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Liban - Événement

Commémorer Gebran Tuéni à coups de chants, de lumière et de talents en herbe

La Fondation Gebran Tuéni a annoncé les résultats des différents concours qu'elle a lancés durant l'année, lors d'une cérémonie grandiose marquée par une importante présence officielle et un spectacle tout en lumière et musique.

Une cérémonie qui a pris l’allure d’un véritable spectacle. Photo Émile Eid

Il aura fallu seulement quatre ans à la Fondation Gebran Tuéni pour se créer une place de choix au sein des organisations de la société civile et s'imposer comme un incontournable organisme militant pour les jeunes et le Liban, fort du message du journaliste assassiné il y a déjà neuf ans, et d'une équipe de travail consciente de l'importance de perpétuer l'héritage intellectuel de ce dernier pour les générations futures. Samedi, en effet, et pour célébrer la neuvième commémoration de l'attentat du 12 décembre 2005, la fondation créée en 2010 a vu grand. Elle a ainsi impressionné et surpris par le nombre de projets qu'elle entreprend, mais aussi par la grandeur de l'événement qui s'est tenu au Palais des Congrès et qui a réuni un parterre de personnalités aux opinions politiques très antinomiques. C'est dire que Gebran Tuéni, même après sa mort, continue de fédérer et d'unir, lui qui avait si souvent prôné le dialogue sans pour autant renoncer aux principes qu'il avait courageusement défendus jusqu'à la mort.

(Opinion : Que reste-t-il du Liban de Gebran Tuéni ?)

On retrouvait ainsi aux premiers rangs samedi soir le représentant du chef du législatif Nabih Berry, le député Atef Majdalani, le représentant du Premier ministre Tammam Salam, le ministre de l'Information Ramzi Jreige, le représentant du chef des Kataëb Amine Gemayel, Mounir Maalouf, le représentant de l'ancien Premier ministre Saad Hariri, le ministre de la Justice Achraf Rifi, le représentant de l'ancien Premier ministre Fouad Siniora, le député Ammar Houri, le représentant de l'ancien Premier ministre Nagib Mikati, l'ancien ministre Nicolas Nahas, le représentant du chef du Courant patriotique libre Michel Aoun, le député Farid el-Khazen, le représentant du chef des Forces libanaises Samir Geagea, le député Fadi Karam, le chef du Parti national libéral Dory Chamoun, les ministres de la Culture Rony Araiji, de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur Élias Bou Saab, du Travail Sejaan Azzi, des Affaires sociales Rachid Derbas, de l'Énergie et de l'Eau Arthur Nazarian, de l'Environnement Mohammad Machnouk, Saad Kiwan, représentant le ministre du Travail Boutros Harb, le député Michel el-Murr (accueilli par l'assistance par de chaleureux applaudissements), les députés Nayla Tuéni, Alain Aoun, Robert Ghanem, Fouad el-Saad, Ghassan Moukheiber, Antoine Saad, Nadim Gemayel, Élie Marouni, Jean Oghassabian, Serge Torsarkissian, ainsi que d'anciens ministres et députés, notamment Leila Solh Hamadé, Ziyad Baroud, Nicolas Sehnaoui, Ahmad Karamé, Nayla Moawad, Élie Skaff et Samir Frangié.

La cérémonie était en tout cas à la hauteur de tout ce beau monde, en grande partie grâce à une représentation musico-théâtrale émouvante réalisée par Samir Abdel Massih, un spectacle qui a repris les étapes les plus importantes du parcours de Gebran Tuéni à travers une diffusion d'images et de reportages, ainsi que des saynètes, sur un fond musical choisi par le musicien Michel Fadel, qui était au piano. Le tout ponctué de chansons patriotiques interprétées par la chorale dirigée par Tony el-Bayeh et correspondant aux différentes étapes du parcours de Gebran Tuéni : du début de la guerre civile à la révolution du Cèdre jusqu'à l'attentat, en passant par les débuts du journaliste au sein d'an-Nahar arabe et international, son premier éditorial en 1979, ses critiques de la révolution iranienne, son appel à un monopole des armes détenu par l'armée, l'assassinat de l'ami Dany Chamoun, l'exil, la mise en place de Nahar
ach-Chabab et l'appel de Bkerké en 2000. Au Palais des Congrès portant le nom de l'ancien président Émile Lahoud, le serment de Gebran a retenti comme une prière, avant que l'audience ne reprenne en chœur avec la chorale Rajee yetaammar Lebnan.

(Opinion : Gebran Tuéni, le journaliste innovateur)

 

Remise de prix et bourses scolaires

« Gebran Tuéni n'est pas mort. Et il ne s'agit pas d'un simple slogan, a ensuite affirmé la présidente de la fondation, Michelle Tuéni. Quand la Fondation Gebran Tuéni choisit de soutenir financièrement des étudiants pour qu'ils renoncent à quitter le Liban, quand plus de 200 jeunes écoliers qui n'ont jamais vraiment connu Gebran participent à notre concours de journalisme et nous font part à quel point ils sont inspirés par lui, quand nous participons activement à la restauration d'écoles publiques et privées et que nous découvrons que les jeunes connaissent par cœur le serment de Gebran, et quand nous réunissons des responsables politiques de tout bord autour de la mémoire de Gebran, cela signifie que Gebran Tuéni n'est pas mort et que la fondation a réussi son pari. » « Nous avons transformé la commémoration douloureuse en célébration », a-t-elle clamé, annonçant le lancement de quatre volumes regroupant l'intégralité des écrits de son père.

