Philippines : les ex-otages allemands décrivent des ravisseurs "très agressifs"

Les deux otages allemands libérés vendredi par le groupe islamiste Abu Sayyaf, après six mois de captivité dans le sud des Philippines, ont décrit des ravisseurs "très agressifs" et violents, dans le quotidien populaire Bild de samedi.

"Au début, en particulier, les ravisseurs étaient très agressifs et ils nous frappaient. Ils ont violemment battu mon compagnon", a raconté au journal allemand Henrike Dielen, 55 ans, compagne de Stefan Okonek, médecin de 74 ans.

Le couple avait été enlevé en mer près de l'île de Palawan (ouest), "le 25 avril", par des "hommes en uniforme de policier" venus à bord d'une navette au prétexte d'un contrôle de leur voilier, se souvient Mme Dielen.
"C'était un piège ! Ils nous ont ligotés puis nous ont transportés ainsi. Je venais de me baigner et j'étais à moitié nue", poursuit la quinquagénaire, ramenée avec son compagnon à bord de la navette pour un périple de 30 heures en mer, suivi de cinq heures de marche jusqu'à l'île de Jolo (sud de l'archipel).

Abu Sayyaf, qui a fait allégeance au groupe Etat islamique (EI) après avoir été inféodé à el-Qaeda, avait donné jusqu'à vendredi à Berlin pour payer une rançon de 5,6 millions de dollars (4,38 millions d'euros) et pour retirer son soutien aux frappes occidentales contre les jihadistes en Irak et en Syrie.

Il avait menacé de décapiter l'un des deux otages, M. Okonek, si l'Allemagne n'accédait pas à sa demande.
Un porte-parole du groupe, Abu Rami, a déclaré vendredi à la radio qu'Abu Sayyaf avait reçu "ni plus ni moins" que sa rançon, affirmation qui n'a reçu aucune confirmation officielle, ni côté philippin ni côté allemand.
Bild assure aussi que "selon ses informations", non sourcées, les ravisseurs ont reçu un accompte d'un million d'euros puis, après la libération, les 3,4 millions d'euros restants.