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À La Une - Diplomatie

Téhéran met en garde contre des tensions après la condamnation à mort d'un religieux chiite en Arabie

Le Hezbollah qualifie d'"illégitime" et "injuste" la sentence.

Une Bahreïnie brandissant un portrait du cheikh Nimr Baqer al-Nimr lors de heurts avec la police à l'ouest de Manama. MOHAMMED AL-SHAIKH/AFP

Un haut responsable iranien a mis en garde jeudi des risques de tensions dans le monde musulman après la condamnation à mort prononcée en Arabie saoudite contre un dignitaire religieux chiite, figure du mouvement de contestation anti-gouvernemental.

Nimr Baqer al-Nimr, virulent critique de la dynastie sunnite des Al-Saoud, a été condamné à mort mercredi pour "sédition", un verdict qualifié de "politique" par sa famille qui espère une révision du jugement.
Le religieux, âgé de 55 ans, avait prêché pendant des manifestations en 2011 en faveur d'une sécession de l'est de l'Arabie, à majorité chiite, et de sa fusion avec le royaume proche de Bahreïn, également agité à l'époque par un mouvement de contestation des chiites, majoritaires, contre la dynastie sunnite des Al-Khalifa.

"Si les informations selon lesquelles un tribunal saoudien a condamné à mort cheikh Nimr sont vraies, cela va sans nul doute heurter les sentiments des musulmans et provoquer une réaction internationale", a déclaré le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, cité par l'agence Mehr.
"Ce genre de décision ne contribue pas au retour de la paix et du calme dans la région", a-t-il ajouté, demandant une révision de sa condamnation.

"Les responsables saoudiens devraient aborder cette question de manière réaliste afin d'empêcher l'exécution de cette condamnation et une escalade des tensions dans le monde musulman", a expliqué M. Amir-Abdollahian.
Nimr Baqer al-Nimr a aussi été condamné pour avoir tenté de rechercher une "ingérence étrangère", en référence à l'Iran, pour "désobéissance au souverain" et "port d'armes", selon sa famille.

Les chiites -- qui représentent deux millions des 18 millions de Saoudiens -- se plaignent de discrimination, étant empêchés par exemple d'accéder à d'importants postes dans l'administration et ne se faisant pas recruter dans les services de sécurité.

L'Iran chiite et l'Arabie saoudite sunnite, deux poids lourds de la région, s'opposent sur la situation en Syrie, à Bahreïn et au Yémen. Les relations entre les deux pays s'étaient aussi refroidies ces dernières années à cause du programme nucléaire iranien. Toutefois, depuis l'élection du président modéré iranien Hassan Rohani, un timide rapprochement diplomatique a été opéré.

Le Hezbollah, dont le parrain politico-militaire est l'Iran, a de même qualifié jeudi d'"illégitime" et "injuste" la condamnation à mort du dignitaire, ajoutant qu'il s'agissait d'une condamnation "politisée" et "extrêmement dangereuse". Il a appelé la justice saoudienne à revenir sur sa décision fondée selon lui sur des "accusations fallacieuses", estimant que Riyad "était gêné par la parole libre et la lutte pacifique en vue de réaliser les revendications légitimes de cette couche opprimée".

Le Hezbollah est l'allié du régime syrien de Bachar el-Assad dans sa guerre contre les rebelles appuyés par Riyad et les pays occidentaux depuis plus de trois ans et demi.

 

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commentaires (2)

Il faut vivement souhaiter que cette arabie ne mette pas à exécution cette condamnation qui vaut ce qu'elle vaut étant donné de qui elle émane, mais qui risque dans son sillage, d'etre dans cette atmosfère chargée d'émanations explosives, l'étincelle qui ferait tout sauter dans le golfe encore épargné par les guerres. Ce n'est pas de cette manière tribale que l'on régle les problèmes réels du pays. A ce jour, je cois encore que l'arabie en question l'a fait pour l'utiliser, comme à son habitude, bassement et mesquinement, ou la fera utiliser à son américain protecteur pour obtenier des concessions de la part de Téhéran et de ses inséparables alliés... par exemple au Yemen (...). Je crois que là aussi, il s'agirait d'une grave erreur et ce serait mal connaitre l'adversaire qui agit généralement très froidement... mais surement et efficacement... comme à son habitude, itou!

Ali Farhat

11 h 37, le 17 octobre 2014

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Commentaires (2)

  • Il faut vivement souhaiter que cette arabie ne mette pas à exécution cette condamnation qui vaut ce qu'elle vaut étant donné de qui elle émane, mais qui risque dans son sillage, d'etre dans cette atmosfère chargée d'émanations explosives, l'étincelle qui ferait tout sauter dans le golfe encore épargné par les guerres. Ce n'est pas de cette manière tribale que l'on régle les problèmes réels du pays. A ce jour, je cois encore que l'arabie en question l'a fait pour l'utiliser, comme à son habitude, bassement et mesquinement, ou la fera utiliser à son américain protecteur pour obtenier des concessions de la part de Téhéran et de ses inséparables alliés... par exemple au Yemen (...). Je crois que là aussi, il s'agirait d'une grave erreur et ce serait mal connaitre l'adversaire qui agit généralement très froidement... mais surement et efficacement... comme à son habitude, itou!

    Ali Farhat

    11 h 37, le 17 octobre 2014

  • DE TELLES CONDAMNATIONS ATTISERAIENT LES TENSIONS RELIGIEUSES DANS LA RÉGION !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 56, le 16 octobre 2014

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