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Liban - Loisirs

Une ancienne maison close transformée en Yoga Shala : le cœur de la ville autrement accueillant

Ouvert à toute discipline, le centre qui contribue à la santé mentale accueille aussi des initiatives caritatives.

Le centre Yoga Shala, un espace pétri d’énergie spirituelle.

À l'instant où on entre dans la salle de cours du Nok Yoga Shala, il y a un sentiment immédiat d'apaisement ; comme quoi, il est vrai que certains lieux ont une énergie qui leur est propre. C'était tout l'objectif de Hicham Hert, architecte et l'un des fondateurs de cet antre de la méditation et du yoga, par le passé une maison close : que cet espace vibre d'une certaine énergie... spirituelle et douce. C'est ce qui fait qu'il n'affiche pas une enseigne très visible ni un grand portail. Qui se rend au Nok, ne s'y rend pas par hasard. Il l'aura un peu cherché.

Le centre a ouvert ses portes discrètement au public en 2012 sans campagne marketing ou publicitaire. Il compte aujourd'hui 3 850 likes sur sa page Facebook et 250 visites réelles par semaine, sur le matelas, grâce au seul bouche-à-oreille et aux réseaux sociaux. Nombreux sont les étrangers de passage à Beyrouth qui fréquentent le lieu... Il a cette fragrance d'ouverture qui fait que quiconque s'y sent bienvenu. Tous les jours, matin et soir, des cours y sont dispensés dans tous styles de yoga : kundalini, hatha, ashtanga, sivananda, prénatal, yoga pour enfants – dès l'âge de trois ans –, mais aussi des ateliers divers, de méditation et de yoga, ou encore de psychologie/coaching, etc. Le centre est ouvert à toute discipline qui contribue à la santé mentale. C'est ainsi qu'une place importante y est accordée à la musique, laquelle est reconnue depuis la nuit des temps pour ses vertus thérapeutiques : des séances de kirtan et des concerts d'artistes repérés à travers le globe, au fil des voyages des fondateurs ont souvent lieu au Nok... pour mieux s'abandonner au voyage intérieur et à la musique, de préférence la sienne propre.

 

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Le Nok se veut un lieu de rassemblement... où l'on se rassemble soi-même. Et si l'esprit de cet espace est de se connecter à soi, il est aussi de se connecter au monde ; la spiritualité réelle n'allant pas sans un esprit de communauté et de solidarité, laquelle est essentielle pour les fondateurs : c'est ainsi que des journées portes ouvertes y sont régulièrement organisées où les cours sont gratuits et où l'on partage par la suite la nourriture, les conversations, les rires et la grâce du kirtan, à même le sol – néanmoins sur de confortables coussins. Quelques cours sont offerts gracieusement de manière hebdomadaire. Et des initiatives caritatives y ont lieu de temps à autre, comme celle en faveur de la Lebanese Food Bank, une ONG qui lutte contre la faim, et celle en faveur des réfugiés syriens le Noël précédent : des vêtements chauds étaient déposés au centre par les élèves venus prendre un cours offert pour la cause par le prof. L'événement tenait particulièrement à cœur à Hicham Hert, rappelé depuis à Dieu. Il s'y était investi, comme il le faisait d'ailleurs dans le centre auquel il allouait quotidiennement trois heures de son temps – en dépit de ses activités d'architecte et de développeur immobilie. Le Nok c'était sa manière à lui de donner quelque chose en retour de son propre cheminement spirituel, « à la société, aux gens, à quiconque », comme il nous le disait avant de partir.

Tout comme les trois autres mousquetaires amis d'enfance et de classe de Hert qui ont fondé cet espace. Tous quatre avaient en commun cette quête – et un intérêt affirmé pour la méditation – et le désir de partager et de contribuer à leur façon. Par la méditation, « c'est la conscience de l'âme que tu développes, et c'est ce qu'il y a de plus puissant », disait Hert. Ensemble, ils ont voulu donner à Beyrouth le moyen de cette « conscience de l'âme ».

 

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Ainsi, la particularité du Nok est qu'il est le fruit de l'initiative d'individus pour qui le centre n'est pas l'activité principale – un financier basé à New York, un architecte, un banquier et un avocat beyrouthins de renom – et pour qui le yoga n'est pas leur métier non plus. Si le centre vit sa vie maintenant – et que les fondateurs caressent par ailleurs l'idée de créer un centre de retraites à la montagne –, ils continuent à veiller sur lui comme des anges gardiens ; ils sont disponibles en cas de besoin. Des yogis de fait, qui mettent en pratique deux des principes de base du yoga et, d'une certaine manière, les leitmotivs du Nok : la pratique abhyasa et le non-attachement (vairagya) *. Agir avec une certaine intention en alignement avec soi, sans s'attacher aux fruits de l'action. Les actions sont déposées comme une offrande dans cet espace qui a ses propres vibrations en résonance avec celles ancestrales du somptueux Gong – cymbale – qui veille sur la salle. Avec son petit frère, car il y a un grand et un petit Gong. C'est Nigol Koulajian, dont le centre porte les initiales, joueur de Gong lui-même, qui les a fait venir. À la fin d'un cours de yoga, lorsque le prof sait manipuler cet instrument et qu'il y donne quelques coups, vous êtes assurés de résonner avec quelque chose, au plus profond de votre être.

* Yoga sutra I.12 : l'identification avec les fluctuations du mental cesse par la pratique (abhyasa) et le non-attachement (vairagya).

 

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