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À La Une - Arabie

Un dignitaire chiite saoudien condamné à mort pour sédition

La famille de Nimr Baqer al-Nimr dénonce un "verdict politique par excellence".

En juillet 2012, une manifestation contre l'arrestation du dignitaire chiite, Nimr Baqer al-Nimr, qui a été condamné à mort a annoncé sa famille le 15 octobre 2014 pour sédition. Reuters/Stringer

Nimr Baqer al-Nimr, dignitaire religieux chiite et "bête noire" des dirigeants saoudiens, a été condamné à mort mercredi pour sédition, un verdict qualifié de "politique" par sa famille qui espère une révision du jugement.


L'annonce du verdict frappant ce personnage haut en couleur, qui était l'un des animateurs de la contestation chiite de la dynastie sunnite des Al-Saoud, n'a pas immédiatement entraîné de réaction violente parmi ses partisans dans l'est de l'arabie. Elle a en revanche suscité un flot de commentaires tranchés sur les réseaux sociaux. Sur Twitter, l'un de ses détracteurs a souhaité "voir sa tête jetée aux chiens". "C'est un jugement injuste", a de son côté clamé un de ses partisans.


En 2012, au pic des contestations par la minorité chiite, Nimr Baqer al-Nimr était allé jusqu'à se réjouir publiquement de la mort de l'ancien prince héritier Nayef ben Abdel Aziz, qui avait longtemps été ministre de l'Intérieur. Dans un prêche, le religieux de 55 ans avait déclaré ironiquement que la puissance publique dont disposait le prince de son vivant ne l'avait pas protégé de la mort.
Outre cette diatribe, Nimr Baqer al-Nimr avait prêché pendant des manifestations en 2011 en faveur d'une sécession de l'est de l'Arabie et de sa fusion avec le royaume proche de Bahreïn, également agité à l'époque par un mouvement de contestation des chiites, majoritaires, contre la dynastie sunnite des Al-Khalifa.


Sa condamnation à mort a été prononcée par un tribunal de Riyad spécialisé dans les affaires de "terrorisme", devant lequel il a comparu à 13 reprises depuis le début de son procès en mars 2013. Il a aussi été condamné pour "désobéissance au souverain" et "port d'armes".

 

Nimr Baqer al-Nimr blessé lors de son arrestation, le 8 juillet 2012. AFP /STR

 

"Fausses accusations"
Dans un communiqué, sa famille a demandé que le verdict soit "purement et simplement annulé" par la plus haute juridiction saoudienne."C'est un verdict politique par excellence (...) car fondé sur de fausses accusations", a affirmé la famille de Nimr Baqer al-Nimr, appelant les dignitaires religieux et les organisations de défense des droits de l'Homme à faire campagne pour obtenir son annulation.
"On aurait souhaité voir les honorables juges prendre en considération la démarche (...) pacifique de cheikh Nimr, qui a toujours refusé le recours à la violence, aux armes et même aux jets de pierre face aux tirs" des forces de l'ordre, a poursuivi la famille du dignitaire.
Selon elle, Nimr Baqer al-Nimr n'a fait que "demander des réformes" aux autorités, dont il avait rencontré un représentant en 2008.


Son arrestation en juillet 2012 s'était déroulée de manière mouvementée et avait généré des manifestations pendant desquelles deux de ses partisans avaient été tués. "L'un des instigateurs de la sédition, Nimr Baqer al-Nimr, a été arrêté à Awamiya après avoir été blessé en opposant une résistance aux forces de sécurité", avait alors déclaré le porte-parole saoudien du ministère de l'Intérieur.


L'est de l'Arabie saoudite a connu en 2011 un mouvement de contestation de la minorité chiite qui a pris une tournure violente en 2012. Dans ce pays, les chiites représentent deux millions de personnes sur 18 millions d'autochtones, en grande majorité sunnite. Ils se plaignent de discrimination, étant empêchés par exemple d'accéder à d'importants postes dans l'administration et ne se faisant pas recruter dans les services de sécurité.


