mars, implique des milliers d'Irakiens, soldats, policiers et paramilitaires alliés aux forces gouvernementales, dont les "Unités de mobilisation populaire", groupe composé essentiellement de miliciens chiites. Elle a permis de reconquérir des villes menant à Tikrit, et d'encercler les quelques centaines de jihadistes toujours retranchés dans cette ville.

Mais la reconquête de Tikrit elle-même s'est révélée plus difficile en raison des importants dispositifs défensifs mis en place par les jihadistes, dont un grand nombre d'engins explosifs disséminés dans la rue et des bâtiments. Le ministre irakien de l'Intérieur avait annoncé la semaine dernière que l'offensive avait été temporairement suspendue pour limiter le nombre de victimes et protéger les infrastructures de la ville.

Le général Abdelwahab al-Saadi, l'un des principaux commandants pour cette opération, avait appelé le 15 mars à un appui aérien de la coalition internationale, qui pourrait faire basculer l'issue de la bataille. D'après le général Saadi, la coalition n'avait apporté "aucun soutien aérien" jusque-là, en raison de l'implication de l'Iran dans l'offensive en cours. Le Pentagone américain avait cependant précisé qu'aucune frappe n'avait été demandée par les Irakiens.

 

(Lire aussi : Abadi invité en Arabie saoudite, signe d'un apaisement entre Bagdad et Riyad)

 

'Dans la même tranchée'

La question d'un soutien aérien, notamment américain, divise les forces sur le terrain entre l'armée irakienne et les milices chiites. "Certains poltrons dans l'armée (...) disent que nous avons besoin des Américains, mais nous, nous affirmons ne pas en avoir besoin", a déclaré Hadi al-Ameri, commandant de la puissante milice chiite Badr.

 

Hadi al-Ameri, commandant de la puissante milice chiite Badr.
AFP PHOTO / AHMAD AL-RUBAYE

 

Le rôle joué par Téhéran et l'importance du général Ghassem Souleimani, un des plus hauts gradés iraniens sur le terrain, sont perçus d'un mauvais œil par Washington, alors que l'Iran ne fait pas partie de la coalition internationale antijihadistes.

L'Iran soutient le régime du président Bachar el-Assad en Syrie voisine dans sa lutte contre les rebelles, alors que les Occidentaux refusent tout dialogue avec Damas en raison de sa répression de l'opposition. Après une rencontre mardi entre M. Assad et le ministre irakien des Affaires étrangères Ibrahim al-Jaafari, le chef de la diplomatie syrienne Walid Moallem a affirmé que les deux pays se tenaient "dans la même tranchée contre le terrorisme".

L'EI est également très actif en Syrie où il combat non seulement le régime mais aussi les rebelles.
La coalition mène des frappes contre ses positions, mais cette fois sans coopération avec le gouvernement syrien. Par ailleurs, le Canada a annoncé mardi son souhait d'élargir à la Syrie ses activités au sein de la coalition internationale.

Idlib, ville du nord-ouest de la Syrie contrôlée par le régime, a subi mardi une offensive des combattants d'une coalition composée de la branche syrienne d'el-Qaëda, le Front al-Nosra, et d'autres groupes islamistes armés. "L'attaque a été lancée de plusieurs directions", a affirmé Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), faisant état de "violents combats en cours". Au moins deux attentats suicide à la voiture piégée ont été menés contre des points de contrôle des troupes loyalistes aux abords de la ville par les forces de cette coalition, "l'Armée de la conquête", pour aider leur progression. La chaîne publique syrienne a pour sa part fait état de combats autour de la ville, parlant de plusieurs morts parmi les forces antigouvernementales.

Les jihadistes ont appelé dans un communiqué les habitants d'Idlib à rester chez eux. Ils ont aussi appelé les sunnites combattant dans les rangs des forces gouvernementales à déserter, leur promettant une amnistie.

Plus de 215 000 personnes ont été tuées dans le conflit syrien, depuis qu'en mars 2011 un soulèvement populaire a été réprimé dans le sang déclenchant une guerre civile dévastatrice. Celle-ci est devenue de plus en plus complexe avec notamment la montée en puissance des jihadistes comme ceux du groupe Etat islamique (EI), qui ont pris le contrôle de pans entiers du territoire.

 

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