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Liban - Salon du livre

« Dis-moi le monde », un concours destiné aux apprentis humanistes

L'Agence pour l'enseignement du français à l'étranger (AEFE) a lancé jeudi soir le concours « Dis-moi le monde », un appel aux élèves à explorer les chemins de l'humanisme.

Jean-Christophe Deberre, directeur général de l’AEFE, dialogue avec des élèves.

« Écrire, c'est prendre la mer c'est prendre l'amer... » a entonné le poète Capitaine Alexandre, sans ponctuation ni interruption, lors d'un slam composé pour la soirée de lancement du concours « Dis-moi le monde », jeudi au Salon du livre, au Biel. Art oratoire apparu dans les années 1990, le slam, qui est un type de poème déclamé, fait partie des formes d'écriture modernes qui, avec l'écriture numérique ou les performances scéniques, peuvent concourir pour « Dis-moi le monde ». « Nous invitons ici les élèves d'éducation française du monde entier à créer autour des valeurs humanistes. Leurs créations peuvent prendre la forme du slam comme du théâtre. La mise en valeur des mots sera libre », a expliqué Stéphanie Jovan, membre de l'Agence pour l'enseignement du français à l'étranger (AEFE) qui organise ce concours pour la première année.
Fabienne Decaestecker, proviseure du Grand Lycée de Beyrouth et coordinatrice du réseau au Liban et en Syrie, a remercié le jeune poète pour sa performance, applaudie avec enthousiasme par le public, composé de professeurs, d'élèves et d'amis de l'AEFE, réunis pour la soirée de lancement du concours d'écriture. Elle a rappelé les valeurs véhiculées par les établissements de langue française liés à l'AEFE : « La culture humaniste est au cœur de l'apprentissage des élèves inscrits dans ces établissements. Nous voulons qu'ils s'interrogent et construisent eux-mêmes un comportement citoyen, à l'aide de certaines valeurs, telles la culture du respect des autres et la dignité. »
Tout le long de l'année scolaire écoulée, les 12 000 jeunes inscrits dans les établissements d'éducation française au Liban ont ainsi exploré, grâce à des ateliers, le sens de ces valeurs ainsi que « l'importance de la laïcité, qui empêche que les identités ne deviennent meurtrières, et de la dignité », selon les mots du président de l'AEFE, Yves Aubin de La Messuzière, citant dans son discours de nombreux écrivains libanais.

Les itinéraires humanistes, un concours et un livre
« La laïcité, boussole du grand navire social, ne s'octroie pas. C'est un itinéraire » qu'il faut explorer, a-t-il estimé, avant de présenter l'anthologie Itinéraires humanistes, publiée l'an dernier par l'AEFE. « Il s'agit d'un des seuls livres au monde à rassembler des auteurs de toutes langues, ceux qui parlent de l'humain. » D'Amin Maalouf à Lilian Thuram, sans oublier Ernest Hemingway, ce premier livre de l'AEFE a été utilisé par les classes de primaire à la terminale, de Tripoli à Nabatiyé. À partir de cette matrice, les élèves inscrits dans la dizaine d'établissements liés à l'AEFE au Liban ont pu réfléchir, explorer et créer. Certains d'entre eux sont venus au Salon du livre déclamer des fragments des textes en langues arabe, française et anglaise, de manière solennelle ou théâtrale.
L'ambassadeur de France Patrice Paoli a salué la sélection d'auteurs « qui interrogent » le monde dans le livre Itinéraires humanistes, créant ainsi un espace d'échanges entre ses lecteurs, qui parcourent ses pages dans une optique de questionnement du monde. M. de La Messuzière a rappelé la présence d'établissements délivrant une éducation française au Liban depuis 1909, date de la création du Grand Lycée franco-libanais à Beyrouth, dans le quartier d'Achrafieh. Depuis, le nombre d'établissements a grandi, jusqu'à la publication de l'anthologie humaniste qui n'est pas une conclusion au questionnement des élèves, mais un départ pour de nombreuses explorations.
« Les itinéraires sont un recueil, mais pas un recueil fermé, a poursuivi Stéphanie Jovan, professeure adjointe au lycée de Tripoli. Toutes les créations des élèves s'amasseront à lui. Il s'agit d'un cheminement. » Les classes de son école se sont déjà lancées dans le concours, puisqu'ils « envisagent la création d'un cabinet de curiosités à Tripoli, lieu qui rassemblera de nombreux objets hétéroclites ». Comment un cabinet saura-t-il refléter les textes du recueil ? Stéphanie Jovan sourit : « Le concours vient seulement d'être ouvert, vous aurez la réponse en février-mars 2015, lors de la présentation des travaux des apprentis humanistes ! »

« Écrire, c'est prendre la mer c'est prendre l'amer... » a entonné le poète Capitaine Alexandre, sans ponctuation ni interruption, lors d'un slam composé pour la soirée de lancement du concours « Dis-moi le monde », jeudi au Salon du livre, au Biel. Art oratoire apparu dans les années 1990, le slam, qui est un type de poème déclamé, fait partie des formes d'écriture modernes...

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