De Riyad, Geagea dénonce le « sabotage » de la présidentielle par Aoun et le Hezbollah

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, qui poursuit sa visite en Arabie saoudite, a dénoncé une fois de plus hier le « sabotage » de l'élection présidentielle, dont il a accusé implicitement le général Michel Aoun et le Hezbollah, et rendu un hommage appuyé au rôle que joue le royaume à l'égard du Liban, lors d'une rencontre avec des représentants de la colonie libanaise à Riyad, au siège de l'ambassade du Liban.
Remerciant les services de l'ambassade et le ministère des Affaires étrangères pour avoir rendu possible cette rencontre, M. Geagea a dit : « Mais les plus grands remerciements doivent aller à l'Arabie saoudite et au roi Abdallah ben Abdel Aziz, car si nous passons en revue les relations entre nos deux pays depuis la fondation du Grand Liban, on constate que l'Arabie saoudite a constamment été la grande sœur du Liban et qu'elle s'est toujours rangée à ses côtés. »
« Il est vrai que le royaume est celui de Rafic et de Saad Hariri, mais il ne faut pas oublier qu'il fut aussi le royaume de Camille Chamoun et de Bachir Gemayel », a-t-il ajouté, soulignant que « durant la guerre civile, lorsque les crispations étaient la norme entre Libanais, l'Arabie saoudite avait démontré qu'elle était aux côtés de tous les Libanais ».
Selon lui, le don de 4 milliards de dollars en aide à l'armée libanaise n'est « pas une initiative arbitraire » de la part de Riyad. « C'est parce que l'Arabie saoudite sait que cette armée est la seule en mesure d'assurer la stabilité et la sécurité pour les Libanais », a-t-il fait valoir.
Évoquant la crise présidentielle, M. Geagea a réitéré ses vues sur la question. « Nul ne peut prétendre être chrétien et œuvrer dans l'intérêt des chrétiens et, dans le même temps, continuer à saboter la présidence. Tout comme on ne saurait se dire "résistant" et simultanément faire échec à l'élection présidentielle », a-t-il lancé.
Il y a deux solutions, selon lui : « Ou bien nous allons tous au Parlement pour élire un nouveau président que tout le monde féliciterait, ou bien nous nous entendons entre nous, à commencer par les leaders chrétiens, puis tous les Libanais, sur un nom consensuel. »
Constatant que beaucoup de Libanais sont las de la situation dans le pays, M. Geagea a dit : « Ils ont raison, mais en même temps nous n'avons pas le droit de perdre tout espoir. Chaque crise peut trouver sa solution.
Par exemple, vous savez combien nous avions désespéré de toute possibilité de réforme au Liban. Et puis voilà qu'arrive le ministre (de la Santé) Waël Bou Faour, qui mène d'importantes réformes dans son ministère. Le résultat est qu'une remise en ordre s'est faite dans le secteur alimentaire. »
Signalons par ailleurs que M. Geagea a été reçu hier par le chef des Renseignements généraux saoudiens, le prince Khaled ben Bandar ben Abdel Aziz.
D'autre part, M. Geagea a été reçu par l'ancien Premier ministre Saad Hariri en sa résidence à Riyad.
Selon un communiqué du bureau de presse de M. Hariri, les deux hommes ont discuté de la situation au Liban et dans la région.
« Ils ont souligné l'importance de l'apaisement des tensions politiques, de la préservation de la sécurité et de la stabilité et de la poursuite des concertations en vue de trouver une solution à l'impasse politique et d'élire un président de la République au plus tôt », ajoute le communiqué.
Les discussions se sont poursuivies autour d'un déjeuner donné par M. Hariri en l'honneur du chef des FL.

Assiri : Le rôle principal revient aux chrétiens