Tous les sujets épineux ont été reportés à la semaine prochaine. Après la fête. Comme si le citoyen libanais avait le cœur à la fête en cette période de crise aiguë. Les proches des soldats otages craignent tant pour la vie des leurs, plus que jamais à la merci d'islamistes barbares sans foi ni loi. Les habitants des villages frontaliers, eux, sont sur le qui-vive, déterminés à prendre les armes pour ne pas subir le sort de Ersal.
Le pays du Cèdre tout entier plie sous le poids des réfugiés. Il attend une solution viable à ce dossier qui le mine et l'inquiète, un dénouement qui n'a que trop tardé, comme l'aménagement de camps éventuellement. Mais la classe politique ne se décide toujours pas à se mettre d'accord sur la moindre proposition, ni même à donner des réponses, provisoires ou à long terme. Alors elle reporte. Après la fête. Ou sine die. Comme elle l'a toujours fait lorsqu'elle était dans l'incapacité de prendre des décisions, parce qu'elle n'a pas les compétences pour, ou qu'elle est trop divisée pour étudier le problème de manière scientifique, logique et humaine.
Reporté au lendemain de la fête également, mais quasiment enterré car renvoyé en commissions parlementaires mixtes, le dossier de la grille des salaires des enseignants, du public et du privé. Un dossier étudié par-dessous la jambe, malgré les répercussions qu'il entraîne sur l'économie du pays. Car entre-temps, on a omis de mettre en place les réformes nécessaires pour financer une telle dépense. La rentrée scolaire promet d'être mouvementée, vu la déception des syndicats, d'une part, et la détermination des parents d'élèves à défendre leurs droits, d'autre part.
De report en report, de fête en fête, le citoyen voit ses rêves douchés. Il avait osé espérer un cadeau, un geste bienveillant de la part de l'État, comme la libération des soldats otages, ou une solution aux revendications des enseignants, ou même encore un déblocage de l'élection présidentielle.
Mais il devra se contenter du vide, du néant. Il ne lui reste plus qu'à attendre, le citoyen, jusqu'après la fête de l'Adha, alors que les dossiers en suspens n'en finissent pas de s'accumuler et les problèmes de s'aggraver.
Liban - Citoyen grognon
Après la fête
OLJ / Par Anne-Marie El-HAGE, le 04 octobre 2014 à 22h51
commentaires (2)
Tout va mal en effet et le comble le citoyen voit ses rêves douchés avec aucune goutte d'eau.
Sabbagha Antoine
11 h 06, le 04 octobre 2014