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Liban

Les kamikazes de Jabal Mohsen étaient en contact avec les islamistes en prison

Un calme précaire règne toujours dans la région de Jabal Mohsen, à Tripoli, au lendemain du double attentat terroriste survenu samedi soir, faisant neuf tués et trente-sept blessés. Des mesures sécuritaires strictes sont toujours prises aux alentours des lieux de l'attentat, dont l'accès reste interdit aux habitants, et l'armée continue de bloquer toutes les routes menant au site. Plusieurs réunions entre les cheikhs de Tripoli et des ulémas ont de même été tenues afin de calmer la rue tripolitaine.
Sur le plan juridique, l'enquête préliminaire se poursuit pour savoir si les kamikazes avaient des complices. Selon des sources, « cinq personnes sont arrêtées pour les besoins de l'enquête » et « sont interrogées au siège des services de renseignements des Forces de sécurité intérieure ». Deux d'entre elles ont été libérées en soirée.
D'après ces sources, l'enquête préliminaire avec trois des détenus – des familles Khaireddine, Afiouni et Chamsine – a montré que « ces derniers étaient en contact avec les deux kamikazes Taha Khayal et Bilal Merayan », mais aussi avec « des détenus islamistes à Roumieh qui soutiennent le régime de l'État islamique (EI) » et des personnes à « al-Raqqa en Syrie », région sous contrôle de l'EI.
Selon ces sources également, « les deux kamikazes se trouvaient déjà à Tripoli, une semaine avant l'attentat ». Elles précisent par ailleurs que Taha Khayal n'est pas entré en contact avec sa famille avant l'exécution de l'attentat, ce qui n'est pas le cas de Bilal Merayan qui « aurait pris contact avec un membre de sa famille et l'aurait informé de l'attentat-suicide ».
L'enquête, qui se poursuit sous la supervision du commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, le magistrat Sakr Sakr, vise principalement à identifier les lieux où se trouvaient les kamikazes avant l'exécution de l'attentat, notamment de savoir si ces derniers ont eu les ceintures explosives sur place ou s'ils les avaient ramenées avec eux de Syrie. Il est à signaler enfin que l'armée avait arrêté Taha Khayal il y a huit mois dans le cadre des événements de Tripoli, mais l'avait ensuite relâché.

Le Conseil de sécurité et le Quai d'Orsay condamnent
Les réactions au double attentat de Tripoli se sont poursuivies hier encore. Le Conseil de sécurité des Nations unies a ainsi condamné le crime, se disant « scandalisé par cette attaque terroriste ». Dans une déclaration unanime, les quinze pays membres ont affirmé « que le terrorisme sous toutes ses formes constitue l'une des menaces les plus sérieuses à la paix et la sécurité internationales ». Ils ont réitéré leur « détermination à combattre le terrorisme sous toutes ses formes ». Ils ont par ailleurs mis l'accent sur la nécessité de poursuivre en justice les organisateurs du crime et « demandent à tous les pays (...) de coopérer activement dans ce sens avec les autorités libanaises ».
Le Conseil de sécurité a également invité les Libanais à « préserver leur unité nationale face aux tentatives visant à déstabiliser le pays ». Soulignant l'importance pour toutes les parties libanaises de respecter la politique de distanciation de la crise syrienne adoptée par le Liban, le Conseil de sécurité a réitéré son soutien à « la souveraineté, l'intégrité territoriale, l'unité et l'indépendance politique du Liban ».
Le porte-parole du ministère français des Affaires et du Développement international a à son tour affirmé que « la France condamne » ces attaques et « exprime sa préoccupation devant la recrudescence des violences dans cette ville ». « La France se tient aux côtés des autorités et du peuple libanais dans le combat contre le terrorisme, a-t-il ajouté. Elle réitère son plein appui à la stabilité, l'unité et l'intégrité territoriale du Liban. »
Au Liban, le président des organismes économiques et ancien ministre Adnan Kassar a souligné qu'à travers ces actes, les « ennemis du Liban tentent de semer la discorde et de diviser les Libanais », mais ces derniers « ont prouvé qu'ils sont dans la même tranchée face au terrorisme ».
De son côté, le mufti de Tripoli et du Liban-Nord, cheikh Malek Chaar, a affirmé que « Tripoli dans toutes ses fractions est déterminée à se conformer aux consignes de l'État, de l'armée et des Forces de sécurité intérieure ». « Tripoli n'a d'autres choix que l'État », a encore insisté le mufti Chaar, notant que la ville « ne se pliera pas au terrorisme et ne se laissera pas entraîner vers la discorde ».
Quant au président du conseil exécutif du Hezbollah, sayyed Hachem Safieddine, il a appelé à faire face « au terrorisme takfiriste », soulignant que « le dialogue » permettra au Liban de traverser « avec le moins de dégâts possibles cette crise par laquelle passe la région ».
Signalons enfin que de nombreuses personnalités ont présenté hier leurs condoléances aux familles des victimes, au nombre desquelles figure Abou Ali Issa Khaddour, père de sept enfants, qui n'a pas hésité à se jeter sur le second kamikaze avant que ce dernier ne se fasse exploser, réussissant ainsi à « minimiser les dégâts », selon son fils.

Un calme précaire règne toujours dans la région de Jabal Mohsen, à Tripoli, au lendemain du double attentat terroriste survenu samedi soir, faisant neuf tués et trente-sept blessés. Des mesures sécuritaires strictes sont toujours prises aux alentours des lieux de l'attentat, dont l'accès reste interdit aux habitants, et l'armée continue de bloquer toutes les routes menant au...

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