Rechercher
Rechercher

À La Une - Décryptage

Les élections américaines de mi-mandat décryptées en 4 questions

Un retour des démocrates est-il possibles? Les républicains tirent-ils parti du redécoupage électoral?

La bataille pour le Congrès américain, lors des élections du 4 novembre, se concentre sur le Sénat, actuellement aux mains des démocrates, car les républicains sont quasi-assurés de conserver une solide majorité à la Chambre des représentants.

Quel est l'état actuel des forces?

Les républicains ont conquis la Chambre en novembre 2010, et détiennent aujourd'hui 233 sièges, contre 199 pour les démocrates (trois sièges vacants après des démissions).
La victoire de 2010, deux ans après l'arrivée à la Maison Blanche de Barack Obama, fut alimentée par l'apparition de la mouvance ultra-conservatrice du Tea Party, dont les candidats dénonçaient la réforme du système de santé et le gigantesque plan de relance de l'économie, qui ont creusé les déficits.
Tous les pronostiqueurs s'accordent: les républicains devraient conserver, et vraisemblablement consolider, leur majorité. Le climat politique est mauvais pour les démocrates, Barack Obama est impopulaire avec 42% d'opinions favorables (Gallup), et la participation des démocrates aux élections de mi-mandat est généralement plus faible que celle des républicains.

 

La domination républicaine est-elle exceptionnelle?

Les démocrates ont historiquement dominé la Chambre au XXe siècle, mais depuis 20 ans les républicains se sont réappropriés la chambre basse du Congrès.
De 1931 à 1995, la Chambre fut continuellement à majorité démocrate, à l'exception de deux courtes périodes (1947-1949 et 1953-1955).
Aux élections de novembre 1994, la "révolution républicaine" emmenée par Newt Gingrich a entrainé l'élection de dizaines de nouveaux représentants républicains à la Chambre pendant les années Bill Clinton. En 2006, l'impopularité du président George W. Bush y fait revenir les démocrates au pouvoir, mais pour seulement quatre ans.

 

Le redécoupage électoral a-t-il profité aux républicains?

Tous les dix ans, le Census Bureau met à jour la population de chaque Etat, ce qui détermine le nombre proportionnel de leurs sièges à la Chambre. Après le recensement de 2010, certains Etats ont gagné des sièges, d'autres en ont perdu, ce qui a conduit à des redécoupages de circonscriptions. Or ce sont les assemblées locales, majoritairement républicaines, qui ont généralement mené ces redécoupages -de façon partisane, accusent les démocrates.
Des chercheurs, cartes à l'appui, affirment que par des redécoupages byzantins les républicains ont réussi à gagner mécaniquement plusieurs sièges, en créant des circonscriptions sur mesure.
Mais des chercheurs minimisent ce phénomène au profit d'un autre, bien plus puissant: la migration "naturelle" des démocrates vers les zones urbaines, tandis que les républicains sont majoritaires dans le reste du pays.
"La distribution géographique des électeurs est un facteur environ deux fois plus important que le redécoupage électoral intentionnel et partisan", estime Nicholas Goedert, professeur de science politique à l'Université Lafayette College. Même sans redécoupage partisan, dit-il, les républicains ont un avantage naturel, et croissant.
Résultat de cette homogénéisation démographique: le nombre de circonscriptions "compétitives" ne cesse de chuter. Cette année, selon Larry Sabato, de l'Université de Virginie, les résultats de seulement 13 des 435 circonscriptions sont qualifiés d'imprévisibles --tous les autres penchent plus ou moins clairement pour les démocrates ou les républicains. Pour le Cook Political Report, 19 sont imprévisibles.

 

Les démocrates peuvent-ils reconquérir la Chambre?

"A moins d'une forte vague en faveur des démocrates, il est improbable que les démocrates reprennent le contrôle de la Chambre", dit à l'AFP Michael McDonald, professeur à l'Université de Floride.
En 2012, le total national des voix des candidats démocrates (59,2 millions) dépassait celui des républicains (57,6 millions), et pourtant les républicains ont remporté 33 sièges de plus que les démocrates.
Seule une vague de l'ampleur de celle de 2006, quand les électeurs avaient sévèrement sanctionné George W. Bush dans les urnes, pourrait faire battre des sortants républicains dans suffisamment de circonscriptions, selon lui. Nicholas Goedert estime que les démocrates ont besoin d'une avance de 3 ou 4 points de pourcentage au niveau national pour faire basculer la Chambre.

 

Lire aussi

Obama vante son bilan, dénonce le manque de courage des républicains

Selon George W. Bush, son frère Jeb "veut être président"

La chef du Secret Service au cœur des critiques après les intrusions à la Maison Blanche

 

La bataille pour le Congrès américain, lors des élections du 4 novembre, se concentre sur le Sénat, actuellement aux mains des démocrates, car les républicains sont quasi-assurés de conserver une solide majorité à la Chambre des représentants.
Quel est l'état actuel des forces?
Les républicains ont conquis la Chambre en novembre 2010, et détiennent aujourd'hui 233 sièges, contre...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut