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Liban - La situation

Les interrogations, après la frappe

Un véhicule de la Finul patrouillant à Adaissé, près de la frontière avec Israël, au lendemain du raid israélien qui a tué six cadres du Hezbollah à Kuneitra. Mahmoud Zayyat/AFP

Il y a quelques jours à peine, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, présentait dans une interview télévisée une ébauche de modification des règles de la confrontation avec Israël.
En vertu de cette nouvelle donne, le Hezbollah se réserverait en premier lieu le droit de riposter à des frappes israéliennes se produisant hors du territoire libanais, c'est-à-dire très précisément en Syrie, où la formation chiite est partie prenante au conflit en cours. Et en second lieu, il faisait savoir que le lieu de cette riposte ne serait pas confiné à un territoire particulier et que la réplique ne serait guère conditionnée par le temps.


Trois jours plus tard, prenant pratiquement Hassan Nasrallah au mot, Israël s'invite à la noce et frappe le Hezbollah et son mentor iranien à Kuneitra, dans un secteur syrien tout proche de la ligne de désengagement de 1974.
Aussitôt, les regards se tournent vers le parti de Dieu, les analystes au Liban et ailleurs se perdant en conjectures tout au long de la journée d'hier sur les intentions de ce dernier après ce coup rude. Ripostera-t-il ? Et si oui, où, quand et avec quelle ampleur ?
Comme toujours en pareil cas, deux points de vue s'affrontent : le premier considère, à partir d'un certain nombre de critères objectifs, que le Hezbollah est trop exsangue à l'heure actuelle pour être en mesure d'entreprendre une riposte proportionnée, c'est-à-dire qui soit au moins aussi douloureuse pour l'État hébreu que la frappe de ce dernier ne l'a été pour lui.
Quant à la seconde catégorie d'analystes, elle estime pour sa part que le coup est trop fort, que le Hezb est contraint de riposter et qu'il y va de sa crédibilité.

 

(Lire aussi : Le Hezbollah enterre dans la colère Jihad Imad Moghniyé)


Il est difficile pour l'instant de savoir ce que fera effectivement le Hezbollah, cette formation ayant incontestablement réussi au fil des années à entretenir une réputation d'imprévisibilité, doublée d'une relative indifférence à l'égard des retombées des conflits régionaux et des aventures guerrières sur l'intérieur libanais. Or ce sont là deux points qui, dans le jeu géopolitique régional, constituent sans doute des éléments de force.
Il reste toutefois que la vraie grille de lecture des événements ne peut être approchée qu'à partir des perspectives israélienne et iranienne, parce que c'est en Israël et en Iran, et pas ailleurs, que se trouvent jusqu'à nouvel ordre la décision de guerre et de paix touchant de près ou de loin le Liban.

 

(Lire aussi : Golan : Pour le Yediot, le Hezbollah répondra, mais évitera d'ouvrir un nouveau front avec Israël)


Dès lors, connaître les motivations israéliennes derrière la frappe de Kuneitra aiderait largement à baliser le chemin pour la suite des événements. N'oublions pas que si le citoyen libanais lambda ne sait pas à ce stade pourquoi l'État hébreu a effectué cette attaque, les dirigeants du Hezbollah, eux, doivent s'en douter à l'heure qu'il est.
Sur ce plan, plusieurs éléments ont été avancés hier : le premier est que le convoi irano-libanais pris pour cible par Israël préparait une action ponctuelle dans le secteur. Un autre facteur serait la volonté du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, de marquer des points chez lui, à présent que l'État hébreu est entré en période électorale. Une troisième théorie veut que le gouvernement israélien, qui craint toujours l'isolement diplomatique, adresse de la sorte un message négatif aux Américains à propos des négociations avec l'Iran sur le dossier du nucléaire.

 

(Lire aussi : Pour le courant du Futur, le raid n'influera pas sur le dialogue avec le Hezbollah)


À côté des motivations israéliennes, les réactions iraniennes à l'attaque sont à surveiller de près. Pour l'instant, elles demeurent confinées au strict minimum. Cela peut, certes, ne pas être significatif, mais il n'empêche que Téhéran donne l'impression, à ce stade, d'être celui qui se passerait bien d'avoir à faire face à la situation créée par la frappe. La guerre, à supposer même que l'Iran l'envisage, alors qu'il paraît accroché à son dialogue avec l'Occident et que celui-ci serait du coup menacé, coûterait cher aux finances iraniennes. Or les caisses iraniennes sont vides, l'Arabie saoudite ne faisant strictement rien pour inverser la chute des prix du pétrole.


