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À La Une - Conflit

Syrie : Obama qualifie les actes de l'EI de "mal absolu"

Raids nocturnes intenses de la coalition à Kobané.

Ed et Paula Kassig enregistrant un message pour leur fils Peter qui a été exécuté par le groupe Etat islamique en Syrie. Photo Reuters

Le président des Etats-Unis Barack Obama a confirmé dimanche la mort de l'otage américain Peter Kassig, décapité par le groupe Etat Islamique (EI), qualifiant cet assassinat de "mal absolu".

"Aujourd'hui, nous présentons nos prières et nos condoléances aux parents et à la famille d'Abdul Rahman Kassig, aussi connu sous le nom de Peter", a indiqué M. Obama, de retour du G20 en Australie, dans un communiqué publié depuis l'avion présidentiel Air Force One. Le président a dénoncé "un acte de mal absolu mené par un groupe terroriste que le monde considère, à juste titre, comme inhumain".
"Alors que le groupe Etat islamique tue des innocents, y compris des musulmans, sème la mort et la destruction, Abdul Rahman était un travailleur humanitaire qui travaillait pour sauver les vies de Syriens blessés et dépossédés par le conflit en Syrie", ajoute le communiqué. Les actions du groupe "ne représentent aucune foi, et certainement pas la foi musulmane que Abdul Rahman avait adoptée", poursuit le président, évoquant ainsi la conversion à l'islam de l'Américain exécuté.

Le groupe ultra-radical Etat islamique a revendiqué dimanche l'exécution par décapitation du travailleur humanitaire, enlevé le 1er octobre 2013 en Syrie, en représailles à l'envoi de conseillers militaires en Irak, dans une vidéo mise en ligne sur des sites jihadistes. On y voit un homme masqué et habillé de noir, à l'accent britannique, debout à côté d'une tête tranchée: "C'est Peter Edward Kassig, un citoyen américain de votre pays", affirme cet homme. Sur cette même vidéo diffusée par l'organe médiatique de groupes jihadistes Al-Furqan, des combattants de l'EI sont montrés en train d'exécuter au moins 18 hommes présentés comme des soldats du régime syrien de Bachar el-Assad.

La Grande-Bretagne et la France, qui participent auprès des Etats-Unis à la lutte contre l'EI, ont également condamné l'exécution de Peter Kassig, un ancien soldat converti à l'islam, le cinquième otage occidental enlevé en Syrie et exécuté par l'EI depuis août.

Ces exécutions sont la dernière démonstration en date de la brutalité de ce groupe responsable de terribles exactions -viols, rapts, nettoyage ethnique, crucifixions, esclavage etc...- dans les vastes régions dont il s'est emparé en Syrie et en Irak. Il a maintes fois revendiqué l'exécution de soldats en Syrie, pays en proie à la guerre civile depuis plus de trois ans.

"C'est Peter Edward Kassig, un citoyen américain de votre pays (...)", affirme un homme masqué et habillé de noir, debout à côté d'une tête tranchée. Cet homme à l'accent britannique semble être "Jihadi John", assassin présumé des journalistes américains James Foley et Steven Sotloff. Âgé de 26 ans, Peter Kassig est le troisième otage américain dont la décapitation est revendiquée par l'EI. Deux Britanniques, Alan Henning, un volontaire humanitaire, et David Haines, travailleur humanitaire, ont subi le même sort.

La vidéo est différente des précédents enregistrements de décapitation d'otages occidentaux, Kassig n'y ayant pas été montré vivant et aucune menace n'a été proférée contre un autre otage occidental détenu.

"Nous voilà en train d'enterrer le premier croisé américain à Dabiq. Et nous attendons avec impatience l'arrivée de vos autres soldats pour qu'ils soient égorgés et enterrés ici même", a menacé l'homme masqué sans préciser la date du meurtre de Peter Kassig. La région de Dabiq, dans le nord de la Syrie, fut le théâtre d'une bataille majeure au XVIe siècle remportée par les Ottomans sur les Mamelouks.

(Portrait : Peter Kassig, l'Américain qui avait pour "vocation" d'aider les Syriens)

 

Soldats syriens exécutés
Le meurtre de l'otage, qui a adopté le prénom d'Abdul Rahman après sa conversion en captivité, est lié par l'EI à l'envoi de quelque 3 000 soldats et conseillers militaires américains en Irak pour aider l'armée à combattre le groupe jihadiste sunnite.
"Vous aviez prétendu il y a quatre ans que vous vous retiriez d'Irak (...) En fait, vous n'aviez fait que cacher certaines de vos troupes en mettant en avant vos agents, celles ayant été retirées sont revenues en plus grand nombre", ajoute l'homme dans la vidéo, en s'adressant au président américain Barack Obama.

Après avoir quitté l'armée américaine, Peter Kassig avait fondé en 2012 une organisation humanitaire, "Special Emergency Response and Assistance" (Sera), avant d'être enlevé en 2013 en Syrie. Il était apparu dans une vidéo le 3 octobre montrant la décapitation d'Alan Henning dans laquelle les jihadistes menaçaient de le tuer à son tour en représailles aux frappes américaines contre ses positions en Irak et en Syrie.

