Le Hezbollah, allié indéfectible de Bachar el-Assad, a menacé hier Israël de riposter « à tout moment » à ses raids répétés en Syrie, se disant prêt à toute nouvelle guerre contre l'État hébreu.
Dans un entretien à la chaîne de télévision al-Mayadeen, le secrétaire général du parti chiite, Hassan Nasrallah, a même affirmé que son mouvement était prêt à envahir la Galilée (nord d'Israël), une menace qu'il avait déjà proférée en 2011.
« Les raids répétés sur différents objectifs en Syrie sont une grave violation », a-t-il déclaré, précisant que « toute frappe contre des positions en Syrie vise tout l'axe de la Résistance (Damas, Téhéran, Hezbollah, NDLR) et pas seulement la Syrie. Oui, cet axe pourrait décider de riposter (...) C'est son droit. Cela peut arriver à tout moment. Nous ne cherchons pas une nouvelle guerre (...) mais nous y sommes prêts. Si le commandement de la Résistance demande (à ses combattants) d'entrer en Galilée, ils doivent être prêts ».
Hassan Nasrallah a également annoncé, et ce pour la première fois, que son parti possédait des missiles iraniens Fateh-110 pouvant atteindre tout le territoire d'Israël. Les missiles Fateh-110, d'une portée pouvant aller jusqu'à 300 km « nous sont parvenus depuis longtemps, depuis 2006. Nous sommes plus forts que jamais », a-t-il dit.
Interrogé sur le conflit syrien, Hassan Nasrallah a affirmé que « toute solution en Syrie sans le président Assad est impossible ». Il a précisé avoir dit au vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov lors d'une rencontre à Beyrouth que « toute solution aux dépens du président Assad n'en est pas une » et que « même la Russie serait perdante si elle lâchait le président Assad ». Et se référant à la revendication par les alliés de l'opposition d'un départ de M. Assad, Hassan Nasrallah a ajouté : « Pourquoi donner à ces pays en politique ce qu'ils ont échoué à prendre durant la guerre ? »
(Pour mémoire : Assad : "Ce qui s'est passé en France montre que nous avons eu raison")
« Que quelqu'un me remplace... »
Sur le plan local, Hassan Nasrallah a affirmé que « toute violation de l'espace et de la souveraineté du Liban est une ligne rouge pour le Hezbollah, et la Résistance a le droit d'y répondre. Nous ne sommes liés par aucune règle ou directive », a-t-il toutefois fait remarquer, soulignant son refus de voir son parti amené à répondre à tout acte israélien contre le Liban, indépendamment de sa volonté.
Enfin, Hassan Nasrallah a démenti avoir des ambitions personnelles en tant que dirigeant du parti, affirmant qu'il avait proposé d'être remplacé.
« Au Hezbollah il n'a pas de chef, il y a un secrétaire général. Le commandement se fait en groupe. Le secrétaire chapeaute les dirigeants », a-t-il fait remarquer, alors qu'il est à la tête du parti depuis 1992. « Il y a des élections et c'est lors de ces élections que j'ai été reconduit en tant que secrétaire général. Je n'avais pas voulu être à ce poste et j'avais œuvré à ce que quelqu'un d'autre y soit désigné. Mais le destin en a voulu autrement. Il n'est pas question d'ambition personnelle. J'ai même proposé que quelqu'un me remplace, mais ils (les dirigeants du parti, NDLR) n'ont pas voulu. J'ai également proposé une rotation au sein du parti, sans toutefois obtenir de réponse positive. »
Le cas Chawraba
De plus, le secrétaire général du Hezbollah a affirmé que « des services de renseignements arabes ont apporté des renseignements aux Israéliens lorsque le parti chiite était en guerre avec l'État hébreu. Il y a des services de renseignements et même des États arabes qui travaillent pour le compte des Israéliens », a-t-il lancé, minimisant le rôle de Mohammad Chawraba, la taupe israélienne arrêtée dans ses rangs « il y a environ cinq mois ». « Un responsable embauché par les services de renseignements américains et israéliens a été démasqué, c'est vrai. Mais le sujet a été exagéré dans les médias. Il a été dit que cet individu était chargé de ma sécurité, ce qui n'est pas vrai. On a également dit qu'il était responsable d'unités spéciales (...). Cette personne n'avait en réalité rien à voir avec tout cela. Elle faisait partie d'une unité sécuritaire sensible, il est vrai, mais elle était isolée. Nous avons découvert que c'était un transfuge et il a avoué les faits ».
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commentaires (11)
ON S'EST DÉCLARÉ UNE AILE MILITAIRE OU UNE BASE PLUTÔT D'UN PAYS ÉTRANGER QUI VEUT BATAILLER JUSQU'AU DERNIER LIBANAIS POUR LA PERC(S)ÉE... PERSÉVÉREZ... IL NE RESTERA QUE LE RÉ !
LA LIBRE EXPRESSION
19 h 37, le 16 janvier 2015