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Edogan se justifie après l'opération menée en Syrie : "Ce n'est certainement pas une retraite"

"Vous avez abandonné la tombe de Souleymane Shah à l'EI, vous vous êtes rendus et vous célébrez ça comme une victoire", dénonce un député de l'opposition.

Une quarantaine de chars de l'armée turque sont entrés samedi en Syrie dans le cadre de l'opération militaire d'évacuation de la garnison chargée de la surveillance de la sépulture de Souleymane Shah, le grand-père du fondateur de l'Empire ottoman. AFP PHOTO / ILYAS AKENGIN

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a défendu lundi l'opération militaire d'évacuation de la garnison chargée de la surveillance d'un site historique ottoman en Syrie par l'existence d'un "risque" d'attaque du groupe jihadiste Etat islamique (EI), sur fond de vive polémique avec l'opposition.
"Ce n'est certainement pas une retraite. C'est une relocalisation temporaire destinée à préserver la vie de nos soldats", a déclaré M. Erdogan lors d'une intervention télévisée.

Près de 600 soldats turcs équipés de blindés ont pénétré dimanche à 37 km en territoire syrien pour évacuer 37 de leurs camarades affectés à la surveillance de la sépulture de Souleymane Shah, le grand-père du fondateur de l'Empire ottoman. Ce site historique, situé au milieu d'une zone tenue depuis des mois par l'EI, a par la même occasion été déplacé dans un village frontalier syrien.

Cette incursion turque en Syrie, la première explicitement conduite par Ankara chez son voisin depuis le début de la guerre civile en 2011, a suscité l'ire des détracteurs du régime islamo-conservateur, qui ont dénoncé une fuite face aux jihadistes.
"La Turquie n'a renoncé à aucun de ses droits prévus par les traités. Notre enclave est toujours présente en territoire syrien (...) notre drapeau flotte désormais sur le village (syrien) d'Esme", a assuré M. Erdogan.

Le tombeau d'Osman 1er est considéré comme un territoire turc depuis la signature d'un traité entre la France, qui occupait alors la Syrie et le Liban, et la Turquie en 1921.

"Une tâche noire"
Au Parlement, les députés de l'opposition ont vivement dénoncé lundi l'opération.
"Vous avez abandonné la tombe de Souleymane Shah à l'EI, vous vous êtes rendus et vous célébrez ça comme une victoire. Vous avez laissé une tâche noire sur cette nation", a lancé Arif Hamzacebi, du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate).
"Vous en avez fait un spectacle, vous jouez les héros mais notre pays n'est pas dupe", a renchéri un de ses collègues du Parti du mouvement nationaliste (MHP, droite), Tügrül Türkes, "vous ne pouvez pas maquiller ça en succès".

Dimanche, le régime de Damas a qualifié d'"agression flagrante" l'incursion turque, accusant le régime d'Ankara de "fournir tout type de soutien aux bandes de l'Etat islamique, du Front Al-Nosra et d'autres groupes terroristes liés à el-Qaëda". Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères a précisé que "la veille de l'agression, le ministère turc des Affaires étrangères a informé le consulat syrien à Istanbul de son intention de transporter la dépouille de Souleïmane Shah dans un autre lieu", mais qu'Ankara "n'a pas attendu le feu vert" du gouvernement syrien pour agir. Cela prouve "les liens étroits entre le gouvernement turc et cette organisation terroriste (l'EI)", a jugé le régime syrien, mettant en garde Ankara contre "les répercussions de cette agression".

Le régime islamo-conservateur turc a rompu avec le président syrien Bachar el-Assad depuis l'éclatement de la guerre civile dans ce pays et accueille sur son sol près de deux millions de réfugiés qui ont fui les combats. Le Parlement d'Ankara avait donné son feu vert l'an dernier à des opérations militaires turques en Syrie et en Irak contre l'EI.

 

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