Rifi demande le blocage des sites faisant la promotion des "drogues numériques"

Le ministre libanais de la Justice Achraf Rifi est entré en contact avec le procureur général près la Cour de cassation, le juge Samir Hammoud, et lui a demandé de prendre les mesures nécessaires pour "bloquer les sites web qui font la promotion des drogues numériques", rapporte jeudi l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). L'agence précise que selon M. Rifi cette drogue constitue une menace pour les jeunes Libanais.

Il y a quelques jours la MTV avait diffusé un reportage sur ce qu'on qualifie "drogues numériques".

On parle des drogues numériques ou "e-Drug" depuis quelques années. Ces "drogues" sont en fait des fichiers audio téléchargeables sur Internet. Ces fichiers combinent deux sons semblables, mais émis à des fréquences proches, chacun diffusé dans une oreille.

"Entre les oreilles et le cerveau, le système nerveux converge afin de pouvoir comparer les sons perçus de chaque côté, notamment pour localiser leur origine dans l'espace. S'il reçoit deux sons purs différents et décalés, le cerveau à l'impression d'entendre un battement", expliquait en 2011 à la revue Sciences et Avenir Daniel Pressnitzer, chercheur en neurosciences à l’École normale supérieure. L'effet de ce "battement binaural" est censé être planant, bien qu'aucune étude ne l'ait démontré. "Tous les sons perçus déclenchent un signal dans le cerveau, indiquait le chercheur. Si l'on fait un électro-encéphalogramme lors de l'audition de battements binaural et monaural, on obtiendra le même signal. Seul le battement binaural donne l'impression que le son tourne dans l'espace."

L'effet est surtout "psychologique", poursuivait Daniel Pressnitzer : "On pourrait donner la même illusion en jouant avec la stéréophonie d'un son".