Pendant la contestation, les heurts entre la police et des manifestants avaient fait 24 morts, dont au moins quatre policiers, selon des militants saoudiens. Mais la tension était retombée en août 2102 lorsque sept dignitaires chiites de la région de Qatif, où se trouve Awamiya, avaient accueilli favorablement l'appel du roi Abdallah à la création d'un centre de dialogue interconfessionnel.

 

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commentaires (5)

.. ah et puis avec votre permission, je voulais m'arreter une seconde sur le mot "sédation". L'arabie hautement démocratique, par cette expression nous fait comprendre qu'elle lui épargnerait au Cheikh, le "sabrage de citrouille" reservé aux pires, prévu dans ce genre de situation. Comme dans le lointain passé, quand on voulais etre "magnanime", on disait au condamné que par respect et sympathie pour lui, on lui prenait le meilleur BOURREAU qui soit (avant que monsieur guillotin ne viennent voler le pain de la bouche de ce dernier et de le ruiner)... Zac, vous ne sentirez rien! Rien à voir avec le couteau de table basse traditionnel des wahhabo-salafistes.. utilisé quelques fois pour se décrotter le magnifique nez de son propriétaire.

Ali Farhat

12 h 30, le 17 octobre 2014

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Commentaires (5)

  • .. ah et puis avec votre permission, je voulais m'arreter une seconde sur le mot "sédation". L'arabie hautement démocratique, par cette expression nous fait comprendre qu'elle lui épargnerait au Cheikh, le "sabrage de citrouille" reservé aux pires, prévu dans ce genre de situation. Comme dans le lointain passé, quand on voulais etre "magnanime", on disait au condamné que par respect et sympathie pour lui, on lui prenait le meilleur BOURREAU qui soit (avant que monsieur guillotin ne viennent voler le pain de la bouche de ce dernier et de le ruiner)... Zac, vous ne sentirez rien! Rien à voir avec le couteau de table basse traditionnel des wahhabo-salafistes.. utilisé quelques fois pour se décrotter le magnifique nez de son propriétaire.

    Ali Farhat

    12 h 30, le 17 octobre 2014

  • ERREUR... ET... PROVOC...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 12, le 16 octobre 2014

  • Mais enfin.. on ne condamne pas A MORT, un politico-religieux aussi important pour des déclarations et/ou des intentions... Sans penser aux conséquences! Qu'en pensent donc les grands amis occidents, tant épris de liberté et de démocratie, de ces barbaries? Tout ce qui interesse les occidentaux de la foreign policy c'est l'argent? les affaires? sucer les richesses par n'importe quel moyen et vendre leurs machines à tuer? Faudra bien qu'ils redeviennent humain un jour et ne soutiennent plus bassement ces gens d'une autre ère et les criminels sionistes occupants judéo-importés... Ces familles oligarchiques sans contre-poids ou opposition populaire.Mais enfin... qui l'accepterait donc en france, en angleterre ou aux eua?? A qund le réveil populaire en occident par rapport à ça?

    Ali Farhat

    01 h 31, le 16 octobre 2014

  • Je l'avais dis il ya quelques mois: bientôt le tour de l'Arabie ! Cs tensions internes seront aggravées lors d'interventions militaires arabes en Iraq et en Syrie si interventions il y aura... Quoi de mieux pour fragmenter ces pays et effacer leurs dettes vis à vis des grands géants, des centaines de milliards de dettes en jeu. Les saoudiens possèdent 10% du patrimoine US global, c'est dire la masse des investissements saoudiens dans le pays de l'oncle SAM. Le temps est arrivé pour effacer les dettes et nettoyer l'ardoise... Affaires à suivre.

    Chantal.stichelmans

    21 h 11, le 15 octobre 2014

  • Quelle épopée funeste ...nous sommes en plein 14ème siècles...!

    M.V.

    17 h 40, le 15 octobre 2014

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