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Moyen Orient et Monde - Guerre

Poutine veut « saigner l’Ukraine pour l’obliger à signer un accord de paix »

Les séparatistes prorusses promettent de poursuivre une large offensive.

Les rebelles prorusses de l'Est de l'Ukraine se sont engagés à poursuivre une large offensive au lendemain d'une journée meurtrière marquée par la prise de l'aéroport de Donetsk, Kiev disant regrouper ses forces pour repousser une « agression » russe. « Il n'y aura plus de notre part de tentatives de parler d'une trêve » avec les autorités ukrainiennes, a déclaré le « président » de la République autoproclamée de Donetsk, Alexandre Zakhartchenko. Il a promis de « lancer une offensive aux frontières de la région de Donetsk ».
À Kiev, le secrétaire du Conseil de sécurité nationale et de défense Olexandre Tourtchinov a dénoncé une offensive tous azimuts menée, selon lui, par des « unités régulières des forces armées russes ». Et dans son communiqué quotidien, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) qui dispose d'une mission d'observation dans l'Est a fait état de « nombreux mouvements militaires » y compris celui d'un convoi de dix chars T-80 sans signe d'identification à Zougrès, localité sous contrôle des rebelles située 36 km à l'est de Donetsk, et qui se dirigeait vers le fief de la rébellion.
Hier, l'armée ukrainienne a fait état de trois soldats tués et de 50 blessés en 24 heures. Le conflit, qui a débuté en avril, a pris un nouveau tournant avec ce revers cuisant essuyé par l'armée ukrainienne. La bataille pour ce qui subsistait d'un grand aéroport international rénové pour l'Euro 2012 de football avait été comparée en Ukraine à celle de Stalingrad pendant la Seconde Guerre mondiale.

Contre des secteurs « très peuplés »
L'Union européenne a dénoncé l'escalade des combats et a réclamé une « enquête impartiale » sur le bombardement qui a causé la mort jeudi de huit civils, selon un nouveau bilan revu à la baisse vendredi, touchant un trolleybus à Donetsk. Mais les Européens sont obligés de constater leur impuissance à peser sur la Russie, soutien des rebelles, comme sur Kiev.
De son côté, le président russe Vladimir Poutine a fait porter sur l'Ukraine la responsabilité de la reprise de combats intensifs. « Les autorités de Kiev ont donné l'ordre officiel de lancer une opération militaire d'envergure pratiquement sur toute la ligne de contact » entre forces régulières ukrainiennes et rebelles prorusses, a affirmé M. Poutine, lors d'une réunion du Conseil de sécurité russe. « Elles utilisent l'artillerie, des lance-roquettes et l'aviation sans distinction » entre les rebelles et les civils, y compris contre « des secteurs très peuplés », a-t-il accusé, soulignant que « la responsabilité repose sur ceux qui donnent de tels ordres criminels ».
Pour un haut responsable du gouvernement ukrainien, le Kremlin cherche à infliger de lourdes pertes à l'Ukraine pour la contraindre à signer un nouvel accord de paix sous ses conditions. « Ils font cela pour renforcer leurs positions dans les négociations et déstabiliser la situation en Ukraine », a déclaré ce responsable sous le couvert de l'anonymat. Et selon un analyste politique ukrainien indépendant, Taras Berezovets, la Russie « cherche à contraindre l'Ukraine, les États-Unis et l'Europe à reconnaître le rattachement de la Crimée, un statut spécial pour les républiques de l'Est, et obtenir la levée des sanctions » qui la frappent.

Olga NEDBAEVA et Oleksandr SAVOCHENKO/AFP

Les rebelles prorusses de l'Est de l'Ukraine se sont engagés à poursuivre une large offensive au lendemain d'une journée meurtrière marquée par la prise de l'aéroport de Donetsk, Kiev disant regrouper ses forces pour repousser une « agression » russe. « Il n'y aura plus de notre part de tentatives de parler d'une trêve » avec les autorités ukrainiennes, a déclaré le...

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