Dominique Strauss-Kahn (DSK), jugé en France pour proxénétisme aggravé, a réaffirmé hier devant le tribunal qu'il ignorait que ses partenaires étaient des prostituées, et a revendiqué « le plaisir du sexe » lors de soirées libertines. « J'ai horreur d'une pratique qui serait d'utiliser les prostituées, ça ne me plaît pas, parce que j'aime que ce soit la fête », a-t-il affirmé devant le tribunal correctionnel de Lille. Participer à des rencontres libertines « était un risque que j'acceptais, a-t-il poursuivi. En revanche, je considérais (...) que le risque de fréquenter des prostituées était dix fois supérieur ». « Je ne m'estime en rien organisateur de ces soirées », a-t-il ajouté, campé sur sa ligne de défense depuis le début de l'affaire. C'est l'un des points fondamentaux du procès : il encourt jusqu'à 10 ans de prison et 1,5 million d'amende s'il est reconnu coupable de l'accusation pour laquelle il est poursuivi aux côtés de 13 autres prévenus.
Face aux explications de DSK, plusieurs ex-prostituées ayant participé aux rencontres ont insisté à la barre sur une brutalité très éloignée du libertinage et ont estimé qu'il était évident que « tout le monde était au courant » de leur qualité. « Ce que j'ai vécu et vu n'est pas du libertinage », a ainsi déclaré celle qui se fait appeler Jade, décrivant une scène rappelant « l'Antiquité », où « les corps se mélangeaient sans préservatifs » et où toutes les filles se pressaient autour d'un seul homme : DSK. Mounia a, quant à elle, fait état du « rapport de force » que lui aurait imposé DSK. « Je n'avais pas l'habitude de ces pratiques-là », a-t-elle dit, évoquant des pratiques « contre-nature ». Elle a reconnu toutefois que jamais il ne fut question d'argent, ni de son statut de prostituée avec DSK.
De l'accusation même, il ressort que DSK n'a probablement jamais payé une prostituée lors des soirées avec son cercle d'amis. Le principal soupçon qui le vise est d'avoir été le « roi de la fête » de ces orgies, à Lille, Paris et Washington, où trois voyages ont été organisés pour des jeunes femmes. Ses avocats ont dénoncé dans les poursuites contre lui une interprétation abusive du droit et des motivations « politiques, idéologiques, morales ».
Moyen Orient et Monde
DSK revendique « le plaisir du sexe », mais a « horreur » des relations tarifées
OLJ / le 11 février 2015 à 00h00
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