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Dans les facs chinoises, la chasse aux "valeurs occidentales" est ouverte

Les autorités chinoises ont lancé une vaste enquête visant à identifier les manuels étrangers utilisés dans les universités, a-t-on appris mardi de sources officielles, peu après un vibrant appel du ministre de l'Education à éradiquer "les valeurs occidentales" dans l'enseignement.


Le gouvernement central a ainsi demandé aux établissements universitaires de remplir des questionnaires où ils doivent recenser les matériaux scolaires "étrangers" en usage dans leurs salles de classe, selon des copies visibles sur plusieurs sites officiels. Ce formulaire a notamment été posté sur le site internet du ministère de l'Education de la province de l'Anhui (est)... d'où il a cependant disparu peu après un appel de l'AFP à l'administration concernée. Joint par téléphone, un officiel de ce ministère, M. Peng, a confirmé que le questionnaire avait bien été distribué aux universités.

Ces dernières doivent ainsi énumérer de façon détaillée les titres des "manuels étrangers", la façon dont ils ont été acquis, ainsi que de quelle manière et dans quelle proportion ils sont utilisés par les professeurs.


Cette vaste enquête intervient quelques semaines après un violent réquisitoire du ministre chinois de l'Education, Yuan Guiren, largement diffusé par les médias d'Etat: "Ne laissons pas les manuels scolaires faisant l'éloge des valeurs occidentales proliférer dans nos salles de classe", assénait-il. "Les propos qui calomnient la direction du Parti communiste chinois (PCC)" et "insultent le socialisme" ne doivent pas "infiltrer" les amphithéâtres universitaires, avait-il affirmé, selon ce texte cité par l'agence Chine nouvelle.
Les discours officiels du régime communiste qualifient de façon routinière comme des "concepts occidentaux" des principes tels que la séparation des pouvoirs, la démocratie multipartite ou encore l'économie libérale.


Aux yeux des analystes, les commentaires de M. Yuan reflètent le durcissement idéologique orchestré par le président Xi Jinping, et le resserrement des contrôles -déjà très étroits- sur les débats académiques jugés sensibles, notamment sur l'histoire et les questions sociétales ou politiques. Les manuels étrangers sont cependant largement utilisés dans les universités chinoises, en particulier dans les départements scientifiques, mais aussi par de nombreux départements de sciences humaines.


Le nombre d'étudiants enregistrés dans les universités chinoises a plus que doublé en l'espace d'une décennie. Une croissance accélérée qui s'accompagne cependant de vifs débats sur la qualité de l'enseignement, sur fond de scandales à répétition de plagiats, de moeurs et de corruption, tandis qu'une majorité des grandes fortunes chinoises et hauts cadres du PCC préfèrent envoyer leurs enfants étudier à l'étranger.

Les autorités chinoises ont lancé une vaste enquête visant à identifier les manuels étrangers utilisés dans les universités, a-t-on appris mardi de sources officielles, peu après un vibrant appel du ministre de l'Education à éradiquer "les valeurs occidentales" dans l'enseignement.
Le gouvernement central a ainsi demandé aux établissements universitaires de remplir des questionnaires...