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Liban

Les habitants de Chekka manifestent contre un projet de décharge sanitaire

Les habitants de Chekka en colère : « Non à une décharge ! » Photo Ani

Le nouveau plan annoncé récemment par le gouvernement pour le traitement des déchets ménagers au Liban commence à faire des vagues. Hier, c'est à Chekka que des habitants, avec à leur tête un responsable municipal, ont manifesté en signe de refus de l'établissement d'une quelconque décharge dans la ville.
Justin Abboud, vice-président du conseil municipal, a assuré que « toutes les composantes de Chekka sont hostiles à cette décharge ». Il a lu le texte d'un arrêté municipal publié le 28 octobre dernier, qui montre que « le conseil municipal a décidé à l'unanimité de rejeter ce projet ». « Le village de Chekka ne supporte plus une nouvelle source de pollution environnementale, quelle qu'elle soit, a-t-il dit. Nos constantes restent inchangées : ni décharges, ni usines de tri, ni incinérateurs. »

« Un plan lacunaire et non durable »
Toujours au sujet du plan du gouvernement, le Mouvement écologique libanais (LEM) a publié hier un communiqué dans lequel il estime que « ce plan de privatisation des déchets solides est lacunaire et non durable ». Le LEM considère que « la prorogation du mandat de la société Averda (Sukleen et Sukomi) jusqu'au 1er avril est contraire aux promesses qui avaient été faites de fermer la décharge de Naamé (gérée par la compagnie) définitivement dès le 17 janvier ».
« Ce plan n'est pas global, contrairement à son appellation, étant donné qu'il ne couvre pas toutes les régions libanaises, poursuit le communiqué. Diviser le Grand Beyrouth et le Mont-Liban en cinq zones de services et ne pas adopter le concept de décentralisation sur base du caza est susceptible de garder le coût du traitement des déchets très élevé en raison des transports. »
À propos du coût annuel de traitement, il reste estimé, selon le LEM, à 90 millions de dollars, auxquels il faut ajouter 80 millions de dollars pour le balayage et la collecte, sachant que le coût des installations atteint approximativement les 175 millions. Le rassemblement d'ONG craint que « le coût futur de traitement ne soit encore plus élevé qu'actuellement ».
Le LEM a exprimé ses craintes concernant le délai d'application du plan qui, selon lui, ne dépasse pas les 5 à 7 ans. « Nous pensons que ce délai sera utilisé pour préparer l'achat d'incinérateurs ("Waste to Energy"), surtout que le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) est chargé de demander au consultant Ramboll de continuer à préparer le cahier des charges relatif à cette technologie », poursuit le texte. Une technologie à laquelle les ONG écologiques sont opposées en raison, selon elles, de son coût très élevé et de ses risques de pollution.

Une clause « cheval de Troie »
Enfin, les écologistes ont déploré le fait que ce plan ignore tout simplement les principes mondiaux de réduction des déchets, réutilisation, recyclage et récupération d'énergie.
Pour sa part, l'écologiste Mazen Abboud s'est dit surpris que « le plan du gouvernement comporte une clause faisant assumer à l'entrepreneur la responsabilité de débrouiller un terrain pour la décharge qu'il fera construire dans sa zone ». « Cela est impossible, a-t-il déclaré dans un communiqué, en référence aux nombreux échecs du gouvernement à convaincre les populations locales d'accepter l'idée d'une décharge dans leur région. Cet article est de nature à faire échouer le plan dans son intégralité. »

Le nouveau plan annoncé récemment par le gouvernement pour le traitement des déchets ménagers au Liban commence à faire des vagues. Hier, c'est à Chekka que des habitants, avec à leur tête un responsable municipal, ont manifesté en signe de refus de l'établissement d'une quelconque décharge dans la ville.Justin Abboud, vice-président du conseil municipal, a assuré que « toutes les...

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