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À La Une - Corruption

Bagdad révèle l'existence de 50.000 soldats "fantômes" au sein de son armée

Photo d'archives d'un défilé militaire en Irak. Photo AFP

Le Premier ministre irakien Haidar al-Abadi a annoncé dimanche une intensification de la lutte contre la corruption, après avoir découvert que le pays payait des salaires à 50.000 soldats fictifs.

"Le Premier ministre a révélé l'existence de 50.000 noms fictifs" au sein de l'armée, représentant l'équivalent de près de quatre divisions, a indiqué son bureau dans un communiqué publié à l'issue d'une session parlementaire. "Ces dernières semaines, (M. Abadi) a pris des mesures sévères pour révéler l'existence de ces soldats fantômes et lutter contre le problème à la racine", a précisé le porte-parole de M. Abadi, Rafid Jabouri.

L'enquête a débuté par un décompte rigoureux des effectifs durant la dernière distribution des salaires.
Des soldats ont confirmé à l'AFP que les salaires avaient été versés récemment, avec un retard de deux mois, sans qu'aucune justification ne leur ait été alors donnée.

(Pour mémoire : Plus d'un milliard de dollars disparus d'Irak se trouveraient au Liban)

"Il y a deux sortes" de soldats fictifs, a expliqué un officier à l'AFP. "Dans le premier cas: chaque officier est autorisé, par exemple, à avoir cinq gardes. Il en garde deux, en renvoie trois à la maison et garde leur salaire ou un grand pourcentage de celui-ci".
"Le deuxième cas (...) a lieu au niveau de la brigade. Un commandant de brigade a en général 30, 40 soldats ou plus, qui restent à la maison ou n'existent pas". "Le problème est que lui aussi, pour conserver son travail en tant que commandant de brigade, doit verser des pots de vin à ses propres supérieurs", a poursuivi l'officier. Il a ajouté que, pour ces raisons, de milliers de soldats déserteurs ou ayant été tués cette année à travers l'Irak avaient rarement été déclarés comme tels.

Les Etats-Unis, présents dans le pays pendant huit ans, jusqu'à fin 2011, ont dépensé des milliards de dollars pour entraîner et équiper l'armée irakienne. Pourtant, au début en juin de l'offensive du groupe jihadiste Etat islamique (EI), l'armée a connu une véritable débandade.

Depuis sa prise de fonctions en septembre, M. Abadi a limogé ou mis à la retraite de hauts commandants.
Il entend désormais s'attaquer à la corruption et au clientélisme qui prévalaient sous son prédécesseur, Nouri al-Maliki.

"Haidar al-Abadi est en train de consacrer l'intégrité, l'efficacité et le courage comme critères pour les nominations d'une nouvelle direction militaire", a indiqué son porte-parole. "Ce processus de nettoyage va s'étendre au-delà de l'armée pour atteindre tous les niveaux de l'Etat".


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