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À La Une - Syrie

Des dizaines de morts dans un attentat au QG du renseignement à Alep

Le Front al-Nosra a indiqué sur son compte Twitter que ses combattants avaient participé, avec d'autres factions rebelles, à l'assaut.

Des heurts sont en cours et l'armée de l'air syrienne mène des frappes sur les positions des hommes armés dans l'est d'Alep, en Syrie. AFP / AMC / ZEIN AL-RIFAI

Au moins 20 membres des forces gouvernementales syriennes et 14 rebelles ont été tués dans une attaque menée mercredi contre un QG des services de renseignements de l'armée de l'air dans la ville d'Alep et lors des combats qui ont suivi, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Une source militaire a confirmé l'attentat et indiqué que des combats étaient toujours en cours dans la partie d'Alep contrôlée par le régime.

Ancien poumon économique de la Syrie, la ville septentrionale d'Alep est entrée dans le conflit à l'été 2012 et est depuis divisée entre zones contrôlées par les rebelles à l'est et celles du régime à l'ouest.

Selon l'OSDH, les rebelles ont déclenché une puissante charge explosive souterraine contre un bâtiment abritant des bureaux du service de renseignements de l'armée de l'air. "L'explosion et les combats ont fait des dizaines de morts dans les deux camps", a indiqué l'OSDH, basé en Grande-Bretagne mais qui s'appuie sur un vaste réseau de sources en Syrie.

L'explosion était assez puissante pour être entendue dans toute la ville, a indiqué un journaliste de l'AFP dans l'est d'Alep. Des habitants ont évoqué une secousse semblable à celle d'un tremblement de terre. "Des hommes armés ont fait exploser un tunnel qu'ils avaient creusé puis attaqué les environs du siège du renseignement de l'armée de l'air", a indiqué la source militaire syrienne. "Des heurts sont en cours et l'armée de l'air syrienne mène des frappes sur les positions des hommes armés dans cette zone", a indiqué cette source.

La branche d'el-Qaëda en Syrie, le Front al-Nosra, a indiqué sur son compte Twitter que ses combattants avaient participé, avec d'autres factions rebelles, à l'assaut "contre les bureaux du renseignement de l'armée de l'air et les bâtiments environnants". Les rebelles syriens, notamment à Alep, ont de plus en plus fréquemment recours au déclenchement d'explosifs enfouis dans des tunnels creusés sous des zones contrôlées par le régime.

Une explosion similaire sous la vieille ville d'Alep avait tué au moins sept membres des forces gouvernementales en décembre 2014. En mai 2014, des rebelles avaient également déclenché des explosifs enfouis sous l'hôtel Carlton, un établissement de renom utilisé à l'époque comme base par les forces gouvernementales. Les combats ont débuté en juillet 2012 à Alep, qui était alors le poumon économique et la deuxième plus grande ville de Syrie. Elle est depuis divisée entre zones contrôlées par les rebelles à l'est et celles du régime à l'ouest.

Les rebelles veulent le départ d'Assad
Cette nouvelle attaque survient trois jours après le rejet par l'opposition d'un plan du médiateur de l'Onu, Staffan de Mistura, pour un gel des combats à Alep. Dans un communiqué particulièrement sévère, la Commission des forces de la révolution à Alep a annoncé dimanche "son refus de rencontrer M. de Mistura si ce n'est pas sur la base d'une solution globale du drame syrien, qui passe par le départ de (Bachar el-) Assad et de son état-major et le jugement des criminels de guerre".

 

(Lire aussi : De Mistura, du forcing à l'impasse)


L'opposition estime que les idées du médiateur des Nations unies "ne sont pas à la hauteur d'une solution à la crise humanitaire du peuple syrien, qui souffre de l'utilisation par le régime d'armes chimiques et de barils d'explosifs bannis par la communauté internationale".
Depuis fin 2013, l'armée de l'air largue quotidiennement des barils d'explosifs sur les secteurs rebelles, selon l'OSDH, malgré une résolution de l'Onu condamnant cette pratique.

Troisième émissaire onusien depuis le début de la crise syrienne en 2011, M. de Mistura avait proposé une trêve provisoire permettant l'entrée de l'aide humanitaire à Alep. Il avait indiqué en février que le président syrien était prêt à suspendre les hostilités dans la ville pendant six semaines.
Mais l'opposition a été ulcérée par les récentes déclarations du médiateur, qui a affirmé le 13 février à Vienne que M. Assad "faisait partie de la solution", ce qu'elle rejette totalement.
M. de Mistura espérait établir un gel localisé des combats à Alep, puis étendre cette trêve à d'autres zones et encourager ainsi un règlement politique du conflit qui a fait plus de 220 000 morts et poussé à la fuite plus de la moitié de la population.

Déclenché le 15 mars 2011 par une contestation populaire violemment réprimée, le conflit s'est transformé en une guerre entre régime et rebelles. Il s'est complexifié avec la montée en puissance de jihadistes, devenus dans la plupart des régions ennemis des rebelles tout en combattant aussi le régime.
En l'absence de toute possibilité de solution politique dans l'immédiat, les combats continuent de faire rage avec de nombreuses atrocités commises notamment par les jihadistes du groupe Etat islamique (EI), également actif en Irak.

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