Le mausolée de Sayeda Zeinab avait déjà fait l’objet d’un attentat le 14 juin 2012. Archives/Reuters
Quatre personnes ont été tuées et 13 blessées hier dans un double attentat-suicide contre un check-point au sud de Damas, à l'entrée d'une région qui abrite un tombeau vénéré par les chiites, a annoncé l'agence officielle Sana.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), l'explosion a visé un barrage routier de la milice prorégime des Comités populaires, à l'entrée de Sayeda Zeinab, à 10 km à l'est de Damas. Citant la police, l'agence Sana a indiqué qu'un « terroriste, sorti d'une voiture civile, a fait détoner sa ceinture d'explosifs au barrage al-Moustaqbal. Quelques instants plus tard, un autre terroriste a fait exploser la voiture, faisant quatre morts et 13 blessés ». Le lieu de pèlerinage, où se trouve le mausolée de Zeinab, petite-fille du prophète Mohammad, a été le théâtre d'âpres batailles entre rebelles et régime, mais il est aujourd'hui sous contrôle de l'armée et de ses milices alliées chiites, notamment le Hezbollah.
Hier également, une roquette est tombée sur la prison d'Adra, au nord-est de Damas, faisant quatre morts et quinze blessés, a indiqué l'OSDH, sans préciser si les victimes sont des détenus, des gardiens ou des visiteurs, ni l'origine du tir ; de même, six personnes ont été blessées par des roquettes tirées par les rebelles, qui sont tombées sur plusieurs quartiers de Damas.
Sur un autre plan, les principales agences des Nations unies se sont dit prêtes à entrer dans Alep « le jour même » où une trêve y sera décrétée pour apporter de l'aide à la population, a indiqué hier à Bruxelles la directrice générale du Programme alimentaire mondial.
« Fermeté totale »
En parallèle, la France a engagé hier son porte-avions Charles de Gaulle dans les opérations de la coalition internationale contre l'État islamique (EI), à qui le nouveau chef du Pentagone a promis une « défaite irréversible ».
À bord du Charles de Gaulle qui croise dans le nord du Golfe, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a déclaré que « cette menace, le terrorisme jihadiste, voudrait atteindre nos ressortissants, nos intérêts, nos valeurs. En réponse, la France sera d'une fermeté totale ». Ainsi, une première vague de chasseurs, quatre Rafale et quatre Super Étendard modernisés, est rentrée à bon port, sans avoir largué de bombes, après cinq à six heures de mission. « Il n'y a pas eu d'engagement. L'objectif de cette première journée, c'était de rentrer dans l'opération, de se familiariser avec le théâtre, les procédures », a expliqué le contre-amiral Éric Chaperon qui commande le groupe aéronaval du Charles de Gaulle. Les appareils ont rejoint leurs objectifs en une heure et demie de vol environ, soit deux fois moins que depuis la base émiratie d'al-Dhafra, utilisée par la France.
Offensive irakienne
De l'autre côté de la frontière, plusieurs centaines de soldats irakiens sont à l'offensive pour reprendre à l'EI la ville d'al-Baghdadi, voisine d'une base aérienne où sont stationnés des militaires américains, a annoncé hier un général américain. L'opération baptisée « Vengeance du lion » mobilise « plus de 800 » militaires irakiens, appuyés par des tribus sunnites, a-t-il précisé à l'occasion d'une réunion de hauts responsables militaires et de diplomates sur la base américaine de Camp Arifjan au Koweït.
De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a accusé hier à mots couverts les États-Unis de plonger le Moyen-Orient dans « le chaos » et d'y alimenter la montée des extrémismes afin d'assouvir leur volonté de diriger le monde. Sergueï Lavrov s'exprimait lors d'une réunion spéciale du Conseil de sécurité de l'Onu à New York sur la paix et la sécurité dans le monde. « Tout cela est le résultat de tentatives pour diriger la marche du monde, pour tout régir partout et pour utiliser la force militaire de manière unilatérale afin de servir leurs propres intérêts », a lancé M. Lavrov aux 15 membres du Conseil.
(Source : AFP)