Lancement d’un dispositif d’aide au premier emploi des 15-24 ans

Le Conseil des ministres du 18 décembre a approuvé le lancement du programme New (New Entrant to Work) destiné à faciliter l'entrée sur le marché du travail des jeunes de 15-24 ans qui mettent en moyenne au Liban 18 mois pour trouver un premier emploi. Conçu en partenariat avec la Banque mondiale et coordonné par l'Office national de l'emploi, sous l'égide du ministère du Travail, ce programme prévoit notamment des incitations financières aux entreprises qui recruteront des jeunes. Le dispositif n'est pas nouveau, le décret datant de 2012, mais il vient de recevoir le feu vert du gouvernement, qui a accepté de débloquer un financement de 1,3 million de dollars sur un total de 2,2 millions pour la première année. Le reste du budget est couvert par une subvention de 900 000 dollars de la Banque mondiale. Ce montant couvre la mise en place d'une cellule dédiée au sein du ministère du Travail, la campagne publicitaire qui sera lancée pour l'annoncer et les incitations financières promises aux entreprises. Le dispositif pourrait ensuite être renouvelé dans les années à venir.

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Dans un rapport de 2010, la Banque mondiale dressait déjà un bilan critique de l'insertion des jeunes sur le marché local du travail. Leur cheminement professionnel s'avère des plus chaotiques : la difficulté à acquérir une première expérience professionnelle, le passage souvent récurrent par des périodes de chômage et le développement de parcours de précarité décrivent la nouvelle donne de l'insertion professionnelle pour un grand nombre d'entre eux.
Le constat n'est pas que libanais. Il vaut en particulier pour le monde occidental. Mais au Liban, la situation des jeunes face à l'emploi devient alarmante alors que le taux de chômage a presque doublé en quatre ans, passant de 11 % en 2010 à 21 % aujourd'hui, selon les estimations de la Banque mondiale. Or, en 2010 déjà, dernier chiffre connu, le taux de chômage des 15-24 ans atteignait 34 % (voir tableau) ! Si, en Europe par exemple, le chômage touche souvent les jeunes sans qualification, au Liban, au contraire, ce sont les plus qualifiés qui peinent à trouver un emploi.

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Première phase : 1 600 jeunes visés
L'originalité de ce programme qui vise 1 600 jeunes la première année est liée aux incitations financières que l'État offre aux entreprises. Celles qui offriront un contrat de deux ans à des jeunes, rémunéré autour du salaire minimum, bénéficieront d'une exonération temporaire (24 mois) des cotisations sociales, dues à la Caisse nationale de Sécurité sociale.
Le dispositif prévoit également une « prime à l'embauche », de l'ordre de 10 % du salaire du jeune pendant un an. « Ces incitations financières sont là pour compenser le fait que les entreprises engagent des jeunes à plus faible productivité », explique Haneen Sayed, coordinatrice pour le Moyen-Orient du secteur du développement humain et de la jeunesse à la Banque mondiale.

Le deuxième volet du dispositif consiste à assurer des formations courtes qualifiantes pour améliorer l'employabilité des candidats. « Il y a une inadéquation entre la formation initiale de ces jeunes et les besoins réels des entreprises. S'y ajoute leur manque d'expérience, qui freine leur entrée sur le marché du travail et accélère leur départ à l'étranger », explique Haneen Sayed. Des formations d'une cinquantaine d'heures seront assurées par des organismes spécialisés. « Les candidats devront s'inscrire en ligne dans des centres agréés.
La sélection s'effectuera ensuite par tirage au sort. Ces formations peuvent être des "mises à niveau" globales. Mais des sessions pour les aider à mieux entamer leur recherche d'un premier poste sont aussi prévues. »

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