Avant de montrer la séquence sur l'exécution de Kassig, la vidéo d'une quinzaine de minutes commence par un historique sur la naissance en Irak du groupe EI, qui était auparavant lié à el-Qaëda, puis évoque le début de son implication dans la guerre en Syrie avant de montrer la décapitation en masse des "soldats de Bachar".
Les images montrent au moins 18 hommes présentés comme des soldats du régime syrien, chacun accompagné par un combattant de l'EI. L'un après l'autre, les jihadistes se saisissent d'un long couteau et forment une ligne avant de plaquer leur victime respective au sol et de les décapiter en même temps.


(Lire aussi : Coupable de crimes contre l'humanité, l'EI fait régner la « terreur » en Syrie)

 

"Perversité", "Barbarie"
Accusé par l'Onu de crimes contre l'Humanité, l'EI, fort de dizaines de milliers d'hommes dont un grand nombre d'Occidentaux, sème la terreur dans le califat qu'il a proclamé en juin sur les régions conquises. Les Etats-Unis ont mis en place une coalition d'une cinquantaine de pays -notamment la France, la Grande-Bretagne et plusieurs pays arabes- pour tenter de "détruire" ce groupe, en prévenant que cette lutte serait longue.

"Ce sont des crimes contre l'humanité, ce sont des actes barbares et c'est pourquoi la France ne peut pas rester indifférente", a réagi le président François Hollande.

"Je suis horrifié par le meurtre de sang-froid d'Abdul-Rahman Kassig", a pour sa part écrit le Premier ministre britannique David Cameron sur son compte Twitter dans une première réaction. L'EI "a une nouvelle fois montré toute sa perversité. Mes pensées vont à sa famille".

Par ailleurs, la coalition internationale a mené dans la nuit de samedi à dimanche des raids aériens contre l'EI à Kobané. Selon le journaliste kurde Moustapha Abdi, qui se trouve dans une zone frontalière turque, les avions de la coalition "ont mené au moins sept raids nocturnes très intenses".

En parallèle, des combats ont eu lieu dans le sud de la ville entre jihadistes et forces kurdes, a indiqué une ONG. Ces affrontements "se poursuivent depuis plus de 70 heures entre les combattants" de l'EI et kurdes des YPG (Unités de protection du peuple) dans ce secteur de la localité kurde syrienne, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui a fait état de victimes des deux côtés.

Environ 1 200 personnes, pour la plupart des jihadistes de l'EI et des combattants kurdes, ont été tuées en l'espace de deux mois à Kobané, a en outre rapporté l'OSDH.

 

Analyse
Le choc des islamismes ?

 

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Le président des Etats-Unis Barack Obama a confirmé dimanche la mort de l'otage américain Peter Kassig, décapité par le groupe Etat Islamique (EI), qualifiant cet assassinat de "mal absolu"."Aujourd'hui, nous présentons nos prières et nos condoléances aux parents et à la famille d'Abdul Rahman Kassig, aussi connu sous le nom de Peter", a indiqué M. Obama, de retour du G20 en...

commentaires (6)

Il feint d'oublier le Mal bää bää bääSSyrien, encore plus absolu !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

08 h 27, le 18 novembre 2014

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Commentaires (6)

  • Il feint d'oublier le Mal bää bää bääSSyrien, encore plus absolu !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 27, le 18 novembre 2014

  • ET LA MÉDICATION... POUR ÉRADIQUER LE MAL ? QU'EST-ELLE, CHER PRÉSIDENT OBAMA ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 06, le 17 novembre 2014

  • Il ne faut jamais oublier que ce sont des gens qui puisent leurs idéologies religieuses et leurs financements des doctrines wahhabites du sunnisme des hélas riches arabies du golfe. Ces dernières financent chez nous meme, toute la ligne allant des hariri jusqu'aux mawlawi et ce n'est plus un secret meme pour les uruguayens. Le commencement du nettoyage doit etre fait à l'interieur de leur communauté et certains d'entre eux doivent etre très courageux et etre prets à mourir pour defendre leur bon Islam et la dignité souillée de leur confession. Il serait temps d'appeler un chat un chat.. certains, pour se disculper, traitent ces gens des pires noms alors qu'ils mangent tous dans la meme gammelle. Cette hypocrisie et cette lacheté sont plus que jamais intollérables.

    Ali Farhat

    22 h 33, le 16 novembre 2014

  • DES BARBARES... ET DES TARÉS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 48, le 16 novembre 2014

  • Perversite et Barbarie...c'est le moins qu'on puisse dire....c'est la Jungle...

    Soeur Yvette

    17 h 21, le 16 novembre 2014

  • Des animaux sauvages ! Ils méritent d'être décimés jusqu'au dernier animal.

    Halim Abou Chacra

    17 h 02, le 16 novembre 2014

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