Sur le plan intérieur libanais, rien ne change pour l'instant. Sauf en cas de riposte majeure du Hezbollah contre Israël, entraînant un nouveau séisme, les prises de contact en cours ici et là se poursuivront, sans qu'à ce stade on en voit l'issue.
Outre l'annonce par le député Ibrahim Kanaan, négociateur du camp aouniste, de la prochaine mise au point d'une feuille de route commune avec les Forces libanaises, l'unique fait important de la journée d'hier s'est résumé aux propos tenus par le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad.
Ce dernier a, pour la première fois d'une manière aussi nette, établi un rapport direct entre les dialogues en cours et la fin de la vacance présidentielle. Serait-ce l'amorce d'une réorientation vers l'idée de compromis ?

 

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Il y a quelques jours à peine, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, présentait dans une interview télévisée une ébauche de modification des règles de la confrontation avec Israël.En vertu de cette nouvelle donne, le Hezbollah se réserverait en premier lieu le droit de riposter à des frappes israéliennes se produisant hors du territoire libanais, c'est-à-dire très...

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APRÈS LA FRAPPE... C'ESTR LA TRAPPE...

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 45, le 21 janvier 2015

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Commentaires (3)

  • APRÈS LA FRAPPE... C'ESTR LA TRAPPE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 45, le 21 janvier 2015

  • Le fakkîh a suffisamment parfait sa bääSSyrienne "morale", pour que ses rapports câl(n)ins civilisés avec l’aSSadiot parviennent à maturité ! Il dit, après avoir arraché l’aSSadique à la mort: J'ai 1 protecteur qui est pour moi ce qu’1 dieu est pour les sectaires ; c'est à se prosterner devant lui." ! Et le voilà à genoux devant son dieu bääSSyriaNique. Monsieur lionceau, poursuit-il en s'adressant à Tonnerre à Rien, nous protège. Quand je dis monsieur c'est Monseigneur que je devrais dire, mais je l'appelle Monsieur le (c)hébél, car il me le permet ! Et cet à Rien de s'écrier dans une extase coinnique : Splendide épanouissement ! L’anthracite termine ainsi sa carrière de dévouement bääSSyrien, en se faisant poignarder à la place de son monseigneur aSSadien. À l'instant où le Spectre Sain Syrien menaça l'aSSadique des ténèbres bääSSyriennes de son canif-sikkîne, ce noirci arrêta son bras. Le fantôme poignarda alors le fakîhàRien. Mais celui-ci continua de proclamer à l’aSSadiot : "J'avais raison de dire qu'1 câl(n)in pouvait être utile à 1 grand seigneur bääSSyrien.". À cette déclaration câl(n)ine qui résume la carrière fakkihiste de l’anthracite en 1 seule épigramme ; puînée ; le billet qu'il porte ajoute : Nous sommes quittes, Monsieur ! Vous m'avez dit que j'avais acquis depuis du "cœur et de l'honneur" bääSSyrien ! Et "bulldozer" wéëééém de s'écrier : Quel mérite pour notre (c)hébél bien aimé, d'avoir rendu ce noirci à notre bääSSyriaNique "humanité" !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 50, le 20 janvier 2015

  • "Les interrogations après la frappe" : le citoyen lambda se demande, triste, énervé et indigné : jusqu'à quand l'aventure du Hezbollah en Syrie pour la cause la moins juste et noble du monde, soit celle de sauver une dictature qui massacre son peuple, littéralement honnie par son peuple et par l'écrasante majorité des Arabes ? Jusqu'à quand cette aventure irresponsable et meurtrière pour les hommes du Hezbollah, pour la communauté chiite et pour tout le Liban qui n'a eu en retour que les Daech, les Nosra et maintenant la menace et le risque d'un conflit apocalyptique avec l'ennemi israélien, qui ferait retourner ce pays à l'âge de pierre ? Verra-t-on un jour le Hezbollah revenir à un peu de raison et de sagesse ?

    Halim Abou Chacra

    06 h 04, le 20 janvier 2015

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