La cérémonie s'est ensuite poursuivie par l'annonce des résultats des différents concours lancés par la fondation au cours de l'année, après la diffusion de reportages sur les cours de l'Académie an-Nahar organisés par la fondation et les travaux de restauration entrepris dans les écoles publiques de Karm el-Zeitoun et de Laure Moghaïzel.

Amanda el-Kik, de l'Université Saint-Esprit de Kaslik (Usek), a ainsi remporté le prix du meilleur scénario de court-métrage et a été saluée sur scène par le ministre Araigi et la députée Nayla Tuéni. Le film, intitulé Le sommeil éternel, a ainsi été diffusé après qu'il a été réalisé par la fondation qui a débloqué à la lauréate la somme de 20 000 dollars à cet effet et lui a permis de tourner notamment avec l'acteur Majdi Machmouchi.
Sandra Fayad et Youssef Doughan ont ensuite remporté le prix de la meilleure photographie qu'ils ont reçu de Siham Tuéni et du ministre Jreige, après des témoignages émouvants de la part de deux membres du jury, le photographe primé Benjamin Petit, et la scénariste et actrice Claudia Marchalian. « Quand Gebran a été assassiné, je suis arrivée aux locaux d'an-Nahar où une foule de gens furieux et consternés étaient réunis devant l'immeuble, a-t-elle raconté. Personne n'était autorisé à y entrer. J'ai alors levé haut la carte d'an-Nahar que m'avait donnée Gebran et qui me permettait d'habitude de mettre en marche les ascenseurs et les portes des locaux. C'est alors que l'on m'a aménagé un passage parmi la foule pour que je puisse entrer dans l'immeuble. J'ai ensuite compris que cette carte ne faisait pas qu'ouvrir des portes, mais symbolisait l'appartenance à la pensée d'un homme, de Gebran Tuéni l'humain. Comme j'étais fière de faire partie de la famille an-Nahar en ces instants-là. » Et d'ajouter : « Je m'interrogeais souvent pourquoi ils avaient choisi de tuer un homme inoffensif et sans armes. J'ai plus tard compris que sa plume était bien plus dangereuse et qu'ils avaient su qui tuer. »

Le concours du « Journaliste de l'année », visant à récompenser un article écrit par un jeune écolier sur un sujet de son choix, a quant à lui était remporté par Maria Saad (premier prix), Rima el-Aouar (deuxième) et Rayan Mezher (troisième). Les trois lauréats ont été salués par Michelle Tuéni et le ministre Bou Saab, qui a annoncé la signature d'un accord entre l'Université américaine de Dubaï et la fondation. Cet accord offrira dorénavant deux bourses scolaires portant le nom de Gebran Tuéni à deux étudiants qui pourront suivre une formation de journalisme au sein de l'université.


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nous saluont tous la memoire de notre ami GEBRAN notre grand lideur et ami. MARIE JOSEE FRANCE

Marie-Joe MATTALIA

19 h 18, le 15 décembre 2014

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Commentaires (3)

  • nous saluont tous la memoire de notre ami GEBRAN notre grand lideur et ami. MARIE JOSEE FRANCE

    Marie-Joe MATTALIA

    19 h 18, le 15 décembre 2014

  • MENTALITÉ LIBANAISE ! MENTALITÉ ARABE ! ON GAGNE LES CHANGEMENTS ET LES GUERRES... ORDINIARES SOIENT-ILS OU DIVINS... AVEC DES CHANSONS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 58, le 15 décembre 2014

  • L'émancipation de son Grand-Liban n'était pratiquement possible, que si l'on se plaçait au point de vue de la théorie qui déclare que cet homme éhhh libanais est l'essence suprême de l'homme éhhh libanais. Ce Liban ne pourra donc s'émanciper de ce rétrograde und sale réactionnaire archaïsme fakkîhdio-bääSSdiotiste, qu'en s'émancipant en même temps des victoires partielles remportées sur ce criminel despotisme. Ici, au sein de son cher Grand-Liban, aucune espèce d'oppression ne peut donc être détruite, sans la destruction de toute oppression ici et autour de lui. Son Grand Liban qu’il a tant aimé et qui aime aller au fond des choses, lui ainsi que lui, ne peut faire de grand soulèvement ou de grands bouleversements sans bouleverser tout de fond en comble. L'émancipation de cet éhhh vrai Sain Libanais, c'est l'émancipation de l'Homme libanais. Sa Cédraie fut la tête de cette émancipation ; la sphère Malsaine en est le cœur du sujet. Sa Saine Révolution Cédraie ne pourra être réalisée sans la suppression de toute Malsanité, et cette faction malsaine face à lui ne peut être supprimée sans la réalisation de sa belle Cédraie. Quand toutes ces conditions intérieures et essentielles auront été remplies, le jour de la seule résurrection libanaise vraie sera annoncé par le beau et merveilleux Vol à nouveau léger, éclatant et surely éclairé de cet épervier 14 Sain éhhh libanais lui et éhhh Cédraie. Salut à toi, Gébrâne Toueïnî !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 39, le 15 décembre 2014

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