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Économie - Dette

La Grèce admet qu’elle aura du mal à rembourser la BCE et le FMI

La Grèce a reconnu qu'elle aurait du mal à honorer les échéances dues au FMI et à la BCE au cours des prochains mois, tandis qu'à Berlin, le ministre allemand des Finances exprimait ouvertement ses doutes sur la fiabilité du gouvernement d'Alexis Tsipras.

« On aura des problèmes pour rembourser les tranches du FMI maintenant et de la BCE en juillet », a déclaré le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis. Archives/AFP

Deux jours après l'aval des Européens à ses projets, la Grèce s'inquiétait hier de ses échéances financières, et sa gigantesque dette s'annonçait comme une prochaine pomme de discorde avec ses partenaires, surtout l'Allemagne, qui refuse pour l'heure tout effacement. « On aura des problèmes pour rembourser les tranches du FMI maintenant et de la BCE en juillet », a concédé mercredi soir le grand argentier grec Yanis Varoufakis, au lendemain du feu vert de la zone euro à l'extension du programme d'aide international au pays en échange de réformes.
La Grèce croule sous 320 milliards d'euros de dette, détenue en majorité par les créanciers internationaux (zone euro, FMI, BCE).
Cette année, le pays a 19 milliards d'euros à rembourser. Notamment, 1,6 milliard d'euros de crédits du FMI arrivent à échéance en mars, puis de gros remboursements d'obligations seront dus à la BCE à l'été (6,7 milliards d'euros en juillet-août).
« Il y a des écarts financiers et budgétaires, a reconnu hier le porte-parole du gouvernement Gabriel Sakellaridis, mais sur cette question, le gouvernement grec va coopérer aussi avec les partenaires européens, et à l'intérieur, prendra des initiatives législatives pour faire face à cette question. »

Pas d'argent avant avril
Les Européens – par le biais du Fonds européen de stabilité FESF –, le FMI et la BCE doivent encore un total de 7,2 milliards d'euros à Athènes, selon les termes du programme qui vient d'être prolongé.
Toutefois, ils n'ont pas prévu de verser d'argent avant avril, date à laquelle ils veulent juger des avancées grecques sur les réformes. Et les marges de manœuvre du gouvernement pour lever des fonds sous forme d'obligations à court terme sont limitées, puisque le programme d'aide plafonne leur montant. Le fond du problème, pour Athènes, reste le poids de la dette, et les Européens ont refusé pour le moment de discuter d'un allègement.
Pourtant, « on n'a plus de front uni contre la Grèce sur la discussion de la dette », a estimé mercredi M. Varoufakis, appelant à « commencer immédiatement » les discussions sur ce point avec les créanciers.
Une discussion que l'Allemagne refuse pour le moment catégoriquement. Wolfgang Schäuble a exprimé sa « stupéfaction » après les propos de M. Varoufakis, ont rapporté hier à l'AFP des participants à une réunion du ministre allemand des Finances avec des députés conservateurs la veille.
Les élus allemands du Bundestag doivent entériner vendredi la prolongation de l'aide à Athènes, et une adoption ne fait aucun doute, malgré des remous parmi les conservateurs et une nouvelle campagne violemment antigrecque du tabloïd Bild appelant à dire « nein » au soutien à la Grèce. Le Parlement grec pourrait voter aussi avant la fin de la semaine, mais la décision n'avait pas encore été prise jeudi.
Les élus de Syriza se sont réunis mercredi pendant 12 heures, selon la presse, afin que M. Tsipras leur expose les engagements pris auprès des Européens : lutte contre la corruption et l'évasion fiscale, réforme de l'appareil d'État, mais aussi mesures sociales conformément à son programme de rupture avec l'austérité.
Large soutien
Le gouvernement bénéficie encore d'un large soutien en Grèce, où il s'attache à démontrer à ses électeurs qu'il a préservé des marges de manœuvre pour œuvrer dans leur intérêt.
Mais « le ministre nous a présenté un cadre général des intentions du gouvernement qui est vague », a déploré hier Yannis Pangopoulos, président de la Confédération générale des travailleurs, plus grand syndicat privé grec. Il attend maintenant « les initiatives législatives adéquates ».
Pour soulager les besoins les plus pressants de liquidités, Athènes peut en tout cas compter sur les banques, qui achètent les obligations à court terme qu'il émet et dont la situation financière semble s'éclaircir.
Les banques ont vu revenir 700 millions d'euros de dépôts mardi, a déclaré M. Varoufakis sur Bloomberg Television. Et selon une source bancaire, plus de 150 millions d'euros ont été déposés le lendemain.
Quelque 20 milliards d'euros avaient été retirés des instituts de crédit depuis décembre, selon un chiffre qui circule en Grèce, sur fond d'incertitudes sur le sort de la Grèce dans la zone euro.
Le gouverneur de la Banque de Grèce, Yannis Stournaras, a diffusé pour sa part jeudi un message d'espoir, estimant que les problèmes auxquels le pays devait s'attaquer étaient « relativement peu nombreux », comparé aux efforts fournis depuis 2010.
(Source : AFP)

Deux jours après l'aval des Européens à ses projets, la Grèce s'inquiétait hier de ses échéances financières, et sa gigantesque dette s'annonçait comme une prochaine pomme de discorde avec ses partenaires, surtout l'Allemagne, qui refuse pour l'heure tout effacement. « On aura des problèmes pour rembourser les tranches du FMI maintenant et de la BCE en juillet », a...

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