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À La Une - Diplomatie

Pour la première fois depuis 2012, une délégation parlementaire française en Syrie

Le Quai d'Orsay prend ses distances avec cette initiative.

"Fermer l'ambassade était une erreur", a estimé récemment un haut diplomate français, plaidant pour davantage de dialogue avec les Syriens et leurs alliés iraniens. Photo AFP

Une délégation parlementaire française s'est rendue cette semaine à Damas, une première depuis la fermeture de l'ambassade de France en Syrie décidée en 2012 pour protester contre la répression orchestrée par le régime de Bachar el-Assad.

Le ministère français des Affaires étrangères, par la voix de son porte-parole adjoint, a pris ses distances avec cette initiative en déclarant que les parlementaires concernés par ce déplacement n'étaient "porteurs d'aucun message officiel".

Les députés et sénateurs français, qui ont quitté Paris lundi, devraient être de retour en France jeudi, ont indiqué des sources parlementaires françaises. Contacté par Reuters, un membre de la délégation n'a pas souhaité donner plus de précisions sur le programme de cette visite et les personnes qu'elle serait amenée à rencontrer.

Sur décision de Nicolas Sarkozy, la France avait annoncé en mars 2012 la fermeture de son ambassade en Syrie pour dénoncer la répression conduite par le président Bachar el-Assad. Deux mois plus tard, Paris déclarait l'ambassadrice de Syrie et d'autres diplomates personæ non gratæ et la ligne officielle française n'a pas changé depuis.

Malgré la montée en puissance de l'État islamique en Irak et en Syrie depuis l'été 2014, le chef de l'État François Hollande exclut toujours de renouer le dialogue et de coopérer avec Bachar el-Assad.

 

(Lire aussi : 90 chrétiens enlevés par l'EI dans le nord-est de la Syrie)

 

"Fermer l'ambassade était une erreur"

"Il s'agit d'une initiative de parlementaires qui, conformément au principe de la séparation des pouvoirs, n'a pas été décidée en concertation avec le ministère des Affaires étrangères et du Développement international", a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay, Alexandre Giorgini, lors d'un point presse. "Les parlementaires concernés ne sont porteurs d'aucun message officiel."

Quatre ans après le début du conflit Syrien, qui a fait plus de 210 000 morts, la manière dont la crise Syrienne a été gérée par la France, qui a adopté une ligne dure, ne semble plus faire l'unanimité et des voix divergentes commencent à se faire entendre. "Fermer l'ambassade était une erreur", a estimé récemment un haut diplomate français, plaidant pour davantage de dialogue avec les Syriens et leurs alliés iraniens.

Plusieurs pays européens ont dépêché des diplomates à Damas sans pour autant rétablir officiellement une ambassade sur place. "Ceux qui n'ont pas fermé leur ambassade peuvent voir ce qu'il se passe sur le terrain et garder un lien avec Assad", souligne le diplomate français. "Nous, nous n'avons pas une idée claire de qu'il se passe. Au sein des services de renseignement, la volonté de renouer le dialogue est là".

 

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