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Moyen Orient et Monde - Contestation

Les manifestants ne décolèrent pas au Burkina Faso

Le soulèvement populaire amorcé la veille en guise de protestation contre un projet de loi gouvernemental s'est poursuivi hier, sans heurts.

La marche populaire a repris hier à Ouagadougou, mais sans violence cette fois-ci. Issouf Sanogo/AFP

Au lendemain d'une manifestation d'ampleur historique, plusieurs milliers de personnes ont de nouveau défilé hier à Ouagadougou, cette fois-ci sans heurts, dénonçant un projet de révision constitutionnelle permettant le maintien au pouvoir du président Compaoré. La marche, organisée par les syndicats et la société civile regroupés au sein de la Coalition nationale contre la vie chère, a ponctué une journée d'appel à la « grève générale », qui a abouti à un ralentissement des services publics et de certaines grosses entreprises.
Elle fait suite à la manifestation historique de mardi, qui a réuni des centaines de milliers de personnes – un million, selon l'opposition –, et qui s'est terminée par des affrontements durant trois heures entre plusieurs centaines de jeunes et la police. Hier, les protestataires, arborant des drapeaux rouges – la couleur des syndicats –, ont défilé entre 10h00 et 11h30 aux cris de « Libérez Kossyam », le nom du palais présidentiel. Un important cordon policier encadrait le cortège, qui a suivi un itinéraire différent de celui de la veille, et s'est dispersé sans violence.

« Imposture »
Blaise Compaoré « ne partira que grâce à notre mobilisation, car il en est ainsi des dictateurs et des régimes dictatoriaux, qui ne cèdent jamais », a lancé Chrysogone Zougmoré, président du Mouvement burkinabé des droits de l'homme et des peuples, au terme de la marche. La révision constitutionnelle, favorable au chef de l'État, constitue une « menace grave pour le pays et les libertés démocratiques », une « imposture » dont l'objectif est « le règne à vie » de M. Compaoré, a-t-il dénoncé.

« Printemps noir »
Un responsable de l'opposition a appelé à un « printemps noir » contre le régime du président Blaise Compaoré, sur le modèle du printemps arabe, et à une « marche sur l'Assemblée » aujourd'hui, date de l'examen par l'Assemblée nationale du projet de loi visant à faire passer de deux à trois le nombre maximum de quinquennats présidentiels. « Le seul mot d'ordre qui vaille c'est la démission du chef de l'État (...) », a déclaré Émile Pargui Paré, candidat aux présidentielles de 2005 et 2010, et cadre du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), jeune mais influent parti d'opposition. « Une chose est sûre, nous marcherons sur l'Assemblée jeudi (aujourd'hui). Le 30 octobre, c'est le printemps noir au Burkina Faso, à l'image du printemps arabe, le printemps russe avec la perestroïka et la marche sur la Douma (Parlement) », a ajouté M. Paré.

« Lutte historique »
« Si cette loi passe, bonjour au Bénin, au Togo, à la RDCongo, au Cameroun pour le maintien des dictateurs », a poursuivi M. Paré, pour qui le peuple burkinabé est « obligé d'assumer » cette « lutte historique ». Le Burkina Faso sera très suivi par le continent africain dans les jours à venir, alors que justement, quatre autres chefs d'État préparent ou envisagent des révisions constitutionnelles similaires pour se maintenir au pouvoir, notamment au Congo Brazzaville, au Burundi, en République démocratique du Congo et au Bénin. « Nous n'allons pas être ce peuple qui va donner la mauvaise leçon aux peuples africains parce que c'est un peuple intègre », a tonné M. Paré. La journée d'aujourd'hui devrait donc nous en dire plus sur les intentions des protestataires et du gouvernement.

(Source : AFP)

Au lendemain d'une manifestation d'ampleur historique, plusieurs milliers de personnes ont de nouveau défilé hier à Ouagadougou, cette fois-ci sans heurts, dénonçant un projet de révision constitutionnelle permettant le maintien au pouvoir du président Compaoré. La marche, organisée par les syndicats et la société civile regroupés au sein de la Coalition nationale contre la vie...

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