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Le cinéma « subversif » à l’USJ

Pour ce nouveau semestre, l'Institut des sciences politiques de l'USJ propose le cours « cinéma et politique » et organise, en parallèle, à partir du 12 février, un ciné-club hebdomadaire sur le thème « 100 ans de cinéma subversif ».

À l'origine de cette initiative : la rencontre de deux personnes passionnées, l'une de politique, Carole Alsharabati, directrice de l'Institut des sciences politiques, l'autre de cinéma, Rabih Haddad, consultant en image. « Inclure cette matière dans le cursus est indispensable. Axée sur l'analytique et l'abstrait, la formation de sciences politiques est un peu sèche à la base. La dimension de la communication, plutôt minimale, doit prendre une plus grande place aujourd'hui, tout comme celle de la culture », affirme Mme Alsharabati. De fait, la communication audiovisuelle prend de plus en plus d'ampleur dans le système politique, d'où « l'importance du cinéma dans ce domaine ». En parallèle, « l'acte cinématographique est éminemment politique, fondé sur un choix subjectif de ce qu'on veut montrer », explique M. Haddad. Au-delà du cinéma politique, s'est imposée la notion de la subversion, qui se définit par la volonté de bousculer un ordre établi.
Matière ouverte et destinée aussi aux étudiants de licence et de master, ce cours pose la problématique du cinéma et de la politique à travers la comparaison de films, notamment ceux programmés au ciné-club. Il relate aussi une histoire sélective politique du cinéma dont les courants qui ont déclenché les changements sociaux ou qui en ont été le résultat... Par ailleurs, le cours propose une initiation au langage cinématographique, ceux du récit et de l'image. « Disposer des clés pour analyser l'image évite de tomber dans la manipulation, celle dont on a été l'objet pendant la guerre libanaise et qui a contribué à la destruction du pays. Je pense que si on avait eu les éléments de réflexion et de subversion, on ne serait pas tombé aussi facilement », estime M. Haddad, enseignant de la matière et responsable du ciné-club. Enfin, sera abordée la censure sous toutes ses formes et les moyens utilisés, telles les figures de style, pour la contourner. Le couronnement du cours serait le débat sur le cinéma libanais et moyen-oriental, ainsi que sur les problématiques locales, tel le conflit israélo-arabe.


En complément, sera projetée une sélection de films, dans le cadre du ciné-club ouvert au grand public, auquel les étudiants inscrits sont tenus d'assister. « Les films programmés sont incontournables : ce sont des films subversifs », explique M. Haddad. Le débat qui suivra la projection portera sur la double lecture. En effet, « celle-ci est la marque des grands films : s'y superposent une première lecture grand public et une seconde qui livre un message de subversion », ajoute-t-il. C'est sur ce message que les organisateurs comptent. Ainsi, pour Mme Alsharabati, « bien que le public y soit réduit, la formule du ciné-club constitue un tremplin, une force de frappe intellectuelle dans le pays ; il en résultera un effet multiplicateur. De plus, les étudiants en sciences politiques seront des leaders d'opinion, ce qui aura un effet viral. »

Perspectives et communication politique
En fait, outre la culture politique et cinématographique, le cours et le ciné-club visent à développer l'esprit critique chez l'étudiant. « Quand celui-ci lit un article ou suit l'actualité, il va réfléchir d'une façon différente, en pensant à la subjectivité et au positionnement de l'auteur, les dimensions sous-jacentes... », note Mme Alsharabati. « Les outils leur seront fournis pour qu'ils ne prennent pas pour acquis ce à quoi ils sont exposés, pour qu'ils étayent, comprennent et analysent », note M. Haddad. Ainsi, il s'agit de développer la créativité et de refuser le formatage, la culture dominante et le copier/coller.


La formation proposée offre à l'étudiant la possibilité d'exercer des métiers de plus en plus diversifiés de la société civile ou du secteur privé. Ainsi, le diplômé pourrait être chef de projet dans une ONG, y diriger un film de campagne... « Tout cela demande des compétences très diverses. La formation en sciences politiques y répond grâce à son côté multidimensionnel. Par conséquent, l'étudiant devient très dynamique et s'adapte facilement aux diverses situations », souligne Mme Alsharabati.


En plus du ciné-club, le cours « cinéma et politique » sera accompagné d'un blog et d'un compte sur Twitter, « une sorte d'activisme sur les réseaux sociaux ». Et ce, dans la perspective de développer la communication politique. « Si on n'arrive pas à faire le packaging du message, les décisions ne pourraient pas avoir nécessairement la même portée », poursuit la directrice de l'institut. Par conséquent, le cours « cinéma et politique » fait partie d'un projet de plus grande envergure : un master sera lancé l'automne prochain en communication politique, en vue de fournir aux étudiants « un bagage de planification stratégique », selon elle.

 

 

Retrouvez, ici, l'actualité du cinéma

 

 

À l'origine de cette initiative : la rencontre de deux personnes passionnées, l'une de politique, Carole Alsharabati, directrice de l'Institut des sciences politiques, l'autre de cinéma, Rabih Haddad, consultant en image. « Inclure cette matière dans le cursus est indispensable. Axée sur l'analytique et l'abstrait, la formation de sciences politiques est un peu sèche à la base. La...
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