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Liban

La nouvelle réunion des « huit ministres », une expression nationale contre le vide intentionnel

La conférence de presse conjointe de MM. Gemayel et Harb, hier.

Après une première réunion au domicile de l'ancien président de la République, Michel Sleiman, une deuxième réunion du groupe des huit ministres (trois relevant du président Sleiman, trois autres des Kataëb, ainsi que les indépendants Michel Pharaon et Boutros Harb) a eu lieu hier au domicile du chef des Kataëb, Amine Gemayel, à Sin el-Fil. Y ont pris part, aux côtés des présidents Sleiman et Gemayel, les ministres Boutros Harb, Alice Chaptini, Abdel Mouttaleb Hannaoui, Ramzi Jreige, Sejaan Azzi et Alain Hakim, ainsi que l'ancien ministre Khalil Hraoui. Le ministre Michel Pharaon s'est excusé de ne pouvoir y prendre part, pour cause de voyage officiel au Bahreïn où il prenait part à la Journée arabe du tourisme, selon un communiqué de son bureau. Le ministre a également contacté par téléphone les présidents Gemayel et Sleiman, prenant une position en adéquation avec le communiqué final de la réunion d'hier.
Celui-ci a comporté en effet cinq points. Les deux premiers expriment la crainte des ministres réunis d'une normalisation de la vacance présidentielle. Le troisième point revient sur la marche du gouvernement, avant de valoriser les efforts du Premier ministre. Le quatrième point définit le caractère de la réunion, « visant à renforcer la culture du dialogue pour sauver le pays », tandis que le cinquième porte sur les exactions commises par les groupes jihadistes contre les chrétiens à Hassaké, en Syrie.
« Cette rencontre est une expression nationale du refus de maintenir la vacance présidentielle, qui livre le pays à des dangers existentiels, portant sur son entité et sa constitution, et qui risquent de nuire au modèle libanais de civilisation et à son message en Orient et dans le monde. Or cette vacance n'aurait pas duré, n'était le retournement qualifié contre la Constitution, l'esprit du pacte national et Taëf. Il s'agit d'un retournement continu qui vise à modifier le mécanisme d'élection d'un chef de l'État avec l'intention de mettre la main sur la République et l'entraîner dans des conflits extérieurs sans horizon ni fin », selon le premier point du document dont a donné lecture Amine Gemayel. Le texte a souligné ensuite « le risque de paralyser la présence du Liban à l'échelle arabe et internationale, en l'absence forcée d'un chef de l'État ». En outre, « les personnes réunies ont exprimé leur souci commun de maintenir le gouvernement en marche, sans entraves, dans l'esprit de faciliter les affaires des citoyens et de l'État, jusqu'à l'élection d'un nouveau chef de l'État. Dans ce cadre, les participants à la réunion soutiennent avec force les efforts du président Tammam Salam pour créer un climat productif en Conseil des ministres, et estiment que la source effective du blocage, qui mine d'ailleurs toutes les institutions, est l'absence d'un chef de l'État. Les solutions commencent par l'élection d'un chef de l'État, auquel cas la recherche d'un mécanisme alternatif pour l'exécutif serait vaine », conclut le communiqué sur ce troisième point.
Le ministre Harb a insisté pour sa part sur « l'amitié qui nous lie au président Salam, avec lequel nous sommes en contact continu ». Ce dernier avait d'ailleurs exprimé au ministre Rachid Derbas, en visite hier au Grand Sérail, son attachement à l'élection d'un président de la République, qu'il a d'ailleurs toujours défendue comme prioritaire.

Sleiman à Bkerké
L'ancien président Sleiman s'était rendu plus tôt dans la journée à Bkerké, où il s'est entretenu avec le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, en présence du vice-Premier ministre, Samir Mokbel. « Nous avons évoqué l'échéance la plus importante, à savoir la présidentielle, qui avait d'ailleurs fait l'objet des entretiens du patriarche au Vatican, dont il nous a transmis la teneur », a déclaré le président Sleiman. Interrogé sur le suivi par le patriarche des réunions de concertations des huit ministres, il a précisé que Mgr Raï est « le pionnier des mouvances visant à combler la vacance présidentielle. J'ai pris l'initiative, avec le président Gemayel, de tenir des réunions avec les ministres intéressés pour honorer cette échéance. Nos précédentes expériences à Baabda nous permettent de mieux cerner les répercussions directes de l'absence d'un chef de l'État ». Il a insisté en outre sur « la nécessaire coopération avec le Premier ministre », en souhaitant enfin que les concertations en cours aboutissent « non pas forcément à une entente sur un nouveau président, mais à la tenue de la séance électorale ».

Après une première réunion au domicile de l'ancien président de la République, Michel Sleiman, une deuxième réunion du groupe des huit ministres (trois relevant du président Sleiman, trois autres des Kataëb, ainsi que les indépendants Michel Pharaon et Boutros Harb) a eu lieu hier au domicile du chef des Kataëb, Amine Gemayel, à Sin el-Fil. Y ont pris part, aux côtés des...

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