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Liban - L’éclairage

La crise gouvernementale a encouragé les appels à une révision de Taëf

Le gouvernement reprend aujourd'hui ses réunions après deux semaines d'une absence que les capitales occidentales ont suivie avec inquiétude. Le ballet diplomatique engagé durant cette période auprès de bon nombre de dirigeants et de responsables du pays témoigne d'ailleurs de cette peur de voir la vacance à la tête de l'État gagner l'ensemble de l'appareil exécutif. Les capitales occidentales redoutent notamment un effondrement politico-sécuritaire qui ne manquerait pas de se produire si jamais le gouvernement en venait à imploser.
Compte tenu de la conjoncture régionale, la stabilité du Liban au double plan politique et sécuritaire demeure une nécessité pour la communauté internationale dont les ambassadeurs ont multiplié les contacts, au niveau local, pour s'assurer du maintien du gouvernement Salam.
Celui-ci se réunit aujourd'hui avec la ferme intention, pour Tammam Salam, de développer le rendement de son équipe, indique-t-on dans l'entourage du Premier ministre, soucieux d'assurer un retour à l'article 65 de la Constitution, qui définit le mécanisme d'action du Conseil des ministres. Le texte en question met en avant l'entente ou le consensus comme critères pour la prise de décision, puis le vote à la majorité simple ou aux deux tiers pour les questions fondamentales, si cette entente n'est pas réalisable. Sauf que, jusque-là, Tammam Salam avait évité le recours au vote, dans une tentative symbolique de manifester son attachement à la présidence de la République et l'élection d'un nouveau chef de l'État.
Ce souci, le chef du gouvernement doit le réaffirmer aujourd'hui. Tammam Salam parie sur un changement du comportement des ministres – « devenus tous des présidents », pour reprendre les propos du président de la Chambre, Nabih Berry –, mais pour qui, le coup de gueule du numéro III de la République aurait été l'occasion de réviser leurs positions. Pour le Premier ministre, un recours au vote en l'absence d'un président n'est toujours pas envisageable. Conformément à la Loi fondamentale, il appartient au seul chef de l'État de renvoyer au Parlement des lois votées en Conseil des ministres et approuvées au Parlement. Comment le gouvernement, qui assume actuellement les prérogatives présidentielles, pourrait-il renvoyer à la Chambre un texte qu'il aurait approuvé, si jamais des amendements y étaient introduits ?
Toujours est-il que, pour certains, l'épisode gouvernemental et le débat autour du mécanisme de travail au sein du Conseil des ministres et de l'élection d'un chef de l'État ont été l'occasion de remettre sur le tapis le dossier de l'accord de Taëf. Au sein du 8 Mars, certains avancent « l'émergence de nouvelles données après la conclusion de Taëf » pour défendre la thèse d'une révision de ce texte qu'ils jugent « indispensable ». Pour ce groupe, un règlement de la crise ne peut pas se limiter à la présidentielle, mais doit s'étendre sur une série de questions qui forment un package-deal et qui portent sur la présidentielle, la formation et la composition du gouvernement et la loi électorale. Un ancien député proche du 8 Mars juge à ce propos qu'un retour à Taëf est devenu pratiquement impossible et que les événements dans la région commandent une révision de ce texte. Mais à l'instar du président de la Chambre, il a considéré que l'amendement de Taëf nécessite une aide extérieure.
Il reste que ce point de vue ne fait pas l'unanimité, notamment dans les milieux chrétiens, et même à un niveau international. Certaines capitales occidentales œuvrent en coordination avec le Vatican afin de redynamiser ce document qui constitue, pour elles, le cadre idéal pour un règlement de l'ensemble des crises qui affectent le Liban, partant du principe que le pays ne peut pas attendre une solution aux événements dans la région pour élire son président.

Le gouvernement reprend aujourd'hui ses réunions après deux semaines d'une absence que les capitales occidentales ont suivie avec inquiétude. Le ballet diplomatique engagé durant cette période auprès de bon nombre de dirigeants et de responsables du pays témoigne d'ailleurs de cette peur de voir la vacance à la tête de l'État gagner l'ensemble de l'appareil exécutif. Les...

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