Samir Geagea s’exprimant à l’issue de la rencontre avec les familles des militaires. Photo Ani
Les familles des militaires enlevés début août par les jihadistes à Ersal ont poursuivi hier leur tournée auprès des responsables pour tenter d'accélérer la libération de leurs fils. Hier, elles ont été reçues par le leader des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, à Maarab, en présence du député Chant Djindjian. M. Geagea a appelé le gouvernement au terme de la rencontre à trouver une solution au dossier. « Quel que soit le prix de l'échange, le gouvernement doit trouver une solution rapide », a déclaré M. Geagea, rappelant que les militaires sont retenus en otage depuis bientôt cinq mois. « Nous sommes tous devenus otages », a-t-il poursuivi, appelant les familles à ne pas perdre espoir « malgré la difficulté des circonstances ». « Nous espérons voir nos jeunes parmi nous dans les meilleurs délais et nous devons être unis pour sortir de la crise », a-t-il conclu.
De son côté, cheikh Omar Haïdar a remercié au nom de la délégation des familles le chef des FL « pour son accueil chaleureux et sa transparence ». « Nous lui avons demandé de déployer ses efforts et d'user de sa sagesse pour régler ce dossier », a-t-il déclaré.
Pendant ce temps, les proches des otages ont assuré qu'« il n'y avait rien de nouveau au niveau de cette affaire », estimant que la période des fêtes y est pour quelque chose. Jeudi, ils s'étaient également rendus à Ersal où ils ont rencontré cheikh Moustapha Hojeiri alias Abou Taqiyyé. Avec lui, ils ont discuté des moyens à adopter pour sortir de l'impasse et de l'aide que pouvait apporter cheikh Hojeiri à ce niveau. Sur ce plan, ce dernier a assuré qu'il continuera à faire tout son possible pour aider les militaires et leurs familles, « à son initiative personnelle », même si le Front al-Nosra ne l'en a pas chargé de manière officielle. Pour mémoire, un mandat d'arrêt avait été lancé à l'encontre de cheikh Hojeiri « pour appartenance au groupe terroriste al-Nosra ». Les proches des otages avaient alors estimé que le juge d'instruction militaire aurait dû plutôt le remercier « pour avoir protégé » les militaires et pour son rôle de médiateur.
De son côté, Hussein Youssef, dont le fils Mohammad est enlevé depuis août, a assuré à L'Orient-Le Jour que la tournée se poursuivra lundi matin par une visite au chef des Marada Sleiman Frangié. « Une visite en Arabie saoudite pour rencontrer l'ancien Premier ministre Saad Hariri est encore très probable, mais rien n'est encore sûr. Nos décisions sont généralement prises au moment même », a-t-il ajouté, expliquant que cette tournée vise à « entendre les opinions franches de toutes les parties » vis-à-vis de la proposition d'obtenir la libération des militaires en échange de la libération d'islamistes à Roumieh.
« Nous ne voulons pas savoir qui s'opposait à l'échange au sein du cabinet. Nous voulons juste tirer au clair les opinions de chaque partie, et il s'avère que chacun des leaders affirme d'une manière ou d'une autre après nous avoir rencontrés que rien n'empêche l'échange », a-t-il ajouté. En espérant que ces positions ne soient pas que paroles et promesses dites devant les familles, il se pourrait par ailleurs que la route menant à la place Riad el-Solh au centre-ville reste ouverte même après les fêtes. « Les familles avaient débloqué la route et déplacé leur sit-in en quelque sorte comme un cadeau de Noël, mais si l'ambiance reste positive et que les autorités coopèrent, rien n'empêche que ce cadeau soit renouvelé après les fêtes », a assuré Hussein Youssef.
B. M.
