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Économie - Nucléaire

Acculé par des pertes colossales, Areva prévoit une thérapie de choc d’un milliard d’euros

Confirmant une perte record de 4,8 milliards d'euros pour 2014, le spécialiste français de l'atome a annoncé un plan d'un milliard d'euros d'économies à l'horizon 2017. Si ses dirigeants n'excluent pas des suppressions d'emplois, les contours du volet social de ce plan restent à préciser.

Le directeur général du géant nucléaire français Areva, Philippe Knoche, a officialisé, mercredi, une perte record de 4,8 milliards d'euros au titre de 2014 et annoncé un vaste plan d'économies et de cessions pour redresser ses comptes. « L'ampleur de la perte nette de l'exercice 2014 illustre le double défi auquel Areva est confronté : stagnation durable des activités nucléaires, manque de compétitivité et difficile gestion des risques inhérents aux grands projets. Le groupe a pris la mesure de la gravité de la situation », a-t-il affirmé, lors d'une conférence de presse du groupe.
La stratégie de redressement du spécialiste du nucléaire passera donc par un plan de compétitivité visant à trouver un milliard d'euros d'économies d'ici à 2017 via « de nouveaux leviers d'achats », « une forte amélioration de la productivité » et « en allégeant les structures et en optimisant les implantations géographiques ». Ce plan passera notamment par une nette réduction des investissements qui seront ramenés à moins de 3 milliards d'euros d'ici à 2017 contre 4,6 milliards entre 2012 et 2014, et un programme de cessions d'actifs supérieur aux 450 millions d'euros annoncés en octobre dernier. Le groupe annonce aussi « la levée de financements bancaires au niveau des actifs industriels » et « des partenariats comportant un volet financier ».

« Éviter les licenciements »
Temporisant sur le volet social de ce redressement, Philippe Knoche a affirmé que le groupe n'écartait pas des suppressions d'emplois. « Nous ferons tout pour que, s'il doit y avoir des départs, ils se fassent sur la base du volontariat », a-t-il précisé. « Tout doit être mis en œuvre pour éviter les licenciements et privilégier l'activité et l'emploi dans chacun des territoires concernés », a également plaidé le Premier ministre Manuel Valls à l'Assemblée nationale.
Cela n'a pas suffi à rassurer Pascal Evariste, coordinateur du syndicat CGT d'Areva, qui voit dans la communication « catastrophiste » du groupe une volonté d'« amener les éléments sociaux entre avril et septembre ». Areva n'a pour le moment donné aucun chiffre, mais seulement dévoilé le calendrier des discussions avec les représentants des salariés. Le groupe prévoit d'engager « à partir de la fin du mois de mars » une phase de concertation avec les organisations syndicales sur « un projet d'accord-cadre » relatif à « l'emploi, aux rémunérations et au temps de travail ». Areva comptait 45 340 collaborateurs, fin 2013, dont les deux tiers en France.

Rapprochement possible avec EDF
Un rapprochement capitalistique avec EDF, qui pourrait prendre une participation dans le groupe ou dans certains actifs, n'est pas exclu, mais des discussions sur ce point n'interviendront que « dans un second temps », a affirmé Philippe Knoche. Le gouvernement français, qui détient – directement ou indirectement – plus de 87 % du capital du groupe, plaide en effet pour la création d'une véritable filière française du nucléaire autour d'Areva, EDF et du CEA (commissariat à l'énergie atomique). Cette filière constitue « un facteur essentiel de la souveraineté et de l'indépendance énergétique de notre pays », ont rappelé dans un communiqué les ministres de l'Économie, de l'Écologie et des Finances. Dans un premier temps, ce rapprochement passe par l'achèvement des projets en cours (EPR de Flamanville, EPR de Hinkley Point au Royaume-Uni), l'optimisation de la gamme de réacteurs développée par les deux groupes français et le « défi de la compétitivité », selon Areva. Une recapitalisation publique est en revanche « prématurée », aux yeux du ministre de l'Économie Emmanuel Macron alors que le groupe dit étudier « des moyens de renforcement de ses fonds propres ».
Areva doit ses résultats catastrophiques aux difficultés (retards et surcoûts) engendrées sur les projets d'EPR Olkiluoto 3 en Finlande, et de Flamanville en France, au fiasco financier de l'acquisition d'Uramin, à la morosité du secteur nucléaire depuis l'accident de Fukushima en 2011 et à des pertes dans les énergies renouvelables.
À l'avenir, le groupe entend se recentrer sur « le cœur des procédés nucléaires » sans pour autant abandonner son modèle intégré promu par sa précédente dirigeante Anne Lauvergeon (2001-2011), allant de l'extraction d'uranium au traitement des déchets issus des centrales nucléaires. Areva compte aussi sur les vents porteurs en Chine et plus généralement en Asie dans le nucléaire pour en faire une priorité de son développement et y renforcer sa présence. L'action Areva a clôturé mercredi en baisse de 1,25 % à 9,30 euros, dans un marché en nette hausse.
(Source : AFP)

Le directeur général du géant nucléaire français Areva, Philippe Knoche, a officialisé, mercredi, une perte record de 4,8 milliards d'euros au titre de 2014 et annoncé un vaste plan d'économies et de cessions pour redresser ses comptes. « L'ampleur de la perte nette de l'exercice 2014 illustre le double défi auquel Areva est confronté : stagnation durable des activités nucléaires,...

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