Pourparlers sur le gaz à Bruxelles

Ukrainiens et Russes tentaient hier de trouver, avec l'aide de l'Union européenne, un accord dans le conflit gazier qui menace d'affecter l'approvisionnement de l'Europe, sur fond d'escalade verbale dans l'Est séparatiste prorusse de l'Ukraine.
Les pourparlers de Bruxelles se déroulaient au lendemain de déclarations de Moscou en faveur des élections séparatistes à venir dans l'est de l'Ukraine. « J'espère que ce sera notre dernière réunion », a déclaré le commissaire européen à l'Énergie, Günther Oettinger. Il sortait d'un entretien avec le ministre ukrainien de l'Énergie, Iouri Prodan, et le patron de la compagnie ukrainienne Naftogaz, avant une rencontre avec le ministre russe Alexander Novak et le patron de Gazprom. « Notre objectif est de parvenir à un accord provisoire sur un paquet pour l'hiver qui assure la sécurité de l'acheminement par l'Ukraine du gaz russe acheté par l'UE jusqu'à fin du mois de mars 2015 », a déclaré M. Oettinger. Très prudent, il a évalué à 50 % les chances de parvenir à un accord. « L'Ukraine a de gros problèmes de paiement, elle est pratiquement insolvable », a-t-il déploré dans un entretien à la chaîne de télévision ZDF.
Le groupe russe Gazprom a coupé en juin ses livraisons de gaz à Kiev, qui refuse une augmentation de prix décrétée par la Russie après l'arrivée au pouvoir de proeuropéens en Ukraine, en février. Si Kiev et Moscou se sont mis d'accord sur un prix provisoire, le règlement de la dette gazière ukrainienne reste en suspens. Pour relancer les livraisons, la Russie réclame 1,45 milliard de dollars d'arriérés et 1,6 milliard de dollars pour le paiement par anticipation des livraisons pour novembre et décembre. Moscou exclut toute livraison avant paiement. La Commission européenne examine pour sa part la demande par Kiev d'un prêt additionnel de 2 milliards d'euros.
Sur le terrain, les combats se poursuivent. Des porte-parole militaires ukrainiens ont affirmé que les forces ukrainiennes avaient subi six attaques dans le secteur de l'aéroport de Donetsk (un civil tué) et également essuyé des tirs au mortier près de Marioupol (Sud), port stratégique au bord de la mer d'Azov, qui ont fait trois blessés.
(Source : AFP)