Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Terrorisme

« Ne laissez pas agir aujourd’hui une bête qui vous frappera aussi le moment venu »,

Hollande superstar à Davos ; le Conseil constitutionnel valide la déchéance de nationalité française d'un jihadiste franco-marocain.

Le président français François Hollande délivrant son discours à Davos. Alain Jocard/AFP

Quinze jours après les attentats qui ont ensanglanté Paris, et alors que le risque géopolitique hante Davos depuis mercredi, le président français François Hollande et le secrétaire d'État américain John Kerry ont exhorté les décideurs à combattre le terrorisme.
« C'est notre intérêt commun : ne laissez pas agir aujourd'hui une bête qui vous frappera aussi le moment venu », a exhorté François Hollande. « Il n'y aura pas de prospérité s'il n'y a pas de sécurité », a-t-il ajouté devant 2 000 décideurs politiques, financiers et économiques de haut rang qui étaient venus l'écouter plus nombreux qu'ils ne l'étaient pour Angela Merkel jeudi, une habituée de Davos, contrairement à M. Hollande. Ce dernier a plaidé pour une « réponse globale » et « partagée » par les États, mais aussi par les entreprises et « notamment les plus grandes » d'entre elles, parce qu'il « y a des moments dans l'histoire », a-t-il dit, « où les défis globaux appellent des réponses majeures. Je vous appelle donc, forces vives du monde, grands acteurs économiques, chefs des plus grandes entreprises de la planète, pas simplement à la vigilance, mais à l'engagement », a-t-il lancé.
Plus tard dans l'après-midi, John Kerry a secoué son auditoire. Dans un discours fort, il a asséné à la foule de ces hommes et femmes les plus puissants du monde une litanie d'atrocités commises au Pakistan, au Nigeria, en Syrie ou en Irak, parlant d'enfants massacrés et de la folie meurtrière des bourreaux. « Ces atrocités ne peuvent pas jamais être rationalisées », a-t-il poursuivi. « On doit s'y opposer par toutes les fibres de notre être. Notre défi est plus grand que Daech », a martelé M. Kerry devant son auditoire, utilisant l'acronyme arabe du groupe État islamique. « Nous devons être plus forts en Somalie et intensifier nos efforts et mettre fin à la violence au Nigeria, c'est pour cette raison que je m'y rendrai dans quelques jours », a-t-il expliqué.

Le système financier
Ce forum de Davos, qui réunit comme chaque année depuis plus de 40 ans les leaders économiques et plus influents du monde est clairement placé depuis le début de ses travaux mercredi sous l'ombre du risque. Que ce soit la menace terroriste, la cybercriminalité, le risque financier, les incertitudes provoquées par le prix du pétrole, Davos 2015 explore les peurs et les dangers qui pourraient compromettre l'économie mondiale.
Premier président français socialiste à se rendre à Davos, François Hollande qui en pleine campagne électorale faisait de la finance son « adversaire » a ainsi appelé trois ans plus tard, presque jour pour jour, « le système financier à couper les sources d'alimentation du terrorisme, à en terminer avec les paradis fiscaux, à lutter contre le blanchiment d'argent. C'est notre intérêt commun », a-t-il insisté, appelant aussi « les grandes entreprises du numérique à identifier les contenus illégaux et à les rendre inaccessibles ».

Coulibaly enterré
Pendant ce temps-là, en France, le troisième auteur des attentats de Paris, Amédy Coulibaly, meurtrier d'une policière et de quatre otages juifs dans un supermarché casher, a été enterré hier matin à Thiais, en région parisienne, ont indiqué plusieurs sources concordantes. Le corps de Coulibaly, qui avait quitté l'institut médico-légal de Paris en tout début de matinée, a été inhumé dans le carré musulman du cimetière de Thiais, l'un des plus grands autour de la capitale française, après que le Mali avait refusé d'accueillir la dépouille du jihadiste.
D'autre part, le Conseil constitutionnel, la plus haute instance juridictionnelle en France, a validé hier la déchéance de nationalité française d'un jihadiste franco-marocain condamné pour terrorisme, dans un contexte d'après-attentats de Paris et de crise diplomatique entre Paris et Rabat. Cette décision était très attendue par le gouvernement socialiste au pouvoir en France, qui entend utiliser cette mesure dans l'éventail des outils de lutte contre le terrorisme après les attaques qui ont fait 17 morts du 7 au 9 janvier à Paris.
« Nous ne devons en aucun cas nous priver des moyens que nous donne la loi pour faire valoir nos valeurs et dire que nous n'acceptons pas que ceux que nous avons accueillis sur notre sol puissent ainsi frapper la France et la menacer », a réagi le Premier ministre, Manuel Valls. Ce dernier, lors d'un déplacement dans un lycée agricole à Brie-Comte-Robert dans la Seine-et-Marne, a affirmé que les jeunes Français doivent s'habituer à vivre durablement avec la menace d'attentats. « Votre génération, votre classe d'âge, doit s'habituer à vivre avec ce danger pendant un certain nombre d'années », a dit le Premier ministre lors d'un échange avec des élèves, rappelant « la menace » que constituait le retour en France de jeunes jihadistes formés à l'étranger et déterminés à frapper leur propre pays.

Les élèves juifs
En attendant, et sous haute protection, les élèves des écoles juives en France appréhendent l'avenir. « C'est bien de voir des soldats protéger notre école, mais que va-t-il se passer demain ? » s'inquiète Noa, élève de terminale d'un lycée juif de Paris, en dépit de la présence de militaires, fusils d'assaut en main.
Depuis dix jours, deux jeeps camouflées sont garées près de la cité de l'éducation Sinaï, dans le nord de la capitale. Des soldats du 68e régiment d'artillerie d'Afrique, venus de l'Ain, équipés de gilets pare-balles, bérets sur la tête mais casque à la ceinture, protègent l'établissement qui va de la crèche à la terminale, à l'extérieur comme à l'intérieur. Une présence visible et massive, qui rassure les élèves, parents et enseignants. Jeudi, lors d'un hommage aux victimes des attentats parisiens qui ont notamment visé un supermarché casher, les militaires ont été unanimement salués.
« Nous sommes là pour dire que nous croyons que demain sera mieux qu'hier. Non seulement vous pouvez étudier dans la sérénité, parce que vous êtes protégés par nos chers soldats, mais si on vous accueille, c'est parce que nous croyons dans l'avenir de la communauté juive en France », assure le rabbin Joseph Pevzner, directeur général de l'école, devant plus de 200 élèves, des militaires et des personnalités politiques.
(Sources : agences)

Quinze jours après les attentats qui ont ensanglanté Paris, et alors que le risque géopolitique hante Davos depuis mercredi, le président français François Hollande et le secrétaire d'État américain John Kerry ont exhorté les décideurs à combattre le terrorisme.« C'est notre intérêt commun : ne laissez pas agir aujourd'hui une bête qui vous frappera aussi le moment venu », a...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut