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Liban - Liban

Le gouvernement doit plancher aujourd’hui sur un plan ministériel pour le traitement des déchets

Un plan pour le traitement des déchets sera proposé aujourd'hui en Conseil des ministres, après avoir été discuté mardi par la commission ministérielle chargée de ce dossier et présidée par le Premier ministre Tammam Salam. Si ce plan est voté, les cahiers des charges pour les nouveaux appels d'offres à l'intention de compagnies privées seront lancés. Ce nouveau plan a été modifié dans le sens du nombre des décharges requises, mais a gardé une constante : l'entrepreneur de chaque région définie, quel qu'il soit, devra décider du site d'une décharge sanitaire et faire en sorte que ce site soit exploitable.


Or c'est là que le bât blesse. Après les années d'exploitation à Aïn Drafil (Naamé) – la principale décharge du pays (qui dessert Beyrouth et le Mont-Liban), aujourd'hui fortement rejetée par la population environnante pour les désagréments causés –, l'idée d'une décharge est rejetée par toutes les localités pressenties pour cette tâche. Le village de Chekka s'est déjà soulevé contre les informations portant sur la création d'une décharge dans son périmètre. La dernière protestation en date a été exprimée mardi par le ministre Boutros Harb, qui ne sera pas présent à la réunion du Conseil des ministres aujourd'hui, mais qui a déjà rapporté au Premier ministre son refus de voir une décharge s'installer à Chekka et de voir cette région supporter le poids de tonnes de déchets venus d'ailleurs.

 

(Pour mémoire : Décharge de Naamé : En cas d’atermoiements, le PSP appellera à un mouvement populaire, affirme Joumblatt)


L'urgence du traitement de l'affaire des déchets vient de l'expiration du contrat de l'État avec la compagnie Averda (Sukleen et Sukomi) le 17 janvier prochain, date à laquelle la décharge de Naamé-Aïn Drafil aurait dû être fermée. Les habitants de cette région avaient déjà manifesté l'année dernière, à la même période, lorsque le contrat avait été prorogé une énième fois et que la décharge était restée ouverte. Après une semaine de fermeture des routes aux camions de la compagnie, les déchets s'étaient empilés dans les rues, à Beyrouth et ailleurs. Cette année, le ministre de l'Environnement Mohammad Machnouk a déjà averti que le contrat avec la compagnie privée qui gère Naamé sera prorogé le temps qu'il faudra pour éviter un vide au niveau de la collecte et du traitement des déchets, étant donné le retard dans la conclusion de ce dossier. Pour leur part, les habitants de la région de Abey-Aïn Drafil envoient communiqué sur communiqué pour prévenir d'un mouvement de protestation à venir si la vie de la décharge est prolongée ne serait-ce que d'une journée. La confrontation semble donc inévitable à ce stade...

 

(Pour mémoire : Un jeune Libanais invente une machine pour trier les déchets... avec récompense à la clé)

 

Le niet des responsables municipaux
Quoi qu'il en soit, le nouveau plan, qui prévoit une fois de plus de confier la tâche de la collecte et du traitement des déchets à des compagnies privées (même si leur nombre et leur identité pourraient théoriquement changer), a provoqué hier une réaction d'un nombre de présidents de conseils municipaux. Les présidents des municipalités de Dekouané, Sin el-Fil, Furn el-Chebbak-Aïn el-Remmané, Hazmieh, Araya, Kahalé, Hammana, Kneïssé, Bsous, Bdedoun, Houmal, Abadiyé et Chouit ont signé un document commun exprimant leur refus de ce plan soumis au Conseil des ministres. « Le traitement des déchets est de la prérogative des municipalités suivant les articles 13 et 17 de la loi sur la propreté des lieux publics, et suivant les articles 49, 61 et 74 de la loi sur les municipalités », disent-ils dans leur communiqué. Ils ont « rejeté la politique de monopole dans le secteur des déchets au Liban, et le coût exorbitant qui s'ensuit et qui vient s'ajouter à des dettes que les municipalités supportent depuis vingt ans en raison des contrats signés avec la compagnie Sukleen ».


Ils se sont dit contre l'enfouissement des déchets dans des décharges ou leur incinération, quand il existe des technologies propres qui nous permettraient de profiter de nos déchets, à l'instar de la réutilisation, du recyclage. Ils ont de même rejeté toute prolongation du travail dans la décharge de Naamé-Aïn Drafil.
Ce plan national né dans la douleur et présenté aujourd'hui en Conseil des ministres soulève déjà des vagues avant même d'avoir été adopté. Connaîtra-t-il le sort de bien d'autres plans avant lui, qui sont tout simplement tombés à l'eau ? Et comment éviter l'explosion cette fois ?

 

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Un plan pour le traitement des déchets sera proposé aujourd'hui en Conseil des ministres, après avoir été discuté mardi par la commission ministérielle chargée de ce dossier et présidée par le Premier ministre Tammam Salam. Si ce plan est voté, les cahiers des charges pour les nouveaux appels d'offres à l'intention de compagnies privées seront lancés. Ce nouveau plan a...

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DE "TOUS" LES DÉCHÊTS ?

LA LIBRE EXPRESSION

06 h 32, le 18 décembre 2014

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Commentaires (1)

  • DE "TOUS" LES DÉCHÊTS ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    06 h 32, le 18 décembre 2014

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