Pour la première fois, l'un des ouvrages d'Amin Maalouf, Les Échelles du Levant, va être adapté au cinéma grâce à des investisseurs libanais. Investisseurs dont l'identité n'a toutefois pas été dévoilée par leur société de production, Symply Entertainment, basée en Californie et à Dubaï.
Le début du tournage est prévu en avril 2015. La moitié des scènes seront filmées au Liban sur deux à trois semaines. «Tourner ici est un gage d'authenticité dans la réalisation», explique Samira Kawas, vice-présidente de Symply Entertainment. Cela permet également de limiter une partie des coûts salariaux, hormis les cadres techniques comme le directeur de la photographie qui seront choisis par le réalisateur bosnien Danis Tanovic. «Nous avons de bons techniciens qui font leurs gammes dans l'industrie des vidéoclips et de la publicité, et qui sont plus flexibles sur les conditions de travail», explique la productrice. Des économies impossibles à chiffrer pour le moment, le budget final n'étant pas validé. L'autre moitié des tournages se déroulera entre Malte et la France. Cette organisation reste néanmoins tributaire des conditions sécuritaires dans le pays et peut également peser sur le budget final. «Si les acteurs acceptent de tourner au Liban, ils doivent souscrire à une assurance, et nous devons leur offrir un haut niveau de sécurité», explique Samira Kawas.
Les Échelles du Levant a été publié en 1996. Paul-Gordon Chandler, prêtre cairote tombé amoureux du roman, s'est le premier porté acquéreur des droits auprès d'Amin Maalouf. Il a ensuite contacté des investisseurs libanais afin d'en assurer la production. La trame du livre a été respectée, à l'exception de la première partie qui évoque la fuite des Arméniens de Turquie, par volonté de ne pas aborder de questions politiques.
Les Échelles du Levant repose sur l'histoire d'un jeune homme parti faire ses études de médecine en France. Il tombe amoureux et se marie avec Clara, jeune femme juive. Tous les deux décident alors de s'installer à Haïfa, quand le héros apprend que son père est malade. Il retourne au Liban – nous sommes en 1948. Trois jours plus tard, les frontières sont fermées et les jeunes mariés séparés.
Le budget du film devrait avoisiner les 12 millions de dollars. Plus de trois millions sont déjà financés en France par une coproduction avec la société de Jean Brehat (notamment producteur de West Beirut en 1998). «Nous cherchons d'autres investisseurs, sachant qu'en choisissant de prendre un coproducteur et des acteurs français, mais aussi de tourner en langue française, nous avons accès à des subventions», explique Samira Kawas.
La société a été fondée dans la continuité du film Le Prophète sorti au printemps de cette année. Son PDG, l'Américain Ron Senkowski, est l'un des producteurs de l'adaptation de l'ouvrage de Gibran Khalil Gibran à travers la société de production lancée pour l'occasion, Prophet Screen Partner. Son assise en Californie lui assure de rencontrer des investisseurs dans l'industrie du cinéma américaine. La base arrière au Liban et à Dubaï est prise en charge par Samira Kawas.
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09 h 59, le 29 décembre 2014