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Culture - Sculptures

Si « le terrible monsieur Degas » m’était conté !

Yeux baissés, tête haute, buste droit, tutu en tulle et debout en quatrième position, « La Petite danseuse » en cire vient
de grimper sur scène.

La sculpture exposée à la National Gallery of Art.

Non seulement pour s'animer et faire des arabesques et des jetés battus dans un musical portant son nom et présenté par le Kennedy Center, mais surtout pour refléter son créateur, surnommé «le terrible monsieur Degas».
Solitaire et vivant avec ses fantasmes et ses modèles. C'est en admirant une fois de plus cette célèbre sculpture, toujours en vue à la National Gallery of Art à Washington, que Lynn Ahrens, auteure du scénario de ce spectacle, a voulu déceler sa véritable histoire. Ce sera, d'après ses recherches, celle d'un Degas âgé et effrayé de ne plus avoir de contrôle sur sa peinture car sa vue était en train de baisser. Sur ce, il tombe sur un petit rat de l'opéra de 14 ans, nommée Marie Van Goethe, qui l'inspire par son côté audacieux, son esprit libre et sa
détermination.
À partir de là, Lynn Ahrens collabore avec le compositeur Stephen Flaherty et la metteuse en scène et chorégraphe Susan Stroman (Tony Award pour The Producer), afin de bâtir un musical à la fois informatif et éclairant le personnage de Marie, dont on n'a jamais connu le devenir. Le décor est surtout celui des coulisses où opérait Degas. Et c'est l'une des stars du New York City Ballet, Tyler Peck, qui a été choisie pour incarner cette danseuse de 14 ans qui glisse sur la pointe des pieds du monde de la pauvreté (son père est tailleur et sa mère blanchisseuse) à celui de l'art et vice versa. Elle n'est plus tout à fait une enfant et elle n'est pas tout à fait une adulte. C'est cet «entre-deux» d'une existence intermédiaire et non encore définie qui avait séduit Degas. On le verra sur scène (campé par Boyd Gaines) d'abord en train de la capter en croquis sur papier, puis soudain décidant d'en faire une sculpture qui projette son sens de la concentration et son désir de briller. Elle avait commencé à poser pour lui en 1878.

« La Petite danseuse » en chair et en os
Pour la scène, on a bien travaillé la similitude de la statue et son incarnation en chair et en os. D'autant que Degas avait voulu que sa sculpture (un mètre de haut) soit des plus réalistes, ce qui allait à l'encontre des normes de l'époque (année 1881), où l'on avait l'habitude des sculptures de femmes en marbre et en bronze. Alors que lui l'avait modelée en cire (imitant bien la peau), coiffée d'une perruque de vrais cheveux blonds retenus par un ruban de satin, habillée de tissus (un haut en soie et un tutu en tulle) et chaussée des chaussons de danseuse.
La Petite danseuse, une œuvre de fin de carrière pour le célèbre artiste. Quant à sa jeune modèle, on n'a jamais su ce qu'elle était devenue, après avoir été dans le corps de ballet pendant quatre ans. Dans le musical américain, on la voit en finale en adulte (campée ici par une vedette de Brodway, Rebecca Luker) dans un tableau intitulé «Un ballet de rêve», qui laisse entrevoir les différents chemins qu'elle aurait pu poursuivre. Après sa rencontre, à un très jeune âge, avec ce terrible monsieur Degas, un immense talent qui avait tout pour être conté.
Pour prolonger la magie du musical, la National Gallery of Art a fait de La Petite danseuse le centre d'une exposition dédiée à Degas. Cette œuvre avait été acquise en 1955 par le collectionneur américain Paul Mellon qui en a fait don à la National Gallery of Art.

Non seulement pour s'animer et faire des arabesques et des jetés battus dans un musical portant son nom et présenté par le Kennedy Center, mais surtout pour refléter son créateur, surnommé «le terrible monsieur Degas».Solitaire et vivant avec ses fantasmes et ses modèles. C'est en admirant une fois de plus cette célèbre sculpture, toujours en vue à la National Gallery of Art à...
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