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À La Une - piratage informatique

Cyberattaque contre Sony : Pyongyang propose une enquête conjointe à Washington

"Sans aller jusqu'à recourir à la torture comme l'a fait la CIA américaine, nous avons les moyens de prouver que nous n'avons rien à voir avec cet incident".

L'affiche de "l'interview qui tue", en Californie. Sony a finalement renoncé à sortir en salles cette comédie après la cyberattaque d'envergure revendiquée par le groupe de pirates informatiques GOP ("Guardians of Peace"), au cours de laquelle d'innombrables informations ont été dérobées et certaines mises en ligne. Christopher Polk/Getty Images/AFP

La Corée du Nord a proposé samedi aux États-Unis une enquête conjointe sur la cyberattaque massive dont a été victime fin novembre le groupe Sony Pictures et a nié en être responsable, au lendemain de menaces de rétorsion du président Obama contre Pyongyang.

"Puisque les États-Unis répandent des allégations sans fondement et nous diffament, nous leur proposons une enquête conjointe", a indiqué le ministère nord-coréen des Affaires étrangères. "Sans aller jusqu'à recourir à la torture comme l'a fait la CIA américaine, nous avons les moyens de prouver que nous n'avons rien à voir avec cet incident", a ajouté le ministère, cité par l'agence de presse officielle KCNA. "Nous ne tolérerons jamais que qui ce soit insulte notre plus haute autorité", a ajouté le ministère, en référence au film "l'interview qui tue", une comédie satirique sur un complot fictif de la CIA pour assassiner le leader nord-coréen Kim Jong-un.

Sony a finalement renoncé à sortir en salles cette comédie après la cyberattaque d'envergure revendiquée par le groupe de pirates informatiques GOP ("Guardians of Peace"), au cours de laquelle d'innombrables informations ont été dérobées et certaines mises en ligne. Sony a aussi reçu des menaces évoquant les attentats du 11-Septembre pour les salles qui diffuseraient la comédie.

"Au cas où nous aurions à exercer des représailles, nous ne mènerions pas d'attentats terroristes contre des spectateurs innocents dans des cinémas mais des attaques frontales contre ceux qui se livrent à des activités hostiles" contre la Corée du Nord, poursuit le ministère nord-coréen. Les États-Unis s'exposent à "de graves conséquences s'ils refusent notre proposition (d'enquête conjointe) et continuent de se répandre sur des supposées représailles contre nous", conclut le ministère.

Vendredi, le président Barack Obama avait promis que les États-Unis "répondraient" à la Corée du Nord, désignée comme l'auteur de la plus grave cyberattaque jamais menée dans le pays.
Parlant à la presse après que le FBI eut imputé la responsabilité de l'attaque à Pyongyang, M. Obama a affirmé que Washington ne cèderait jamais devant "quelque dictateur que ce soit". "Nous pouvons confirmer que la Corée du Nord s'est engagée dans cette attaque", a-t-il dit. "Nous répondrons de manière proportionnée et nous répondrons à un moment, à un endroit et d'une manière que nous choisirons", a prévenu le président américain lors d'une conférence de presse, excluant qu'un autre pays ait agi avec Pyongyang.

La Corée du Sud accuse le Nord
Samedi, la Corée du Sud a accusé son voisin du Nord d'avoir mené les cyberattaques contre le groupe Sony Pictures. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a en effet relevé "des similitudes entre les attaques contre Sony Pictures et celles menées contre des banques sud-coréennes et d'autres entités en mars l'an dernier".

Une enquête officielle avait rendu responsable l'agence nord-coréenne du renseignement de ces attaques qui avaient entraîné la fermeture complète des réseaux des télévisions KBS, MBC et YTN et paralysé les opérations de trois banques sud-coréennes.

Séoul a indiqué être prêt à partager avec les États-Unis les informations "liées à la cyberattaque contre Sony" et à renforcer la coopération internationale pour faire face à de nouvelles menaces informatiques.
Le Japon a envoyé le même message. Un porte-parole du Premier ministre Shinzo Abe a déclaré à l'AFP que "le gouvernement japonais communique étroitement avec les États-Unis et soutient leur approche sur cette question".

Barack Obama avait estimé vendredi que Sony Pictures Entertainment (SPE) avait commis "une erreur" en annulant la sortie en salles de "L'interview qui tue". "Nous ne pouvons pas avoir une société dans laquelle un dictateur quelque part peut commencer à imposer une censure ici aux États-Unis", avait insisté le président américain.

Le patron de Sony Pictures, Michael Lynton, avait quant à lui vigoureusement défendu son groupe.
"Le président, la presse et l'opinion se trompent sur ce qui s'est réellement passé", a-t-il assuré, affirmant avoir été forcé de renoncer à sortir "L'interview qui tue!" pour Noël car les chaînes de cinéma avaient "appelé une par une" pour dire qu'elle ne le projetteraient pas, face aux menaces proférées par les pirates informatiques.

Outre le vol de données sensibles concernant SPE et la vie privée de ses employés, le piratage a "détruit" le système informatique du groupe en "rendant inopérables plusieurs milliers d'ordinateurs", a expliqué le FBI vendredi. Il pourrait en coûter un demi-milliard de dollars au studio, selon des experts.

 

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