Rechercher
Rechercher

Liban - Présidentielle

Qui a dit que tous les Libanais doivent s’entendre sur la personne du président ? s’indigne Harb

Le ministre des Télécommunications, Boutros Harb, a mis en garde contre une tentative d'altérer le système démocratique.

« Certains croient que la présidence au Liban est un détail qu’ils peuvent vampiriser au profit de leurs calculs sectaires et régionaux », s’est indigné Boutros Harb. Photo Ani

S'exprimant devant les avocats réunis hier à la Maison de l'avocat pour le lancement de l'application Cash in, un service cellulaire permettant à un avocat de percevoir ses honoraires par téléphone, le ministre des Télécommunications, Boutros Harb, s'est longuement arrêté sur le dossier de la présidentielle, dénonçant avec véhémence ce qu'il a considéré comme une perversion du système démocratique au Liban.
Dans le cadre de la crise politique qui secoue le pays, M. Harb a d'emblée souligné la fragilité du gouvernement, en l'absence d'un chef de l'État. « Le Conseil des ministres risque un blocage absolu en cas de divergences de vues, ce qui est le cas aujourd'hui sur de nombreux dossiers et son action risque de se conclure par un échec si le vide présidentiel devait se poursuivre », a-t-il averti, en faisant remarquer : « Nous travaillons aujourd'hui à l'ombre d'un système hybride que nous avons dû tolérer malgré nous et sous la menace de la décomposition du gouvernement. Mais nous devons absolument le maintenir pour préserver l'autorité exécutive. » Il n'en a pas moins relevé « des réalisations gouvernementales importantes », comme l'accord au sujet du dossier des déchets ménagers ou encore la fin de la situation anormale qui prévalait à la prison de Roumieh.
Concernant la présidentielle, il a déploré « l'atteinte faite aux constantes et aux principes nationaux et démocratiques, à travers les tentatives régulières de certaines parties pour faire prévaloir leurs propres intérêts sectaires et personnels au détriment de ceux du pays ». « En ce faisant, elles foulent aux pieds toutes les bases sur lesquelles le système démocratique parlementaire est fondé ainsi que le principe de l'alternance au pouvoir qui est une des raisons d'être du Liban », a affirmé M. Harb, en indiquant que si le Liban est sans président depuis huit mois, « c'est simplement parce que certains ont décidé de lier cette échéance à une volonté extérieure et de lui imposer le timing qui leur convient ». « Certains croient en effet que la présidence au Liban est un détail qu'ils peuvent vampiriser au profit de leurs calculs sectaires et régionaux et qu'ils peuvent exploiter tel ou tel autre candidat pour réaliser leurs propres desseins qui n'ont rien à voir avec la présidence, les dispositions de notre système démocratique et, naturellement, la liberté de vote que prévoit notre Constitution », a observé le ministre, en s'interrogeant sur le point de savoir pourquoi « sinon, ceux qui considèrent qu'il est de leur droit de hisser le candidat de leur choix à la tête de l'État ne vont pas au Parlement et ne se conforment au jeu démocratique pour essayer de catapulter ce dernier à Baabda ».
« Depuis quand cette hérésie qui consiste à pratiquer le chantage et à imposer des conditions préliminaires aux députés et aux Libanais commande-t-elle notre système démocratique ? Qui a dit que tous les Libanais doivent s'entendre sur la personne du président ? Comment la vie politique peut-elle être régulière dans ces conditions et que devient alors le droit à la candidature ? » a fulminé Boutros Harb en se demandant si l'objectif de ces manœuvres « ne serait pas d'acculer les chrétiens au pied du mur pour les pousser de nouveau à l'abattement ». « Tel n'est pas en tout cas le Liban pour lequel les pères de l'Indépendance ont lutté et que nous voulons pour nos enfants », a-t-il commenté, avant d'accuser : « Ce qui se passe aujourd'hui est une tentative d'altérer le système démocratique et d'affaiblir la présidence. Le plus dangereux est qu'on nous serve comme prétexte la tempête politique alentour pour nous dire que les Libanais ne doivent pas se quereller au sujet de la présidentielle et élire un président accepté de tous (...), c'est-à-dire un candidat qui ne prend pas position et qui acceptera que la crise se poursuive, se contentant d'une présidence vide de sens. »

S'exprimant devant les avocats réunis hier à la Maison de l'avocat pour le lancement de l'application Cash in, un service cellulaire permettant à un avocat de percevoir ses honoraires par téléphone, le ministre des Télécommunications, Boutros Harb, s'est longuement arrêté sur le dossier de la présidentielle, dénonçant avec véhémence ce qu'il a considéré comme une...

commentaires (4)

PAS... MOI ! AFFAIRE INTER CHRÉTIENNE Où L'ABRUTISSEMENT AU CARRÉ DE LA DISTANCE SIDÉRALE ENTRE "TANT-PIS" ET "S'EN-FOUT" SÉVIT...

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 13, le 16 janvier 2015

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • PAS... MOI ! AFFAIRE INTER CHRÉTIENNE Où L'ABRUTISSEMENT AU CARRÉ DE LA DISTANCE SIDÉRALE ENTRE "TANT-PIS" ET "S'EN-FOUT" SÉVIT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 13, le 16 janvier 2015

  • Sauf si c'est lui !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 12, le 15 janvier 2015

  • La vraie hérésie est d'avoir ramené Berry au perchoir de cette assemblée de nullards. Donc, on ne récolte que ce que l'on sème. Un point c'est tout.

    Tabet Karim

    08 h 55, le 15 janvier 2015

  • Comment Berry a-t-il pu, au mépris de la Constitution, imposer l'hérésie du quorum des 2/3? Là est le mystère.

    Yves Prevost

    07 h 07, le 15 janvier 2015

Retour en haut